P.451
Huile sur toile.
H. 95 ; L. 61.
Perpignan, musée Hyacinthe Rigaud. Inv. 833-12-1.
Sign. v° : « Fait par H. Rigaud. 1696 ».
Historique :
Collection Maria Serra jusqu'en 1721 ; legs d'Hyacinthe Rigaud au couvent des Dominicains en 1722 ; Hôtel de Ville de Perpignan.
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 53 (note 8) ; Crouchandeu, 1884, n° 70, p. 89 ; Perreau, 2004, p. 50-51 ; Lugand/1, 2006, p. 152, 162 ; James-Sarazin, 2009/1, p. 53-54, 84, n° 114, p. 178-179 ; James-Sarazin, 2009/2, p. 53-54, 84 ; Perreau, 2013, cat. P. 451, p. 120.
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile, suiveur de Rigaud, H. 97 ; L. 62,5. Collection particulière (vente Marseille, étude de Provence, 10 décembre 2005, lot 281 ; vente Paris, hôtel Drouot, Millon et Associés, 18 juin 2007, lot 56).
- 2. Huile sur toile, H. 59,5 ; L. 48,5. Vente Paris, espace Tajan, Tajan svv, 17 octobre 2016, lot. 23 (dans le goût d'Annibal Carrache).
Descriptif :
Rigaud signe ici une nouvelle version de son Christ expirant après la première composition réalisée l’année précédente [P.447]. Le présent tableau fut donné par Rigaud à sa mère, Maria Serra, puis, à la mort de celle-ci, l'artiste le légua le 22 janvier 1722 au Couvent des Dominicains de Perpignan :
« [Les] prestes religieux conventuels du couvent de saint Dominique de la vile de Perpignan assemblés en la forme accoustumés […] de leur bon gré ont confessé et déclaré avoir receu a leur consentement de monsieur Hiacinte Rigaud chavalier (sic) noble citoyen de la ditte ville de Perpignan, peintre oridinaire du Roy résident a Paris, quoyque absent, par les mains du sieur Robillard de Beaufort resident en la ditte ville de Perpignan […] un tableau de la figure d’un crucifix vivant avec cornise dorée duquel tableau a esté fait present au dit couvent par le dit sieur Rigaud pour estre icelluy mis et déposé dans la sacristie de leglise dudit couvent pour y estre conserve a perpetuite. »
Quand le couvent fut détruit, on le cacha dans les greniers de l’hôtel de ville (il s’y trouvait encore à la création du musée).
La version récemment passée en vente Tajan, cadrée au buste est en en taille réelle humaine, contrairement à l'oeuvre achevée. Elle témoigne selon nous des premières idées fixées par l'artiste pour son Christ expirant. La toile semble effectivement avoir été recoupée par la suite, probablement pour n'en garder que la surface la plus aboutie. On reconnaît bien dans la texture de la surface peinte, la manière qu'a Rigaud de travailler les chairs, donnant aux carnations une incroyable profondeur. Le buste est à ce titre, extrêmement achevé, à l'exception des bras, plus rapidement brossés. Le visage, d'une grande profondeur, répond par sa vigueur aux essais de couleurs de l'artiste encore visibles dans la couronne. Par petites touches de jaune et de blanc, Rigaud anime de manière particulièrement vigoureuse son sujet, donnant ici un témoignage tout à fait sincère de son étude.