*PC.625
Âge du modèle : 44 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1699 sans prix (ms. 624, f° 16 : « Mad[ame] D’Hosier [rajout :] les fleurs id. [de Huilliot] »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 72, 77 ; Perreau, 2013, cat. *P.624, p. 148 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.651, p. 221 (2003/2, cat. I, n°557).
Copies et travaux :
- 1699 : Huilliot reçoit 36 livres pour « les fleurs de M[adam]e de Croisy, dhozier et passerat » (ms. 625, f° 7).
Descriptif :
La production, en 1697 et 1699, des portraits de mesdames Croissy, d’Hozier et Passerat, donna lieu à une collaboration demeurée célèbre entre Rigaud et Pierre Nicolas Huilliot (1674-1751), peintre en natures mortes. Ces effigies féminines présentaient en effet la particularité de mettre en valeur leurs modèles par la présence appuyées de différentes fleurs dont Huilliot s’était fait une grande spécialité. Si Rigaud était tout aussi capable de peindre de tels accessoires (on le verra notamment dans la belle étude du musée de Dijon), il confiait ici à son aide le soin de parfaire des portraits à la mise en scène particulièrement efficace. Deux formules furent établies : la première, montrait la cliente assisse sur un rocher ou un banc, les mains croisées sur ses genoux, tenant un rameau de fleurs d’oranger. Derrière elle, un grand rideau fermait l’un des côté de la scène, tandis qu’un grand vase garni d’un grand bouquet de fleurs achevait de décorer l’autre côté ; le meilleur exemple de ce type de posture étant aujourd’hui représenté par le délicat dessin de la collection Jeffrey Horvitz. À cette première formule appartient le portrait de Madame de Croissy en 1697, auquel Rigaud fit quelques modifications : le rideau fut remplacé par une colonne annelée et le vase par un jeune serviteur maure offrant à la modèle une corbeille de fleurs. Madame d’Usson de Bonnac, en 1707, souhaita pareille mise en scène, revenant au vase et faisant rajouter un drapé sur la colonne.
La seconde formule, dont dériva la plupart des grands portraits féminins des 1701 du type « Madame Le Gendre » proposait de montrer la modèle debout, jusqu’à la taille, une main posée sur un vase à anses dont elle devait extraire délicatement une tige d’œillet. À cet ensemble appartient selon nous la belle inconnue de la vente Bergé que nous avons identifiée comme Madame Passerat ainsi que le portrait de Madame Hébert. Mixées entre elles, les deux formules donnèrent lieu à différents travaux d’adaptation dont témoignent, jusqu’en 1702, différents paiements aux aides Viennot ou Leprieur. Ainsi, lorsque ce dernier fut chargé de copier la tête de madame Hébert pour l’adapter à un habillement fait d’après celui de madame Passerat, il rajouta visiblement une draperie de « velours » rouge, un pot de fleurs ainsi qu’un rideau. Le portrait de Madame d’Hozier devait donc présenter une posture voisine à tous ces portraits.
Quant à l’identité du modèle, il n’était a priori pas aisé de déterminer avec certitude si Rigaud eut à peindre les traits d’Edmée Terrier (1655-1733) épouse depuis 1682 de Charles-Roger d’Hozier [P.255], ou ceux de Madeleine Bourgeois de la Fosse (1642-1728), unie en 1680 à Louis-Roger d’Hozier (1634-1708). Nous pensons qu’il s’agit plus volontiers de la première dont l’époux était encore en exercice.