ALBERT DE LUYNES Honoré-Charles d'

Catégorie: Portraits
Année : 1694

 

P.358

Âge du modèle : 25 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1694 pour 140 livres (ms. 624, f° 9 v° : « Mons[ieu]r le Duc de Monfort [rajout :] Montfort »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 38 ; Perreau, 2013, cat. P.358, p. 107-108 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.392, p. 137 [Honoré Charles d'Albert de Luynes (2003/2, cat. I, n°319) et association erronée entre l'identité du duc de Monfort et le portrait de son père, le duc de Chevreuse].

Descriptif :

Honoré-Charles d’Albert de Luynes, duc de Montfort (1669-1704), était le fils de Charles-Honoré (1646-1712), duc de Luynes et de Jeanne-Marie Colbert (1650-1732), fille du ministre Colbert. C’est le 18 février 1694 que notre modèle épousa Marie-Anne-Jeanne de Courcillon (1671-1718), fille du marquis de Dangeau, peint en 1702 [PC.746]. C’est sans doute à cette occasion qu’il se fit peindre par Rigaud. Il fut lié d’une grande amitié avec Saint-Simon qui ne manque pas d’en faire un portrait très précis à l’occasion de sa mort autant héroïque que désespérée de ne pas obtenir le commandement qu’il désirait (Mémoires, 1704, IV, 17) :

« Il n’avait pas encore trente-cinq ans […]. Beaucoup d’esprit, un savoir agréable, des grâces naturelles qui réparaient une figure un peu courte et entassée, et un visage que les blessures avaient balafré ; une valeur qui se pouvait dire excessive, une grande application et beaucoup de talents pour la guerre, avec l'équité, la liberté, le langage fait pour plaire aux troupes et à l'officier, et avec cela à s'en faire respecter ; une grande ambition, mais, par un mérite rare, toujours retenue dans les bornes de la probité. Un air ouvert et gai, des moeurs douces et liantes, une vérité, une sûreté à toute épreuve, jointe à une vraie simplicité, formaient en lui le caractère le plus aimable et un commerce délicieux ; avec cela sensible à l'amitié et très fidèle, mais fort choisi dans ses amis, et le meilleur fils, le meilleur mari, le meilleur frère et le meilleur maître du monde […] Il ne laissa que des enfants tout enfants. Sa charge fut donnée à son frère, le vidame d'Amiens, qui est parvenu depuis à tout. »

Contrairement à ce que nous avions indiqué dans notre catalogue de 2013 (suivi par James-Sarazin), le portrait du duc de Monfort ne peut être associé avec la toile vendue par Libert en 2007 représentant les traits de son père. Il existe en effet une trop grande incompatibilité d'âge entre le présent modèle figuré en 1694 dans à l'âge de 25 ans, et la mâturité du duc de Chevreuse de la toile Libert. De plus, comme nous le verrons en 1707, et après un examen direct de la toile, la perruque à hautes cheminées, correspond à une mode plus tardive, vers 1707, date de confection du portrait du duc.

Voir en 1707, le portrait de son fils, le mémorialiste [*P.970] puis, en 1722, celui de son petit-fils, futur gouverneur de Paris [P.1307] et enfin celui de son frère, en 1707, alors vidame d’Amiens [PC.959].

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan