*P.1227
Âge du modèle : 58 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1715 pour 100 livres (ms. 624, f° 36 v° : « M[onsieu]r le Baron D’haguin con[seill]er destat du Roy de Pologne »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 175 [modèle non identifié] ; James-Sarazin, 2001, p. 175 [modèle non identifié] ; James-Sarazin, 2003/, cat. I, n°1025 [modèle non identifié] ; Perreau, 2013, cat. *P.1227, p. 245 [Heinrich Reinhard von Haguen] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1292, p. 4330 [idem].
Descriptif :
Si le présent modèle resta longtemps non identifié par Joseph Roman et ses suiveurs, nous avons proposé pour la première fois en 2013 d'y voir le baron Heinrich Reinhard von Hagen (1656-1729), venu à Paris dans la suite du prince Frédéric Auguste II de Saxe.
Conseiller privé et commissaire général de guerre de la maison de Saxe-Gotha à la Diète impériale de Ratisbonne[1] l'homme est cité par Saint-Simon dans ses Mémoires à la date du 28 mai 1715 :
« Le comte de Lusace, c'est-à-dire le prince électeur de Saxe, maintenant électeur et roi de Pologne, après son père, vint prendre congé du roi dans son cabinet à Marly, qui lui fit beaucoup d'honnêtetés, et au palatin de Livonie, qui était le surintendant de sa conduite et de son voyage, et qui s’était acquis par la sienne ici et partout, beaucoup de réputation. Le roi envoya au comte de Lusace une épée de diamants de 40 000 écus, au palatin de Livonie son portrait enrichi de fort beaux diamants, et le même présent, mais moindre en valeur, au baron Haagen, gouverneur du prince. Il avait témoigné souhaiter fort de voir Saint-Cyr, et cela s’était toujours différé. Madame de Maintenon lui avait donné jour au dimanche 2 juin. Elle l’y attendait, et, après lui avait fait voir toute la maison, elle lui avait préparé la comédie d’Esther, jouée par les demoiselles ; mais la fièvre prit au prince, qui envoya faire des excuses, et supplier madame de Maintenon que la bonté qu’elle avait eue ne fût que différée, et cela fut remis au mardi 11 juin, qu’il se trouva en état dy aller. Il partit peu de jours après pour la Saxe. Il se conduisit avec beaucoup de sagesse, de politesse, et pourtant de dignité, et vit fort la meilleure compagnie »[2].
Quant au baron de Pöllnitz, il décrit les gouverneurs du prince de Saxe : « Le Comte étoit Polonois, & Palatin de Livonie ; il joignoit à une illustre naissance une piété solide, une érudition profonde, une grande probité, & des principes qui le rendoient aussi respectable, que ses manieres & sa politesse le rendoient aimable. Le Baron de Hagen étoit d'une famille distinguée dans l’Electorat de Trêves ; il étoit Ambassadeur du Roi à l’Election & au Sacre de l’Empereur à Francfort. Ses manières étoient plus composées que celle du Comte de Coste ; mais il ne lui cédoit pas en fçavoir, en droiture & en sentimens. Ce fut sous la conduite de ces deux Seigneurs, que le Prince partit pour visiter une partie de l’Allemagne & de l'Italie, où il embrassa la Religion Catholique […]. Pendant ce temps le Prince fit le Voyage de France, & bien que ce fût sous le Dom de Comte de Misnie, Louis XIV, lui fit rendre tous les honneurs qui étoient dûs au fils d’un grand Roi. La Cour de France fut charmée de la politesse, de la noble modestie, & de ce fonds de sagesse qui accompagnoient les actions & les discours du Prince. Elle, l’admira, & le vit partir à regret »[3].
[1] Sur sa biographie voir Gudrun Reichmeyer, Bettina Wollenweber et Michael Altmann, Die Lateinischen Epitaphien im Regensburger Gesandtenfriedhof (an der Dreieinigkeitskirche) : Texte, Übersetzungen, Anmerkungen, 1992, p. 31-32
[2] Mémoires de Saint-Simon, XV, p. 252.
[3] Karl Ludwig, baron de Pöllnitz, Lettres du baron de Pollnitz : contenant les observations qu'il a faites dans ses voyages et le caractère des personnes qui composent les principales cours de l’Europe, 5e édition, augmentée d’une table des Matières, tome troisième, à Londres, chez Jean Nourse, 1734, p. 391-392.