P.1417
Âge du modèle : 42 ans
Huile sur toile
H. 85 ; L. 64.
Île-de-France, Collection particulière.
Sign. v° : « peint par Hyacinthe Rigaud. 1739 ».
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1738 pour 600 livres ms. 624, f° 45 v° (rajout de Hulst : « M. du Pleix de Bacquencourt, fermier général. Buste tout original »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 216 ; Salmon, 1999, p. 94 [original] ; James-Sarazin, 2011/2, p. 40 [copie] ; Stéphan Perreau, « Rigaud à la ferme générale : le portrait de Dupleix de Bacquencourt », [en ligne], 16 novembre 2012, www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com [publication de la version de la vente Van Haam comme une copie] ; Perreau, 2013, P.1417 p. 297 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1502, p. 527.
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 81 ; L. 65. Collection particulière. Hist. : Toulouse comme d'art ; Rome, collection particulière ; Vente Cologne, Van Haam, 16 novembre 2012, lot 638, comme autographe de Rigaud (notice réalisée en collaboration avec A. James-Sarazin).
- 2. Huile sur toile, suiveur de Rigaud (Montesquiou), H. 85 ; L. 64. Collection particulière (anc. salle de billard de billard de l’ancien réfectoire de l’abbaye de Longpont [voir Abbé Poquet, « Notice sur l’abbaye de Longpont en Soissonnais », Bulletin de la société académie de Laon, t. XVIII, années 1867-68, Paris, 1870, p.363 : « Portrait de M. Dupleix de Bacquancourt, frère de l’amiral Dupleix, d’après Hyacinthe Rigaut, par le comte Henri de Montesquiou ». Cette copie fut détruite en 1918).
Descriptif :
« Les Dupleix de Bacquencourt sont du Mâconnois ; le conseiller d’état est fils du fermier général de ce nom, lequel étoit petit-fils d’un notaire de Mâcon, qui avoit un ferre voiturier dans le même pays, & qui étoit fils d’un sous-fermier dans la province. À Mâcon ainsi qu’à Châtelleraut il existe plusieurs de leurs parens. Un des parens du fermier général vint lui demander de l’emploi ; sa vanité l’a empêché de le reconnoitre, &c de l’employer pour lui : il a été longtemps directeur de la compagnie des Indes ; il a fait entrer son frère dans le service maritime de cette compagnie. Il s’y est distingué & est parvenu au grade de gouverneur de Pondichery. Il eut un procès centre le fameux la Bourdonnais, au sujet du pillage de Madras, dont Dupleix &. la Bourdonnaye ont profité au désavantage du roi. Le fermier-général étoit un homme haut, bas, bourru, très dur, & incapable de rendre service. Son fils le conseiller d’état est un homme nul, très-humble esclave de la cour, grand admirateur de la ferme[1]. »
Cet avis public, paru au lendemain de la Révolution Française, était loin de donner une vision flatteuse des Dupleix, dont l’image d’un des membres fut peinte par Rigaud en cette année 1738, Charles-Claude-Ange Dupleix, seigneur de Bacquencourt (1696-1750). Directeur général des privilèges exclusifs du tabac et du café en Guyenne et Béarn, il fut un fermier général réputé (1731) mais aussi un conseiller-secrétaire du roi (1734). Sa première épouse, Jeanne-Henriette de Lalleu (1709-1736), était la petite-fille du notaire Pierre Savalete [*P.303]. Dupleix se remariera deux fois.
Son portrait apparaît aux côtés de ceux de ces deux premières épouses par Nattier, noté au verso du folio 17 de son inventaire après décès inédit que nous avons publié sur notre blog en 2012 : « Et à l’égard de huit tableaux peints sur toille dont trois de quatre pieds de haut représentant M. Dupleix et ses deux premières femmes, trois autres de trois pieds représentant M. de Courteille et Mlle Savalette sa femme et le troisième Madame de Navennes, et les deux autres de même grandeur représentant M. le chevalier de St Georges et l’autre un militaire, tous dans leurs quadres de bois sculpté doré, il n’en a été fait aucune prisé comme tous tableaux de famille pour Mémoire »[2]. Au cours de l’inventaire, la collection de 80 tableaux de Dupleix fut expertisée le 4 décembre par le peintre Aved. Dans un cabinet au rez-de-chaussée de la maison de la rue Tiquetonne, on trouva 35 numéros essentiellement composés de maîtres de l’école du Nord tels Vauvremans, Teniers, Calf, Rembrant, Van der Meulen mais aussi « un petit tableau sur bois par Chardin représentant un jeune homme qui desine dans sa bordure de bois sculpté doré » (n°29) et « quatre Estampes enluminées daprès la Rozalba dans leurs bordures de nois noicy » (n°34).
Dans la grande chambre du cabinet, quatre tableaux trônaient dont un Forest et une copie d’après Alexandre Desportes. Dans la salle à manger au premier étage, reprenait le bal des tableaux hollandais mêlés d’écoles italiennes. La douce atmosphère de la chambre à coucher attenante, était sans doute propice à l’accrochage d’un tableau de Jean-Baptiste Santerre, et figurant Bethsabée se baignant (n°52).
[1] Louis Brossard, Les Métamorphoses, ou Liste des Noms de famille et patronymiques des ci-devant Ducs, Marquis, Comtes, Barons, etc., Excellences, Monseigneurs, Grandeurs, demi-Seigneurs et Anoblis, Paris, 1790.
[2] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude XXI/385, 28 novembre 1750. Monsieur de Courteille était Dominique-Jacques Barberie (1696-1767), marquis de Courteilles, conseiller d’État, intendant des finances (1752) qui avait épousé, en 1732, Henriette-Geneviève Savalete (1715-1740), petite-fille du notaire Pierre Savalate [*P.303].