TITON Maximilien

Catégorie: Portraits
Année : 1688

 

P.133

Âge du modèle : 56 ans

Huile sur toile
H. 134 ; L. 106.
Collection particilière

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1688 pour 270 livres [à mi-corps] (ms. 624, f° 4 : « Mons[sieu]r. Titon [rajout :] Maximilien ») ; Inventaire après décès de Jean-Baptiste Maximilien Titon (1696-1768), n°173 ; par descendance, à Jean-Baptiste Maximilien Titon (1696-1768), n°173 de son inventaire après décès ; à son fils, Jean-Baptiste Maximilien Pierre (1725-1794) ; à son fils aîné, Jean-Baptiste Maximilien Charles (1765-1843) ; à sa fille aînée, Jeanne Adélaïde Adèle (1793-1865) ; à son fils, le général Max Récamier (1835-1924), gouverneur militaire de Paris ; puis par descendance dans la famille Récamier ; sa vente Paris, Hôtel Drouot (Dumousset-Debureaux), 19 février 1992, lot 9, repr.

Bibliographie :

Hulst/3, p. 171 ; Moreri, 1759, X, p. 207 ; Mariette, 1740-1770, III, f° 48 r°, n°88, VII, f° 189 v° ; Lelong, 1775, p. 274 ; Paignon-Dijonval, 1810, 7579 ; Nagler, 1836, III, p. 479 et 1843, XIII, p. 186 ; Dussieux & coll., 1854, II, p. 148 ; Le Blanc, 1856, II, P. Dr., n°109 ; Firmin-Didot, 1876, P. Dr., n°119 ; Firmin-Didot, 1875-1877, P. Dr., n°482 ; Bellier & Auvray, 1882, I, p. 446 ; Mireur, 1910, II, p. 534, 536, 540 ; Soulange-Bodin, 1914, pp. 6-49 ; Roman, 1919, p. 15 [f] ; Audin & Vial, 1919, p. 288 ; Girodie, 1928, p. 60-77 ; IFFXVIIIe 1951, VII, P. Dr., n°112  ; Colton, 1979, pp. 13-25 ; Lavergne-Durey, 1989, p. 77-103 ; Thieme & Becker-Saur, 2001, XXIX, p. 409 ; Perreau, 2004, p. 42-43, repr. p. 43, fig. 28 ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 55, 165 ; Ibid. II, p. 143-144, cat. P. Dr. n°64 ; Perreau, 2013, cat. P.133, p. 78 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.137, p. 54 (2003/2, cat. I, n°116).

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 137 ; L. 105. Collection particulière (vente Paris, hôtel Drouot, Bailly-Pommery et Associés, 15 décembre 2003, lot 18).
  • 2. Gravé par Pierre Drevet.

Descriptif :

En s’interrogeant sur ce personnage, Roman fit un amalgame entre Maximilien Titon (1632-1711), directeur du magasin des armes royales et l’un de ses fils, Evrard Titon du Tillet, créateur du Parnasse François qui sera peint par Largillierre. Il faut bien évidemment voir dans ce portrait le premier, Maximilien, Seigneur d’Ognon, des Baronnies de Berre, Istres, Lançon et d’Eville, directeur général du magasin royal d’Armes, secrétaire du Roi et de ses finances, conseiller au Parlement de Paris en 1717, fils de Claude Titon (1570 – 2 octobre 1638), maître brodeur, chef de fourrière de la Maison de la Reine et de Geneviève Lemercier (veuve de Jean Michel sans postérité). Initiateur du musée militaire des Invalides, frère de Jean et de Marie Titon, Maximilien avait épousé à Paris le 22 février 1656, Marguerite Bécaille (morte le 17 novembre 1721), fille de Jean Bécaille, juré porteur de grain et de Marguerite-Michelle de La Porte[1]. Le couple aura sept enfants dont Jean-Jacques Titon du Plessis, conseiller du Roi et maître ordinaire en la Chambre des Comptes de Paris que Rigaud peindra en 1703 [*P.826].

La famille Titon se trouvera également liée à celles des Le Ferron et des Rouillé du Coudray dont certains membres passeront dans l’atelier de Rigaud. Titon est très tôt à la tête d’une grosse fortune qui lui permet de se confectionner une belle collection de peintures entreposée dans sa demeure construite en 1673, rue de Montreuil à Paris. La décoration de ce magnifique hôtel, connu plus tard sous le nom de Titonville, fut réalisée par Charles de Lafosse, Jean Jouvenet, Jean-Baptiste Blain de Fontenay et Charles Poërson. Dans la galerie principale, des scènes de batailles étaient présentées avec des bustes et deux globes du vénitien Vicento Maria Coronelli (1650-1718). Si Titon aimait la sculpture ancienne et possédait une réplique du Laocoon, sa collection était néanmoins dominée par la peinture. On y trouvait l’Adoration des mages de Nicolas Colombel (1704, New Orléans, museum of arts) et Le portement de croix de Bon Boullogne (anciennement dans la Galerie Heim à Londres). Il est donc tout naturel qu’il se soit adressé au jeune Rigaud, peut-être même conseillé dans ce choix par Le Brun. Son portrait, mentionné dans l’inventaire après décès de Jean-Baptiste-Maximilien Titon (9 août 1768 n°173), trônait en pendant de celui de sa femme, peint par Largillierre[2]. Ce dernier peindra également les enfants du couple : Louis-Maximilien Titon, procureur du roi de 1684 à 1694 (Il figure sur le tableau des échevins du même Largillière) et Evrard Titon du Tillet (1677-1762), capitaine des dragons, maître d’hôtel de la duchesse de Bourgogne, Marie-Adélaïde de Savoie (1685-1712), commissaire des guerres et célèbre mécène auteur du Parnasse François (1732). Titon du Tillet entretint une grande amitié avec Largillierre, comme le montre son inventaire après décès de 1763, dans lequel on trouve de nombreuses toiles du maître[3]. Le Mercure de France de 1746 a également publié une Ode en strophes libres à M. Titon du Tillet sur la mort de M. de Largillierre, chancelier, ancien directeur de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture (pour Titon du Tillet, voir les travaux de Judith Colton). Quant aux liens entre Titon et Pierre Drevet, ils sont attestés par la signature du modèle au contrat de mariage du graveur en 1696…


[1] voir Perreau, 2004, repr. p. 43, fig. 29.

[2] Huile sur toile, H. 137 ; L. 105. Vente Paris, Hôtel Drouot, et. Tajan, 9 décembre 1999, lot 60 ; gravé par Desplaces en 1715.

[3] Paris, archives nationales, M.C. XII, 582, f°15r, n°14.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan