RIGAUD Hyacinthe

Catégorie: Autoportraits
Année : 1742

 

*P.1436

Autoportrait d’Hyacinthe Rigaud peignant le portrait de son épouse

Âge du modèle : 83 ans

Dessin (?)
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Non localisé.

Historique :

Absent des livres de comptes ; composition élaborée vers 1742 pour la gravure.

Bibliographie :

Hulst/3, p. 199 ; Delignières, 1872, n° 69, p. 48 ; Portalis et Béraldi, 1880-1882, I, p. 654-655, 677 (n° 104) ; Gallenkamp, 1956, p. 110-113 ; Valaison, 1993, p. 281-282 ; Perreau, 2004, p. 64, 67-68 ; Perreau, 2013, cat. *P.1436, p. 302-303.

Œuvres en rapport :

  • 1a. Gravure de Jean Daullé pour sa réception à l'Académie le 20 juin 1742. Dans un cartouche, de part et d’autre d’une composition aux armes : « HYACINTHE – RIGAUD, / Ecuier Noble Citoen de Perpignan - Chevalier de l’Ordre de St. Michel / Recteur et Ancien Directeur de - l’Acade Royale de Peint.re et de Sculp.re / Peint par lui même, avec - Elisabeth de Gouix sa femme ». Sous le trait carré à droite : « Gravé par J. Daullé en 1742 ». Selon Portalis : « On lui donna comme morceau de réception, par une délicate attention du directeur, le portrait de son protecteur et ami Hyacinthe Rigaud. Le peintre s’était représenté assis devant un chevalet, peignant le portrait de sa femme Elisabeth de Gouy, et Daullé a remarquablement rendu les deux têtes, les draperies et les accessoires. Cette planche restera un de ses meilleurs ouvrages. ».
  • 1b. Gravé par Ange Laurent La Live de Jully (la tête de Rigaud seulement, vers la droite dans un ovale) : « Hyacinthe Rigaud / Directeur de l’Académie Royale de Peinture / 45 ». En bas à droite : « A. L. de La Live sculp ».
  • 1c. Gravé par B. Eredi (idem), s.d.

Descriptif :

Si Rigaud choisit ici de se portraiturer en train de peindre le portrait de sa femme, cette action procède autant de l’hommage que de sa propre satisfaction. On connaît, en effet, trois représentations d’Elisabeth de Gouy, celle-ci y compris. Déjà en 1699, avant son propre mariage, il avait peint la famille Le Juge, autrement dit le portrait de Jean Le Juge, premier époux d’Élisabeth de Gouy également figurée aux côtés de leur fille. En 1743, Jean-Georges Wille donnera sa version de l’effigie d’Elisabeth de Gouy dans une architecture de fenêtre de pierre, d’après un portrait récemment redécouvert. De format quadrangulaire, cette dernière toile diffère quelque peu de l’ovale figuré dans la gravure de Daullé : le drapé du manteau d’Elisabeth notamment, est beaucoup plus sobre. De plus une colonne cannelée, typique des jeunes années de Rigaud, apparaît sur un fond de pierres de taille. Il n’est pas exclu de penser que cette composition ait été une simple adaptation de l’autoportrait de Rigaud peignant Monsieur de Castanier daté de 1730, lui-même s’inspirant de l’autoportrait « au cordon noir », tout en réactualisant les traits du modèle.

Dans son Catalogue de l’œuvre gravé du sieur Hyacinthe Rigaud Hulst précise à propos de l’estampe de Daullé : « Peint en 1742 ou plutôt composé, car il n’y a jamais eu qu’un [modèle ?] pour faire cette estampe, hormis les deux têtes qui ont été gravées d’après deux tableaux faits plusieurs années auparavant. Celle de M. Rigaud au moins, celle de sa femme plus de 25 ans. » Cette réflexion expliquerait la discordance entre les habillements d’Élisabeth de Gouy et de Rigaud. De plus, le cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale de Paris conserve un état préparatoire presque parfait dans lequel seul l’ovale qui doit recevoir l’effigie de Madame Rigaud est laissé en blanc. Compte tenu que l’œuvre comportait deux portraits à graver, Daullé fut dispensé par l’Académie de livrer une autre planche d’un sujet différent.

 

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan