GRUYN Pierre II

Catégorie: Portraits
Année : 1707

 

P.972

Âge du modèle : 46 ans

Huile sur toile
H. 80 ; L. 65 cm
Saint-Pétersbourg, musée de l’Hermitage. Inv. GE-5716.

Inscription sur le châssis : « Ce portrait est de M. Rigaud, 1706 ».

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1707 pour 150 livres (ms. 624, f° 26 : « M[onsieu]r Pierre Grouïn Garde du Trésor Royal ») ; ancienne collection Myatlev, Petrograd, 1922.

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 132, 136 ; Méjanès, 1987, p. 120 ; Mejanès, 1997, n° 96, p. 246 ; Brême, 2000, n° 35, p. 39 ; James-Sarazin, 2011/2, p. 33-42 ; Perreau, 2013, cat. P.972, p. 205 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1018, p. 339-340.

Œuvres en rapport :

  • 1. Pierre noire, estompe, pastel, rehauts de craie blanche et de gouache blanche sur papier bleu (ovale, cerné à la pierre noire, inscrit dans un rectangle aux angles abattus). H. 35 ; L. 26. Paris, musée du Louvre. Inv. RF 31354. Inscription au bas de la feuille, à la craie : « Mr. xxx dessiné par Mr. Rigaud. » Ancienne Collection Emile Labeyrie ; Entré au Louvre par donation en 1962 et « attribué à Rigaud » (marque L. 1866a) 

Copies et travaux :

  • 1707 : Monmorency reçoit 4 livres pour « un dessein de m[onsieu]r Groüin » (ms. 625, f° 22 v°).

Descriptif :

Le portrait conservé au musée de Saint Pétersbourg a longtemps passé pour l’effigie « d’un savant » notamment à cause de son lieu d’exposition, et par analogie avec un portrait du philosophe John Locke (1632-1704) peint en 1697 par Sir Godfrey Kneller[1]. La rudesse des traits du visage, la liberté de la chevelure naturelle et la puissance du regard ont plaidé pour cette attribution mais il semble que, depuis l’article de James-Sarazin, nous devions y voir les traits de Pierre II Gruyn (v.1661-1722[2]) dit « Gruyn d’Evry ». Ceci remet en cause l'hypothèse de Roman qui mélangeait d’ailleurs le père et le fils.

Pierre II Gruyn était le fils de Pierre I, seigneur d’Ivry, commissaire des guerres, puis receveur général des finances de lyon de 1643 à sa mort, en 1680. Il fut également trésorier général de l’Epargne, garde du trésor royal et secrétaire du roi (1676). Le frère de Pierre II, Roland-Pierre I Gruyn de Tigery succéda à son père comme receveur général des finances de la généralité de Lyon (1680-1688) avant de devenir maître de la chambre aux deniers, de 1689 à sa mort, le 3 septembre 1721. Pierre I, peint par Rigaud en 1706, fut successivement trésorier général des réparations, fortifications, munitions et ravitaillement des places fortes de la France et de nouvelle conquête (1677-1685), puis receveur général des finances à Caen (1685-1694), conseiller du roi, et garde du Trésor royal (1694) jusqu’à sa mort. Il épousa par contrat le 1er octobre 1698, Catherine-Nicole Benoise (1679-1753). Entre 1703 et 1718, il partage cette charge avec Jean de Turményes de Nointel selon Boislisle. Gruyn aurait acquis en 1697 le château de Livry à Louis Sanguin (1679-1741). La belle-sœur de Pierre II, Marie-Anne Mathée de Vitry-la-Ville, fille d’Hugues, receveur général des finances en Champagne et grand audiencier de France, alors veuve de Roland-Pierre I, se remaria à un autre modèle peint par Rigaud en 1692, Pierre Doublet de Crouy (1667-1739). Sa fille, Genevière Gruyn de Tigery épousera en 1724, Charles-Joseph-Louis de la Vieuville, marquis de Saint-Chamond, comte de Confolens, fils de Charles-Emmanuel de la Vieuville (né en 1656) et de Marie-Anne Mitte de Chevrières, elle-même fille aînée du marquis de Saint-Chamond et de Montpezat, comte de Myolans, premier baron du Lyonnais.

 


[1] Huile sur toile. H. 76 ; L. 64. Saint-Petersbourg, musée de l’Hermitage. Inv. GE-1345.

[2] Inventaire de Pierre Gruyn le 16 mars 1722, MC, XIV, 255 ; publies par J.-P. Samoyault.

Localisation de l´œuvre :

Saint Pétersbourg, musée de l'Hermitage, Russian Federation

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan