PC.1069
Âge du modèle : 24 ans
Huile sur toile
H. 81 ; L. 65 cm
Paris, Collection particulière
Sign. v° : « peint par Hyacinthe Rigaud 1710 ».
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1710 pour 300 livres [prix pour deux portraits] (ms. 624, f° 30 v° : « Le comte de Kercado et sa femme h[abillement]. r[répété]. ») ; Pouzauc, Vendée, coll. famille de Pontlevoy ; vente Paris, hôtel Drouot, Fraysse, 25 janvier 2012, lot 20 [=femme, éc. fr. XVIIIe] ; galerie Aveline, juillet 2012 (restauration par Pierre Bucat).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 150, 156 ; James-Sarazin, 2003/4, cat. I, n°916 et 1262 [tableau en localisation inconnue] ; Perreau, « Rigaud, peintre des femmes : le portrait présumé de Marie-Anne Le Maignen de Villercy détrôné », [en ligne], 25 janvier 2012, http://hyacinthe-rigaud.over-blog.com [découverte avec Pierre Bucat de la signature au dos et association du portrait de la galerie Aveline avec l'effigie de Mme De Kerado] ; Perreau, 2013, cat. PC.1069, p. 219-220 [idem] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1161, p. 388 [reprise de notre association].
Copies et travaux :
- 1710 : Bailleul reçoit 10 livres pour avoir « habillé Mad[ame] de Carcados » (ms. 625, f° 27).
Descriptif :
Jusqu’à sa réapparition en salle de vente comme œuvre possible de Nicolas de Largillierre, on ne connaissait l’existence de ce portrait que par sa mention dans les livres de comptes. Son aspect n’était pas même connu. Fille de Jean, sieur de La Lande, négociant à Cadix (1659-1668) et à Saint-Malo (1668-1709), anobli par charge de Conseiller-Secrétaire du Roi à la chancellerie du parlement de Bretagne (1675-1695), et de Laurence Éon, Jeanne Magon de La Lande (1686-1724) avait épousé le 9 janvier 1709 le comte René-Alexis Le Sénéchal de Kerkado, ce qui paraît être un très bon préxte à la production de son portrait.
La posture, en buste drapé sans les mains, était pourtant très significative de l'art de Rigaud, tout comme le traitement du vêtement et des fleurs dans les cheveux, évocateurs de la récente union du modèle (fleurs d'oranger). On en avait de très bons exemples notamment dans le portrait de la jeune présidente Le Bret. Le dépôt du rentoilage du tableau par la galerie en décembre 2012, confirma l'attribution à Rigaud grâce à la redécouverte de la signature du maître au dos de la toile d'origine.
L'agencement du grand manteau, avec son pan de velours bleu, semble avoir été réutilisé de postures antérieures, par exemple avec celle d'un portrait présumé de Madeleine Bernard, belle-fille de l'architecte Jules Hardouin-Mansart qui pourrait être, de facto, un terminus ante quem de cette attitude.
Une radiographie effectuée par l'atelier de Pierre Bucat révéla la grande densité de la couche picturale du visage, du premier tiers du cou, de la natte et du ruban. Le reste de la facture, d’une texture plus légère, confirma la main de Bailleul, sans doute retouchée par le maître.