P.688
Âge du modèle : 37 ans
Huile sur toile
H. 116 ; L. 89.
Lyon, musée des Beaux-arts. Inv. A 2865.
Historique :
Absent des livres de comptes ; peint en 1700 ; don de Charles Michel fils en 1853.
Bibliographie :
Waagen, 1856, p. 400 ; Jouin, 1877, n° 315 ; cat. 1877, n° 80, p. 100 ; Portalis, 1880-82, I, p. 382 (n° 10) ; ibid. II, p. 1-7 ; cat. Lyon, 1887, n° 284, p. 49 ; cat. Lyon, 1960, p. 10 ; Geffroy et Mauclair, 1929, p. 58 ; Vernet-Ruiz et Laclotte, 1962, p. 67 et 250 ; Amigues et Charret, 1989, n° 101, p. 377-381 ; Beresford, 1998, p. 57 ; Coquery, 1997, p. 42-43 [Bonfait], 189 ; Brême, 2000, p. 22 ; Levallois-Clavel, 2005, II, note 524 ; Perreau, 2013, cat. P.688, p. 157-158 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.702, p. 237.
Expositions :
Versailles, 1937 ; Nantes-Toulouse, 1997-1998, n°88 ; Meaux, 2000, n°7 ; Bourg-en-Bresse, 2001, n°5.
Œuvres en rapport :
- Portalis signale un portrait de Drevet gravé par François Chéreau l’aîné en 1710.
Descriptif :
Né à Loire (Lyonnais) le 20 juillet 1663, mort à Paris le 9 août 1738, fils d’Etienne Drevet et de Catherine Charnou, Pierre Drevet fut l’élève de Germain Audran (1631-1710) à Lyon puis de Gérard Audran (1640-1703) à Paris. Une profonde amitié lia Drevet et Rigaud. Il devint son graveur attitré, s’orientant dès lors vers le portrait alors qu’il avait commencé à graver des sujets d’histoire de Jean-Baptiste Jouvenet (1644-1717) et d’Antoine Coypel (1661-1722). Il présente un talent tout particulier à rendre le fini des dentelles de son ami ainsi que l’aspect satiné des velours. En 1695-96, il est nommé graveur du Roy. Agréé à l’Académie le 22 septembre 1703, il y fut reçu le 27 août 1707 avec les portraits de Robert de Cotte (P.1194-1) et de la duchesse de Nemours d’après Rigaud. Parmi les 122 planches qu’il laissa on compte quelques œuvres d’après François de Troy, Jean-Baptiste Santerre, Pierre Gobert, Jean-Baptiste Jouvenet, Nicolas de Largillierre… Il était également éditeur et marchand d’estampes.
Drevet avait épousé en 1695, Marie-Anne Béchet, dont la sœur devint la femme du libraire Imbert de Batz. Son fils, Pierre-Imbert (1697-1739) et son neveu Claude (1697-1781), qui furent ses élèves, comptent parmi les meilleurs graveurs du XVIIIe siècle et des collaborateurs de Rigaud. Dans ce portrait, sans doute offert au modèle, le catalan signe une œuvre tout à fait originale qui s’éloigne des traditionnelles effigies individuelles ou de famille. Il s’agit, en effet, d’une effigie d’artiste, plus exactement, d’une double effigie. On retrouve la même idée dans le superbe portrait figurant Le Brun et Mignard, daté de 1730. Ici, c’est l’ami de longue date de Rigaud, qui est figuré, avec en fond, le rappel de l’autoportrait au turban de l’auteur, comme pour souligner le lien indéfectible qui lia les deux hommes. Drevet avait effectivement gravé cet autoportrait en 1700 ce qui pousse à dater la toile. La dédicace en bas de l’estampe rend hommage aux sages conseils prodigués par Rigaud au graveur (spientibus consiliis) concernant la conduite de son art (in artis peritia). Il est tout à fait possible d’ailleurs, comme le prouve l’examen attentif de la toile, que Rigaud figura Drevet, seul, dans un premier temps puis, qu’il agrandit sa toile en rajoutant sa propre effigie à l’arrière plan.