P.sup.5
Huile sur toile
H. 98 ; L. 81 cm
Paris, collection privée
Historique :
Peint vers 1703, probablement de manière consécutive à l'Amour tenant une flèche ; Inventaire après décès de Rigaud, 1744, n° 391 [« Item un tableau représentant un enfant en apollon dans sa bordure dorée numéroté cent trente trois, prisé la somme de vingt livres, cy. »] ; collection Duché ; sa vente Montpellier, 9 février 1802, lot. 39 ; acquit par les ancêtres du propriétaire actuel.
Bibliographie :
Catalogue raisonné d’une belle collection de tableaux des différents maitres de trois écoles, dessins montés, figure en marbre, bronze, terre-cuite et autres objets de curiosités, provenant de la succession de feu J[en]. J[acques]. M[arie]. X[avier] Duché, Montpellier, G. Izar et A. Ricard, 9 février 1802 et jours suivants ; Edité par Benjamin Perronet et Burton B. Frederickse, Répertoire des tableaux vendus en France au XIXe siècle, 1801-1810, tome 1, A-N, Getty information institut, 1998, n°35, p. 15 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. PS.3, p. 649 [v. 1695-1705].
Descriptif :
L'enfant en apollon peint par Rigaud aux alentours de 1703 et mentionné dans son inventaire après dédès, pourrait être lié à la toile vendue par les commissaires priseurs G. Izar et A. Ricard à la vente Duché de 1802 à Montpellier. L'œuvre était décrite comme « portrait de Louis XV enfant tenant une lyre à la main. Ce tableau est d'une belle fermeté de pinceau et d'un bon ton de couleur. Sur toile. 3 pieds, largeur 2 pieds 6 pouc[es]. »
Par son thème, il peut aisément dépasser le simple portrait et rejoindre le domaine de la peinture d'histoire. Rigaud se positionnait ainsi sur le même plan que son ami Nicolas de Largillierre qui, dans un thème voisin, figura sous les traits d'un jeune cupidon, le deuxième vicomte de Bateman (collection du Haggerty Museum of Art, Marquette University) ou cet autre enfant, profitant dans cette seconde composition, d'évoquer une vaste allégorie des arts. Si l'artiste Catalan se fait moins engeoleur que son collègue, plus aisé à peindre des mines enfantines moins compassées et sages, il n'en parviens pas moins à capter la candeur de son petit modèle. Avec déjà un pied dans l'âge adulte, regardant fièrement le lointain en tenant de manière assurée sa lyre telle un sceptre, le garçonnet est assis sur un tabouret recouvert de velours bleu. Nu, il n'est habillé que par un vaste drapé ondulant de soie rouge, positionné devant un grand rideau.
La toile ne fut jamais terminée. Rigaud, comme à son habitude, a porté un soin premier à la figure, finissant ses carnations et son grand drapé. Le reste, rideau de fond, tabouret et décor ne sont qu'esquissés et accuse une absence de fini. De nombreux repentirs sont encore visibles, dans la jambe, les mains et la lyre. Le maître devait donc revenir sur son oeuvre mais le fit pas. Peut-être à cause du décès du jeune garçon ?