HARDOUIN MANSART Jules

Catégorie: Portraits
Année : 1685

 

P.84

Âge du modèle : 39 ans

Huile sur toile
H. 139 ; L. 106.
Paris, musée du Louvre. Inv. 7510

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1685 pour 132 livres (ms. 624, f° 2 v° : « Mons[ieu]r mansart ») ; Don de Charles-Claude Flahaut de la Billaderie, comte d'Angiviller (1730-1810), directeur des Bâtiments du Roi en 1779 ; Collection de l’Académie.

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 9 ; Gady, 2003, p. 82 ; Constans, 1995, II, p. 632, n° 3564 ; Perreau, 2004, p. 19, 21 ; Perreau, 2013, cat. P.84, p. 71 ; James-Sarazin, II, cat. P.87, p. 39 (2003/2, cat. I, n°71).

Expositions :

2003-2004, Madrid, cat. 13.11 (repr.).

Œuvres en rapport :

  • 1. Copie d’après Rigaud par Jean-Baptiste Mauzaisse (1784-1844). Huile sur toile circulaire de 95 cm de diamètre, Versailles, musée national du château. Inv. 7573, MV2189, LP 966, commandé pour Versailles en 1834, en dépôt au musée d’Ile-de-France à Sceaux. Voir Constans, 1995, II, p. 632, n°3564.
  • 2. Les gravures existantes et autres travaux réalisés par les aides d’atelier de Rigaud (notamment en 1702), correspondent à un portrait âgé de Mansart, non répertorié dans les comptes du peintre (*P.780).
  • 3.Roman signale une version conservée au château de Chantilly (œuvres rejetée), et plusieurs autres autrefois chez M. Eudoxe Marcille à Paris, chez M. Gaston Le Breton à Rouen et à Strafford House en Angleterre.

Descriptif :

« L’adresse de Mansart était d’engager le roi par des riens en apparence, en des entreprises fortes ou longues, et de lui montrer des plans imparfaits, surtout pour ses jardins, qui, tous seuls, lui missent le doigt sur la lettre. Alors Mansart s’écriait qu’il n’aurait jamais trouvé ce que le roi proposait : il éclatait en admiration, protestait qu’auprès de lui il n’était qu’un écolier, et il le faisait tomber de la sorte où il voulait, sans que le roi s’en doutât le moins du monde. » Ainsi Saint Simon décrivait-il Mansart dans ses Mémoires.

Petit neveu de François Mansart (1598-1666), Jules Hardouin dit Hardouin-Mansart (1646-1708) était le fils du peintre René Hardouin et descendant de ce fait du sculpteur Germain Pilon. Élève de Libéral Bruant (1636-1697) et de son oncle François Mansart, qui n’a pourtant aucune admiration pour lui, cette figure incontournable du siècle de Louis XIV, « grand homme bien fait, d'un visage agréable » selon Saint-Simon, associera pourtant le nom de son grand oncle au sien, lors de son mariage en 1668. Entrepreneur en bâtiments avec son frère Michel, il reçoit ses premières commandes de l’Etat vers 1672. Nommé Premier architecte du roi (1681), anobli en 1682, il deviendra intendant (1685), inspecteur général des bâtiments (1691) et comte de Sagonne (1702). Chargé de l’achèvement du château de Versailles, il y conçoit notamment la façade donnant sur les jardins, la galerie des Glaces (1684), les grandes ailes Nord et Sud (1689), puis les Grandes Écuries. Il est également à l’origine de l’Orangerie (1686) et du Grand Trianon (1687). De 1670 à 1676, Libéral Bruant qui, inspiré d’un plan de Michel-Ange pour Saint-Pierre de Rome, conduit les premiers travaux de l’église des Invalides à Paris. Devant l’incapacité de Bruant à poursuivre sa mission, Louvois confie alors à Hardouin-Mansart la suite de la réalisation. Son chef-d’œuvre est sans aucun doute la construction du dôme de l’église ce que commémore le tableau de Rigaud : le dôme sera décoré d’un Saint-Louis offrant au Christ son épée victorieuse des Infidèles peint par un autre ami du portraitiste, Charles de La Fosse. Rigaud possédait d’ailleurs à sa mort une petite esquisse en rond de cette œuvre monumentale (IAD Rigaud, n° 382).

Arborant ostensiblement la croix de l’ordre de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont Carmel (1682), l’artiste le campe fièrement devant l’église en arrière fond. Également chevalier de l’ordre de Saint-Michel (1693), Mansart mourut au château de Marly « d’une façon si subite qu’on le crut empoisonné, mais comme sa vie n’était pas un exemple de sagesse, on dit de lui que sa mort était due à des exercices qui ne convenaient, ni à son âge, ni à un homme sage et réglé » (Saint-Simon).

Mansart avait pour nièce Marie Cadenne, épouse du sculpteur Martin Desjardins, et pour beau-frère, l’architecte Robert De Cotte également modèle de l’artiste qui lui succéda dans les charges de premier architecte du roi et de directeur de l’Académie d’architecture. Les gravures existantes et autres travaux réalisés par les aides d’atelier de Rigaud correspondent au portrait de 1702.

Localisation de l´œuvre :

Paris, musée du Louvre, France

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan