ANSBACH Georg-Friedrich von Brandenburg, prince d’

Catégorie: Portraits
Année : 1699

 

*P.596

Âge du modèle : 21 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [en pied]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1699 pour 1800 livres (ms. 624, f° 16 : « M[onsieu]r le prince d’Anspach »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 70, 74, 76, 83, 90 ; Perreau, 2013, cat. *P.596, p. 144.

Copies et travaux :

  • 1699 : « trois [copies] de m[onsieu]r Le prince danspach » pour 220 livres (ms. 624, f°17).
  • 1700 : Vienot réalise « deux copies du prince d’Anspach » pour un prix inconnu, sans doute celles de l’année (ms. 625, f°9).
  • 1700 : Leprieur reçoit 50 livres pour « l’habit de M[onsieu]r le prince d’Anspach » probablement sur l’une des copies de l’année (ms; 635, f°10 v°).
  • 1701 : Le Clerc reçoit 26 livres pour « une copie du prince d’Anspach » (ms. 625, f° 11).

La récente paix de Rijswijck (1697) entre la France et l’Allemagne drainait depuis 1698 à Versailles et Paris tout un contingent de princes allemands curieux de visiter la cour de l’adversaire prestigieux d’hier et, parmi eux, deux jeunes margraves de la famille d’Ansbach, branche cadette de la maison électorale de Brandebourg. Dans le cadre de leur Grand Tour, ces princes arrivèrent à Versailles en novembre 1698. Georg-Friedrich von Brandenburg-Ansbach (1678-1703), surnommé « der Jüngere » (le jeune), devenu margrave à la mort de Christian-Albrecht, était l’un des 5 enfants que Johann-Frederick, margrave von Brandenburg-Ansbach (1654-1686) avait eu de son premier mariage, le 5 février 1673 à Durlach, avec la Markgraefin Johanna Elisabeth von Baden-Durlach (1651-1680), fille de Friedrich VI, Markgraf von Baden-Durlach (1617-1677) et de sa seconde épouse, la Pfalzgraefin Christine Magdalene von Zweibrücken-Kleeburg (1616–1662). Demi-frère de Wilhelm-Friedrich, ilavait vingt ans et beaucoup de charme.

Madame, belle-soeur du roi, envisagea de le marier à Anne-Marie-Victoire de Bourbon-Condé (1675-1700), dite Mademoiselle de Condé, fille d’Henri-Jules de Bourbon-Condé (1643-1709) et d’Anne von Pfalz-Simmern (1648-1723), princesse Palatine du Rhin : « On ne saurait peindre un plus beau visage que celui de ce margrave ; il a en outre une belle taille. Mais je ne sais pas si son humeur est bonne et sans caprices ; je n’oserais mettre ma main au feu », nous avouera la marieuse dans une lettre du 14 octobre 1699). Le jeune prince n’ayant aucune intention de se marier, il fuit bientôt l’envahissante Madame et retourna à Ansbach en février 1699 et mourra célibataire sur les champs de bataille de la guerre de Succession d’Espagne, à Amberg le 28 mars 1703.

Compte tenu du prix il devait s’agir ici d’une posture en pied. On pense alors aux portraits des margraves faits par le peintre bayerais Johann Carl Zierl (1679-1744) dans un goût très proche de Rigaud. La gravure qu’exécuta Andreas Matthäus Wolfgang (1660-1736) de Georg-Friedrich d’après Zierl est à ce titre confondante :

 

Le jeune prince est vu en armure singeant à la perfection la posture du chevalier de Croissy en 1693, arrangée dans un ovale de pierre décorée sur le devant à droite d’un casque et, à gauche, de colonnes annelées et drapées. Si l’estampe n’était signée, il eut été tentant d’attribuer l’invention du décorum et de la pose à Rigaud.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan