AMOUR TENANT UNE FLECHE

Catégorie: Peinture d'histoire
Année : 1703

 

*P.781

Huile sur toile.
Dimensions inconnues.
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Collection Rigaud, 1703, [« coppies de ma main des tableaux des grands maîtres […] un amour tenant une flèche » estimé 200 livres] ; collection Collin de Vermont ; sa vente, 14 novembre 1761, n° 40 [« Tableau sur toile de 15, bordure dorée : l’Amour tenant une flèche, Original de M. Rigaud », 18 livres 7s] ; adjugé à Blondel de Gagny [absent du catalogue de sa vente après décès, décembre 1776]).

Bibliographie :

Guiffrey, 1891, p. 64 ; James-Sarazin, 2009/2, p. 53, 84, 136 ; Perreau, 2013, cat. *P.781, p. 174 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. NPM.1, p. 585.

Descriptif :

Selon Rigaud, et son inventaire qu'il fit réaliser en 1703, il s'agirait d'une copie faite par le Catalan d'après Anton Van Dyck [« coppies de ma main des tableaux des grands maîtres […] un amour tenant une flèche » estimé 200 livres]. Selon Dezallier d'Argenville, la toile pourrait correspondre à l'enfant nu dont il parle en 1745 dans son Abrégé : « Quant il vouloit aller vite, il peignoit une tête en deux heures de tems ; c’est ainsi qu’il a fait le portrait de son beau-père [Gaspard Geli qu'il avait peint dans sa jeunesse ?], et un enfant nu, qui est aussi beau que s’il étoit de Vandyck. » Malgré ces deux sources, le catalogue de la vente Collin de Vermont réattribue à Rigaud l'entière aternité de la création. S'il est possible que Collin ait été trompé par la qualité de la copie de Rigaud, il s'agissait désormais pour l'historien de tenter de reconnaître dans les Cupidons, Amous et Éros du corpus de Vandyckien, lequel avait inspiré le Catalan.

Selon le catalogue de l'exposition Rigaud intime, la toile originale dont Rigaud se serait inspiré devait sans doute correspondre au portrait présumé du petit duc d’Hamilton en amour (huile sur toile, H 127 ; L. 92 cm), conservé au Kunstmusem de Dusseldorf. Cette version allemande, considérée par Larson comme l'ogignal de Van Dyck connut une certaine célébrité, comme le montre les nombreuses copies ou répliques connues, à l'instar de celle conservée au Kingston Lacy Estate et réalisée par Jacub Huysmans (v. 1630-v. 1696)1. Un certain nombre (en mains privées ou dans les collections royales anglaises) montre une figure de Cupidon, nu, au ailes déployées, la tête renversée en arrière selon une pose que Rigaud aurait très bien pu apprécier. Au centre de la toile, l'amour est simplement habillé d'un drapé rouge volant et tient dans une main non pas une flèche mais un arc, ce qui, selon nous, sème le doute sur le rapprochement de ce prototype et de l'œuvre de Rigaud décrite comme un amour tenant une flèche.

Il existe cependant, vendu en vente puplique dans les années 1980, un Amour tenant une flèche attribué Van dyck qui pourrait être un meilleur candidat. L'enfant-dieu, posé sur une coquille comme l'aurait fait Vénus, tient une flèche et n'est plus associé à la thématique de Neptune comme on le voit dans l'exemplaire de Düsseldorf. De Plus, il porte un drapé à l'agencement très caractéristique de l'art de Rigaud. 

Notons enfin que le musée Pushkine possède lui aussi un Eros ailé à la figure enfantine mais il tient plusieurs flèches ce qui ne concorde pas avec la description de Collin de Vermont. 


 1. Düsseldorf, Bentinck-Thyssen Collection. Voir Larsen, L’opera completa di Anton Van Dyck 1626–1641, Milano, 1980, no. 579 a, p. 93. On connait des versions conservées à la Kingston Lacy (voir ci-dessus), Dorset et à la Schönborn-Buchheim Collection de Göllersdorf. Un dessin sur le même sujet est conservé aux Staatlichen Museen de Berlin (voir H. Vey, Die Zeichnungen Anton van Dycks, I, Brussels, 1962, p. 209–210, no. 140, ill. 181).

Localisation de l´œuvre :

Localisation actuelle inconnue

Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan