VAÏNI Guido III

Catégorie: Portraits
Année : 1699

 

*P.629

Âge du modèle : 49 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues (buste]
Localisation actuelle inconnue.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1699 pour 140 livres (ms. 624, f° 16 v° : « M[onsieu]r le prince vahiny »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 73 ; Perreau, 2013, cat. P.629, p. 149 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.655, p. 223 (2003/2, cat. I, n°561).

Descriptif :

Guido III Vaini (v. 1650-1720), 1er prince de Cantalupo, duc de Selci, marquis de Vacone et seigneur de Gavignano[1], « ce beau M. Vaïni » comme le surnommaient Saint Simon et la princesse des Ursins, fut reçu chevalier du Saint-Esprit le 7 juin 1699 lors de la 20e promotion qui eut lieu dans la chapelle de Versailles[2] ce que commémore son portrait par Rigaud. Cette distinction marquait la volonté des autorités romaines de jouer le rôle d’arbitre diplomatique dans le conflit qui opposait Louis XIV à l’empereur Joseph 1er concernant le testament de Charles II d’Espagne qui léguait aux Bourbon la couronne espagnole.

Ainsi, au debut du règne de Louis XIV, « M. de Lyonne[3], secrétaire d’État des affaires étrangères, proposa au roi d’envoyer le cordon de l’Ordre à quelques-uns des chefs des principales familles de Rome. […] Le cardinal de Janson[4] demanda l’Ordre pour M. de Vaini, qui n’étoit alors que marquis, le Roi répondit que dans les pays étrangers il ne donnoit point cet honneur à ceux qui n’étoient point titrés : c’est ce qui détermina le pape Innocent XII à le faire duc et prince de Canta-Loupo[5]. » Le prince selon l’Académie de France à Rome était « entièrement attaché à la France […]. Il a beaucoup d’esprit, de vigueur et de bravoure. Il est très capable de servir dans les occasions, il a beaucoup de parens et d’amis, et,  comme il a de la résolution, on le peut faire agir dans les occasions d’éclat. Il faut pourtant avoir de la retenue à son égard, car il pourroit porter les affaires trop loin[6]... » Vaini fut fort satisfait qu’on pensât à lui comme l’un des émissaires romain, adoubé par le pape Innocent XII. Il fit preuve de nombreuses marques de soumission au roi de France et, lors de son séjour parisien, il se fit peindre par Rigaud et confia au sculpteur Domenico Guidi la confection d’une statue de Louis XIV en empereur romain[7].

Saint-Simon relate le voyage parisien du prince : « Vaïni, qui avec la permission du roi s’était paré du cordon bleu à Rome, vint le recevoir de sa main le jour de la Pentecôte. Il fut fort bien reçu. Après le lui avoir donné, le roi ne voulut pas avoir l’air du repentir. Les courtisans, qui aiment la nouveauté, et les amis surtout du cardinal de Bouillon qui le leur avait fort recommandé, lui firent beaucoup d’accueil. Il fut toujours en bonne compagnie. Il passa trois mois à la cour ou à Paris. Le roi lui fit présent lui-même d’une belle croix de diamants, et l’avertit de prendre garde qu’on ne la lui coupât. Il s’en retourna en Italie, charmé de tout ce qu’il avait vu, et de la bonne réception qu’il avait reçue[8]. »

 


[1] Ambroise Tardieu, Généalogie de la maison Du Plantadis, dans la Marche et en Auvergne, Ed. Desrosiers, Moulin, 1882, p. 71.

[2] Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France…, Paris, 1733, t. 9, p. 245.

[3] Hugues de Lionne (1611-1671).

[4] Toussain de Forbin-Janson (1631-1713), cardinal-évêque de Beauvais.

[5] Dussieux & Soulié, [Duc de Luynes] Mémoires du duc de Luynes sur la cour de Louis XV (1735-1758), Paris, Didot, 1860, t. I, p. 159.

[6] A. de Montaiglon, Correspondance des directeurs de l’Académie de France à Rome, avec les surintendants des batiments, Paris, 1889, t. II, p. 451.

[7] Voir à ce sujet : Henrick Ziegler « Le Lion et le globe : la statue de Louis XIV par Domenico Guidi, ou l’Espagne Humiliée » dans Gérard Sabatier & Margarida Torrione [sous la direction de], Louis XIV espagnol. Madrid et Versailles, images et modèles, Acte du colloque du centre de recherches de Versailles, 21, 22 et 23 octobre 2004, Ed. de la Maison des Sciences de l’hommes, p. 76 et suiv.

[8] Saint Simon, Mémoires, (ed. Boislisle), Paris, 1886, t. V,  p. 47 et suiv.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan