ANONYME

Catégorie: Portraits
Année : 1691

 

P.223

Huile sur toile
H. 82,5 ; L. 67 cm
Paris, galerie Franck Baulme 

Historique :

Peint vers 1691 ; Lille, commerce d’art ; Paris, galerie Charvet, 2007 [expertisé par Stéphan Perreau à cette occasion] ; Marseille, collection Franck Baulme, 2007 [échanges avec le collectionneur]).

Bibliographie :

Perreau, 2013, cat. P.223, p. 89 [ecclesiastique anonyme] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.683, p. 230-231 [ecclésiastique anonyme avec la précision : « les traits de cet ecclésiastique ne sont pas sans rappeler, comme nous l'avons souligné en 2009 [ndr : conférence du 19 novembre 2009 à la BNF sur Bignon], ceux de Jean Paul Bignon ».

Exposition : 

Perpignan, 2021, n°52 [comme portrait de Jean-Paul Bignon ; notice d'A. James-Sarazin].

Descriptif :

« La gravure de Drevet [ndr : représentant Bignon] affecte le bas du visage d'une forme en pointe, particulièrement accusée, qui s'accorde mal avec l'empâtement de notre homme ». Cette remarque, faite fort justement par A. James-Sarazin à l'occasion de son catalogage comme anonyme de ce beau portrait d'ecclesiastique en 2016, illustre qu'en matière d'identification il vaut toujours mieux s'en remettre à l'assurance d'une iconographie connue et attestée qu'à tenter de faire acroire à une ressemblance sur le seul fait de l'impression. Comme nous l'avions nous aussi remarqué en 2007, à l'occasion de notre propre examen du présent portrait, la plupart des effigies gravés d'après les effigies de l'abbé-bibliothécaire (peintes aussi bien par Rigaud en 1707 que par Joseph Vivien) ne présentent que peu de points communs avec la face bonhomme de cet ecclésiastique. Excepté l'habit clérical, on ne retrouvait pas ce menton prohéminent et pointu, récurrent sur toutes les représentations du modèle. 

Étonnamment, c'est tout de même sous le vocable de Bignon que le tableau a été exposé en 2021, sur la foi d'un comparatif avec le buste en marbre du modèle, sculpté par Nicolas Coustou (Paris, Bibliothèque Nationale de France). À notre sens, ce comparatif n'apporte pas davantage de crédit à une éventuelle ressemblance avec l'abbé anonyme. 

Malgré un appauvrissement certain du relief de la matière et de grandes déchirures présentes au bas de la composition avant restauration, la composition figure avec réalisme et poésie un homme dans la force de l’âge, vêtu d’un manteau sombre et du collet symptomatique de ses fonctions. En buste, la tête tournée vers la droite et le regard perdu hors de la scène, il arbore une chevelure naturelle, traitée avec légèreté et fougue, laissant voir par transparence la fameuse préparation rouge dont Rigaud enduisait ses toiles. Dans les yeux et le nez, les coups de brosse sont encore bien virilement portés, donnant une véritable profondeur au regard.

 

Poser une question à propos de cette oeuvre
Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan