*P.532
Âge du modèle : 43 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1698 pour 140 livres (ms. 624, f° 14 : « Mons[ieu]r levesque de Soissons [rajout :] Sillery »).
Bibliographie :
Hulst/2, p. 167 ; Hulst/3, p. 178 ; Roman, 1919, p. 62 ; Weigert, 1961, IV, n° 183, p. 46 ; Constans, 1995, II, p. 1064, n° 6001 ; Perreau, 2004, p. 211 ; Perreau, 2013, cat. *P.532, p. 135 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.558, p.192 (2003/2, cat. I, n°470).
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 63 ; L. 52 cm. Versailles, musée national du château (en dépôt à l’Institut de France à Paris). MV 2952, inv. 9574, LP 4028. Inscription : « Fab. De Sillery. 1705 ». Voir Constans, 1995, II, p. 1064, n°6001.
- 2. Gravé par Gérard Edelinck en 1698 (ou 1699 selon Hulst) dans un ovale : « FABIO BRULART DE SILLERY EPISCOPUS SVESSIONSIS ». Sur le socle, de part et d’autre de l’ovale, respectivement à gauche et à droite : « Hyacinthe Rigaud pinxit - Edelinck sculp. C.P.R ». Sur l’état du département des Estampes de la Bibliothèque nationale de France, dans le cartouche du socle : « Offerebat humillimus Servus Hoannes Baptista Gosset / Canonicus Ecclesiae Suessionensis ».
Descriptif :
Né au château de Pressigny en Touraine, Fabio Brulart de Sillery (1655-1714) était le fils du marquis de Puisieux, ambassadeur de France en Espagne qui fut chargé de négocier le mariage de Louis XIII et d’Anne d’Autriche. Cette ascendance lui permit sans doute d’évoluer rapidement dans le clergé : évêque d’Avranches il permuta comme évêque de Soissons de 1692 à 1714. Membre honoraire de l’Académie des inscriptions (1701), de l’Académie de Soissons et de l’Académie française (1705), il a laissé une Harangue au nom du clergé à Jacques II d’Angleterre (1695) et des Réflexions sur l’éloquence (1700). Rigaud laisse de lui un buste relativement modeste, décoré d’une colonne cannelée en arrière-fond. Il choisira la même économie pour l’effigie du frère du modèle le vicomte de Puisieux [P.856], peint en 1705 et celle de leur sœur, la marquise de Thibergeau [*PC.865].
Saint-Simon nous a laissé un portrait peu amène de l’évêque :
« Brûlart, évêque de Soissons, mourut à Paris point vieux, au milieu d’une ferme et constante santé. Il était frère de Puysieux, chevalier de l’ordre, […] et de Sillery, écuyer de feu M. le prince de Conti jusqu’à sa mort. Il fut longtemps évêque d’Avranches, où, pétri d’orgueil et d’ambition, il était outré de se voir, comme disait M. de Noyon, un évêque du second ordre, reculé de tous les moyens de se faire valoir. […] Brûlart avait beaucoup d’esprit et du savoir, mais l’un et l’autre fort désagréables par un air de hauteur, de mépris des autres, de transcendance, de pédanterie, d’importance, de préférence de soi, de domination, répandu dans son parler et dans toute sa personne, jusque dans son ton et sa démarche, qui frappait et qui le rendait de ces hommes qui ont tellement le don de déplaire et d’aliéner, que dès qu’ils ouvrent la bouche on meurt d’envie de leur dire non. Il joignait à tout cela l’arrogance et ce rogue des La Rochefoucauld, dont était sa mère, et la fatuité des fils de ministres, quoique son père ne fût que le fils d’un ministre chassé. Il se piquait encore de beau monde, de belles-lettres, de beau langage. »