PC.793-13
Gravé par Johann-Georg Friedrich Schmidt en 1739 d'après Rigaud.
H. 51,5 ; L. 37,4.
En contrepartie de la toile, « figure jusqu’aux genoux. Le combat du lointain est de Joseph Parrocel. Les qualités du comte d’Evreux sont celles qu’il prenoit en 1739 ».
En bas, la lettre suivante : « Louis de la Tour d’Auvergne Comte d’Evreux / Lieutenant général des armées du Roy, Colonel Général de la Cavalerie Française et Etrangère / Gouverneur de l’Isle de France, etc. / Présenté à Son Altesse Monseigneur le Comte d’Evreux, par son très humble et très obéissant serviteur Schmidt. »
Sous le trait carré, respectivement à gauche et à droite : « Peint par Hyacinthe Rigaud Ch[evali]er. de l’Ordre de S[ain]t Michel – Gravé par Georges Frédéric Schmidt à Paris en 1739. »
Bibliographie :
Hulst/3, p. 186 ; Crayen, 1789, n° 42, p. 22 ; Guiffrey, 1869, p. 39 ; Jouin, 1878, p. 86 ; Roman, 1919, p. 101, 105, 106, 112, 113 ; Constans, 1995, II, p. 760, n° 4288 ; cat. Kassel [Schnackenburg], 1996, I, p. 250 ; ibid. II, p. 366 ; Perreau, 2004, p. 94, 112, 207, 219 ; Widauer, 2004, p. 195, cat. F.979 ; Rosenberg et Mandrella, 2005, n° 963, p. 166 ; Delaplanche, 2006, cat. PP.15, p. 226 ; Marcheteau de Quincay, 2006, p. 21 ; James-Sarazin, 2009/1, n° 89, p. 152 ; Perreau, « Le portrait du comte d’Évreux », [en ligne], 11 novembre 2010, www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com ; James-Sarazin, 2011/2, n° 465, p. 55 ; Brême & Lanoe, 2013, p. 80.Perreau, 2013, cat. PC.793, p. 177.
Œuvres en rapport :
- 14. Gravé par Pierre Adrien Le Beau en 1765. H. 17,6 ; L. 12,2. Dans un ovale à gauche. Le Buste seulement sans le décor de fond. Dans le socle au dessous, la lettre suivante : « LOUIS DE LA TOUR D'AUVERGNE / COMTE D'EVREUX / Lieutenant général des Armées du Roi, colonel Gé= / =néralde la Cavalerie Françoise et étrangère et, / Gouverneur de l'Isle de France. » Sous le trait carré : « Dessiné et gravé par Le Beau, graveur de Msgr le duc de Chartres / A Paris chez Esnauts et Rapilly rue Saint Jacques à la Ville de Coutances A.D.P.R. ».
Descriptif :
En 1739, le portrait fut gravé par Johann-Georg Friedrich (Georg Friedrich) Schmidt, en contrepartie de la toile « figure jusqu’aux genoux. Le combat du lointain est de Joseph Parrocel. Les qualités du comte d’Evreux sont celles qu’il prenoit en 1739 ». Cette description de Hulst nous a donc permis de mettre un nom sur l’auteur du choc de cavalerie de l’arrière plan : Joseph Parrocel (1646-1704), fidèle collaborateur de Rigaud. Cette superbe planche, exposée au Salon de 1742, semble être la première véritable collaboration entre le jeune graveur et Rigaud. Crayen, dans son catalogue raisonné de l’œuvre de feu George Frédéric Schmidt, nous a laissé un amusant témoignage sur la genèse de l’œuvre d’un jeune homme œuvrant encore chez Larmessin, et qui avait déjà transposé des pièces de Rigaud pour le fonds Odieuvre (Law, Parrocel, Bignon…).
« Après avoir travaillé sept mois chez cet artiste [Larmessin], il résolut de s’établir & de travailler pour son compte. Dans cette position, il ne cherchoit à gagner exactement que ce qu’il lui falloit pour subsister ; il employois le reste du tems à se perfectionner dans son art & à lier connoissance avec les meilleurs artistes. Personne cependant ne s’interessoit plus vivement en faveur de Schmidt que le célèbre peintre Hyacinthe Rigaud qui donna en cette occasion une grande preuve de sa noble façon de penser, en comblant de bontés nôtre jeune artiste. Schmidt aiguillonné par la gloire, aspiroit de parvenir au même degré où d’autres grands artistes étoient parvenus & désiroit de donner au public quelques preuves de sa capacité. Il fit part de son projet à Rigaud, & le pria de le seconder. Rigaud aussi charmé qu’étonné de l’air résolu du jeune artiste, lui demanda s’il avoit les moyens d’entreprendre un ouvrage qui exigeoit beaucoup de tems ? Schmidt lui ayant répondu qu’il avoit pris ses mesures à cet égard, le peintre lui dit, en le frappant amicalement fur l’épaule : 'Je remarque en vous ce feu que j’aime tant chez les jeunes gens. Voici un portrait dont l’original est encore vivant (c’étoit celui du Comte d’Evreux). Déployez-y toutes vos forces, vous n’aurez pas sujet de vous en repentir, vous pouvez compter sur moi'. Schmidt grava donc ce portrait, & mérita par son travail l’approbation de Rigaud, ainsi que celle du Comte d’Evreux, dont il reçut un présent considérable, accompagné d’un remerciment obligeant. »
Dans son catalogue de l’œuvre gravée d’après Rigaud déjà cité, Hulst avait prit soin de préciser que Schmidt « entreprit cet ouvrage pour son propre compte, piqué par l’excellente beauté du tableau. Il étoit fort aise d’ailleurs de faire quelque morceaux de marque sous la conduite de Rigaud qui avoit un talent tout particulier à donner aux graveurs l’intelligence et le vrai goût de leur art. »
Crayen insista sur le fait que dans les têtes gravées par Schmidt, « soit d’après Rigaud & d’autres maîtres, soit d'après ses propres dessins, tout vrai connoisseur admirera toujours & l’intelligence ferme du peintre, & le contour énergique du dessinateur […]. Dans une épreuve [du portrait du comte d’Evreux], que nous avons devant nous, & sur laquelle tous les accessoires font terminés, sans qu’il ait encore touché au visage, prouve que notre artiste réservoit pour la fin cette partie essentielle d’un portrait. »