ANONYME

Année : 1680

 

P.sup.4

Huile sur toile
H. 72 ; L. 54.
Collection particulière

Historique :

Peint vers 1679-1680 ; collection privée ; vente Paris, hôtel Drouot, Lemoine enchères,23 juin 2017, sans numéro de lot (« École française vers 1720, Portrait d'homme à la perruque et au jabot, vers 1720 »).

Bibliographie :

Ariane James-Sarazin, « Un nouveau portrait de jeunesse de Hyacinthe Rigaud », Hyacinthe Rigaud (1659-1743). L'homme et son art - Le catalogue raisonné, Editions Faton, [en ligne], 5 juin 2017, URL : http://www.hyacinthe-rigaud.fr/single-post/2017/06/05/Un-nouveau-portrait-de-jeunesse-de-Hyacinthe-Rigaud ; Stéphan Perreau, « un jeune Rigaud inédit », Hyacinthe-rigaud.over-blog.com, [en ligne], 6 juin 2017, http://hyacinthe-rigaud.over-blog.com/2017/06/un-jeune-rigaud-inedit.html

Descriptif :

Dès la mise en ligne par la maison Lemoine enchères de leur vente prévue le 23 juin 2017 à Paris, de l’entier mobilier d’un château français, nous avions été intrigués par un portrait d’homme « en perruque et jabot », donné à l’école française vers 1720 mais dont la facture résonnait étonnamment Rigaudienne. La simplicité de la pose ainsi que son cadrage très serré, laissant la physionomie à sa plus pure expression, n’étaient pas sans rappeler en effet les productions de la toute jeunesse du Catalan, celles où l’artiste se cherchait encore, ne peaufinait pas ses drapés mais mettait toute son attention dans la ressemblance de son modèle.

On avait ainsi à l’esprit le pétillant portrait présumé de Vincent Sarazin, peint en 1685 ou ceux non moins spirituels, de deux anonymes, l’un vendu dernièrement par l’hôtel des ventes d’Alençon après avoir été vu chez Tajan en 2006, l’autre anciennement sur le marché des galeristes d’art Lyonnais. Ici, la vêture du modèle semblait plus simple encore, plaidant pour une datation extrême, au tout début de l’arrivée de Rigaud à Paris, en 1681, voire même peut-être avant puisque l’on sait que le peintre s’était déjà fait une clientèle lors de son séjour lyonnais.

Comme il était de ton de rester prudent sans avoir vu l’œuvre, (il pouvait en effet s’agir d’un pastiche réalisé par un autre peintre que Rigaud) nous avions réservé notre jugement jusqu’à l’obtention d’une photo haute définition. Ayant reçue celle-ci le 29 mai, l’examen confirma notre sentiment premier. Bien que fort chanci dans le vernis qui l’avait rendu opaque, empêchant ainsi toute lecture correcte des détails du vêtement, et malgré de multiples craquelures dans le même vernis, la manière évanescente qu’avait Rigaud de traiter ses perruques, dès 1680-1681 était bien là. Le modelé des boucles était certes encore un peu simple, mais la fluidité du coloris ne faisait aucun doute. Même constat dans les carnations du visage, particulièrement soignées dans les joues du modèle. Si un nettoyage devenait  nécessaire, pour percevoir si la bouche et les yeux allaient tenir la promesse d’un artiste soucieux de la correction du dessin, le sentiment premier que nous avait insufflé le tableau semblait se muer en une intime conviction que seule, pourtant, une future restauration allait pouvoir entériner.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan