*P.776
Âge du modèle : 56 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Mentionné au titre des copies de 1702 ; cliché conservé à la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites ; mentionné comme faisant partie avant 1944 des collections du musée des Beaux-arts de Rouen mais n’en a jamais fait parti.
Bibliographie :
Hulst/3, p. 182 ; Roman, 1919, p. 96 ; Weigert, IV, 1961, n° 321, p. 56 ; Perreau, 2004, p. 227 ; Perreau, 2013, cat. *P.776, p. 173-174 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.778, p. 263 (2003/2, cat. I, n°1228).
Œuvres en rapport :
- 1. Gravé en contrepartie par Gérard Edelinck en 1704 (selon Hulst) ou 1706. H. 51 ; L. 38. Hulst décrit l'estampe comme « figure jusqu’aux genoux ; estampe de grandeur ordinaire ». Sous le trait carré, de part et d’autre d’une composition aux armes : « Hiacinte Rigaud pinxit - Edelinck Eques Sculpsit. » La lettre suivante au bas de l’estampe, de part et d’autre d’une composition aux armes : « Julius hardouin - Mansart / Sancti Michaelis Eques comes - Sagonensis Regi ab intimis consiliis / supremus Regiorum - Aedificiorum Praefectus. » Gravure offerte par Robert de Cotte ainsi que le montre la dédicace suivante : « Offerebat Robertus Decotte Regi a consiliis - Regiorum Aedificiorum praefectus. »
- 2. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 131 ; L. 98. Château de Sagonne (vente Hôtel des Ventes de Neuilly, 19 juin 2000, lot 244 [=Dangeau]). Considéré en 2003 par James-Sarazin comme l'original.
- 3. Huile sur toile, suiveur de Rigaud, H. 131 ; L. 98. Château de Champs-de-Bataille, coll. J. Garcia. Non mentionné dans James-Sarazin en 2003.
- 4. Huile sur toile, suiveur de Rigaud [buste], H. 97 ; L. 70. Toulouse, musée des Augustins. Inv. D 1812 13 [=anon. fr., portrait d’homme]. Non mentioné dans James-Sarazin en 2003.
- 5. Huile sur toile, suiveur de Rigaud, H. 40 ; L. 32. Collection particulière (vente Rouen, Halle aux toiles, 6 février 2005, lot 49). Absent de James-Sarazin en 2003.
- 6. Miniature d'après Édelinck et Rigaud par Marie Amélie Boquentin (vers 1820-1896). Signé à gauche : « M. BOQUENTIN ». H. 14 cm. Vente Saint-Cloud, Le Floch et Guillaume, 21 octobre 2021 lot. 80 (comme Portrait d'homme à la perruque, dans le goût de Pierre Mignard)*.
Copies et travaux :
- 1702 : Fontaine est rémunéré 10 livres pour avoir fait « un beuste de M[onsieu]r Mansart » (ms. 625, f°13) et touche 20 autres pour avoir « habillé M[onsieu]r Mansart » (ms. 625, f°14)
Descriptif :
Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), que Rigaud avait eu l'occasion de peindre dans sa toute première jeunesse en 1685, allait disparaître en 1708. Son portrait âgé relayé par la gravure d’Edelinck corrobore la situation, en 1702, de ce second portrait totalement original. Nous pensons que l’œuvre fut entièrement de la main de Rigaud et que le travail d’habillement réalisé par Fontaine ne se rapporte qu’à la copie correspondante en buste. Selon une note de la CNMHS, le portrait de l’architecte avait fait partie, avant 1944, des collections du musée des Beaux-arts de Rouen ce qui nous a été infirmé par la conservation.
Mansart apparaît dans tout le faste de son statut et arbore la croix de l'Ordre de Saint-Michel, obtenue en 1693 qui, destiné aux gentilshommes constitue une consécration pour un artiste. Il portre une longue robe de moire sombre, décorée d’une longue cravate en point de hollande. Le fauteuil dans lequel il est assis, au dossier de bois sculpté, montre des accotoirs richement ouvragés à l’instar du même accessoire présent dans le portrait de Philippe V d’Espagne, peint en 1701. On rapprochera avec pertinence cette effigie, celle d’un homme parvenu au faît de sa gloire, du buste réalisé en 1703 par Jean-Louis Le Moyne (1665-1755) pour sa réception à l’Académie[1]. L’attitude reprise par Rigaud n’est pas sans rappeler non plus celle de l’architecte, fixée par François De Troy (Versailles, MV3586).
Il est à noter qu'Hardouin-Mansart maria en janvier 1701 son fils, Jacques (1677-1762), conseiller à la première chambre des enquêtes du Parlement de Paris, à Madeleine Bernard, fille du riche banquier Samuel Bernard, autre client fameux de Rigaud. Un portrait de la jeune femme, conservé en mains privées[2]. et peint selon des prototypes éculés entre les années 1700-1710, pourrait correspondre à une œuvre peinte par Rigaud. Nous n'avons pas pu nous procurer d'image correcte pour en juger mais le visage semble de belle facture tandis que le vêtement pourrait revenir à l'atelier de l'artiste. La jeune femme prend la pose comme le fera, avec variantes et en « habillement répêté », Jeanne Magon de La Lande en 1710. On retrouve chez Madame Mansart, et dans une ordonnance plus sobre, le même agencement du pan du grand manteau bleu doublé de soie brune changeante, ainsi qu'un ruban rose en lieu et place de la tresse de Madame de Kerkado.
mise à jour : *18 octobre 2021
[1] « Jules Hardouin dit Hardouin-Mansart (1646-1708), architecte, surintendant des Bâtiments du roi, protecteur de l'Académie de peinture et de sculpture ». 1703. Morceau de réception à l'Académie, 1703. Marbre. H. : 1,10 m. ; L. : 0,86 m. ; Pr. : 0,38 m. Saisie révolutionnaire des collections de l'Académie royale, 1793 ; attribué au Louvre en 1817, entré en 1818. M.R. 2640. Au revers, sur la tranche : « I. HARDOVIN MANSART COM. SAC/S REG AED PR. 1703. » Sous l'épaule, à gauche : « I LO LEMOYNE FECIT. »
[2] Voir http://geographieculturelle.doomby.com/pages/geographie-culturelle-de-la-france/la-descendance-de-jules-hardouin-mansart/partie-1.html