P.1074
Âge du modèle : 35 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1710 pour 150 livres (ms. 624, f° 30 v° : « M[onsieu]r le Bret p[remie]r président de Provence ») ; Roman situait le tableau chez le baron Guilibert à Aix, en provenance du palais du parlement de cette ville (huile sur toile, H. 96,5 ; L. 72 cm).
Bibliographie :
Bernouilli, 1777, II, p. 222 ; Roman, 1919, p. 150, 155 ; Guillibert, 1910, p. 144-151 ; James-Sarazin, 2003, p. 250 ; Perreau, 2013, cat. P.1074, p. 220 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1166, p. 389, « Pierre Cardin Lebret ou Cardin Lebret » (2003/4, cat. I, n°921).
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 83 ; L. 67 cm. Ancienne collection Magnan de La Roquette à Aix-en-Provence ; achat pour Versailles à sa vente du 22 novembre 1841, n°54 (école de Rigaud) ; Versailles, musée national du château. MV4335. Toile de faible qualité, avec variantes, sans les mains. Voir Constans, 1995, II, p. 1081, n°6104.
Copies et travaux :
- 1710 : Leprieur reçoit 24 livres pour « un buste de M. le Président le bret » (ms. 625, f°26 v°).
Descriptif :
C’est sans doute pour commémorer son accession au titre de premier président à mortier au parlement de Provence, le 30 juin 1710, que Cardin Le Bret (1675-1734), seigneur de Flacourt, commande à Rigaud un second portrait en buste, après celui peint deux ans plus tôt à l’occasion de son mariage. Le décès de son père, justement en 1710, motiva d’ailleurs la sœur de notre modèle, à commander à Rigaud une copie à 75 livres de l'effigie du vieux parlementaire, extraite de son grand portrait en 1697 en compagnie de son fils (ms. 624, f°31 v° : « Une [copie] de M[onsieu]r le Bret le pere p[remi]er president de provence p[ou]r Mad[ame]e sa fille). C’est également pour son officine de province que Cardin paye à Rigaud une copie du portrait du roi pour 150 livres.
Roman, suivant la tradition, pensait avoir localisé le présent portrait dans la collection Guillibert. Assis dans un fauteuil dont on aperçoit l’accoudoir, le premier président y esquisse un geste élégant de la main droite tandis qu’il pose la gauche sur sa coiffe officielle. Le fond présente une colonne drapée d’un lourd rideau. Malgré une posture évoquant de loin celle que Rigaud utilisera dans le portrait du président de Berbisey et celle du troisième portrait de Cardin Le Bret, le tableau semble plutôt devoir revenir à un suiveur du maître. La version de Versailles, pourrait idéalement correspondre au portrait de 1710, montrant une posture simplifiée du portrait de 1712.
Selon Guilibert, l'œuvre faisait partie de la série des effigies des premiers présidents d’Aix au palais comtal. Lors de sa destruction en 1786, les toiles furent transférées au couvent des Dominicains jusqu’à la reconstruction du nouveau palais de Justice. En 1792, les œuvres d’art qui y avaient trouvé refuge furent saccagées à l’exception de deux d’entre elles : un portrait de Gervais de Beaumont par Finsonins et notre le portrait de Le Bret dont Guilibert se porta acquéreur. Il mentionnait également à l’hôtel de ville d’Aix, avant 1792, un autre portrait en buste semble-t-il relayé par une gravure de Cundier datée de 1724. Jean Bernouilli, amateur berlinois nous en parle brièvement : « Le portrait de M. Le Bret, premier président du Parlement et intendant de Provence. L’inscription qui est placée au bas de ce portrait fait un éloge aussi vrai que flatteur des qualités de ce magistrat, qui se fit aimer du peuple, des grands, et dont la mémoire est en vénération parmi les Provençaux ». La version de Guilibert ne comportant pas d’inscription à même la toile, il se peut qu’il s’agisse d’une copie identique mais de provenance inconnue. Sans doute Le Bret fit-il faire (par des artistes locaux pour réduire les coûts ?) un certain nombre de copies de son original à distribuer dans les monuments officiels de sa bonne ville d’Aix.