*P.949
Âge du modèle : 76 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1706 sans prix (ms. 624, f° 25 : [rajout de Hulst :] « M[onsieur]. Ithier, figure jusqu’aux genoux toute originale, pour servir de patron des attitudes reposées. Ce M[onsieu]r Ithier étoit un joueur de luth de la musique du Roy, ancien amy de M[onsieur]. Rigaud, à qui ce portrait est resté. A fait partie du legs de M[onsieur]. Collin de Vermont »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 124, 136 (Léonard Henri Ithier) ; James-Sarazin, 2003/2, p. 330 (idem) ; James-Sarazin, 2009/1, p. 66, 88 (idem) ; Perreau, 2013, cat. *P.949, p. 202 (Gaston Henri Ithier) ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.987, p. 332 (« Monsieur Ithier »).
Copies et travaux :
- 1707 : Monmorency réalise « un dessein de m[onsieu]r Ithier », travail pour lequel il reçoit 6 livres (ms. 625, f° 22 v°).
Descriptif :
La mention de ce portrait est un rajout de Hulst dont la formulation reste tout autant énigmatique qu'elle est précise : « M[onsieur]. Ithier, figure jusqu’aux genoux toute originale, pour servir de patron des attitudes reposées. Ce M[onsieu]r Ithier étoit un joueur de luth de la musique du Roy, ancien amy de M[onsieur]. Rigaud, à qui ce portrait est resté. A fait partie du legs de M[onsieur]. Collin de Vermont ». La précision « pour servir de patron des attitudes reposées » devait sans doute faire référence à une figuration en habit de ville, à mi-corps, sans doute dans un environnement de jardin. Plusieurs candidats pouvaient prétendre à avoir été peints par Rigaud (voir Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, Fayard, 1992, p. 365) :
- Léonard-Henry Ithier (1630-1722), luthiste, danseur dans les ballets de la cour, eut en 1664 l'office de musicien ordinaire du roi que détenait son futur beau-père, Louis de Mollier (v. 1615-1688), dont Ithier épousera en 1694 la fille, Marie-Blanche de Mollier (1644-1733) dite « Mademoiselle Molière ». Ithier était également titré « maître pour le luth des enfants de la Chapelle et de la Chambre ». C'est en 1705 qu'il démissionne de ce poste au profit de son gendre, Pierre-Henry Lagneau (actif entre 1705 et 1725). Ithier fut également joueur de viole et évolua dans le cercle de la marquise de Sévigné (voir Correspondances, La Pléïade, I, 1972, Letres 156, 161, 276, 368). Son neveu, Adrien-Léonard Ithier, fut organiste de Notre-Dame d’Estampes. Mathieu Marais, dans son Journal de Paris, donne d'autres dates de naissance et de décès pour Léonard-Henry Ithier (I, 2004, p. 701) : « Et nous avons [vu] mourir à quatre-vingt-douze ans, en 1722, un autre Ythier, aussi musicien, qui avait été de la musique des rois Louis XIII et Louis XIV, et qui a un gendre nommé Laneau, le meilleur maître à chanter de Paris, dont la femme joue très bien du dessus de viole, en sorte que ces Ythier datent de trois cents ans de famille musicienne de Paris. »
- Nicolas Ithier (mort à Paris le 24 avril 1755) était le frère de Méonard-Henry, et officiait comme maître de luth des pages de la musique de la Chambre (1723).
- Henry-Gaston (mort le 23 octobre 1723), fils de Léonard Ithier et beau-frère de Charles Le Camus (v. 1610-1677), luthiste et gambiste, il succède en 1708 à son père comme joueur de viole et maître de luth des enfants de la Chapelle et de la Chambre.
James-Sarasin hésitait entre Léonard-Henri Ithier et Gaston-Henri. Nous lui préfèrerons le second qui fut (et non pas Nicolas) l’un des témoins à la tution inédite des enfants de Gaspard Rigaud, tout juste décédé (Paris, Arch. nat., Y4144, 8 mai 1705), et donc un candidat idéal ici. Curieusement, le portrait n’apparaît pas dans l’inventaire après décès de Rigaud, sans doute non identifié et passé anonymement parmi les nombreux tableaux légués à Hyacinthe Collin de Vermont.