AQUIN Antoine d'

Catégorie: Portraits
Année : 1685

 

*P.87

Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1685 pour 100 livres (ms. 624, f° 3 : « Mons[seu]r. Daquin 1er médecin du Roy »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 10 ; Lelong, 1783, IV, p. 138 ; Weigert, V, 1969, p. 451 ; Perreau, 2013, cat. *P.87, p. 71 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.90, p. 40 (2003/2, cat. I, n°74).

Œuvres en rapport :

  • 1. Gravé par H. Jans, sans date [1693], dans un ovale : « ANTONIUS DAQUIN REGI A CONSILIUS ARCHIATRORUM ». En bas, respectivement à gauche et à droite : « Rigaud pinxit - H. Jans f ».

Descriptif :

Antoine d’Aquin (1620-1696) était le petit-fils de Philippe d’Aquin (1578-1650), savant rabbin converti au christianisme, professeur d’hébreu au Collège de France, auteur d’un Dictionnaire hébreu-chaldéen-thalmud-rabbinique (1629) et le fils de Louis-Henri-Thomas d’Aquin, médecin ordinaire du roi et bon orientaliste. Le jeune Antoine étudie la médecine à Montpellier, y est reçu docteur (1648) et acquiert en 1656 la survivance de la charge de son père. Il épouse Geneviève-Marguerite Gayant, nièce par alliance d’Antoine Vallot (1594-1671), premier médecin du roi. Médecin ordinaire lui-même (1660), puis premier médecin ordinaire de la reine (1667), il est, par la suite, anobli (1669). Étant dans les bonnes grâces de Madame de Montespan, il triomphe de ses concurrents après la mort de Vallot et devient premier médecin du roi (avril 1672), charge qui apporte 45 000 livres par an. Felix est le rival de Fagon et sa disgrâce est racontée par Saint-Simon :

« D’Aquin, […] créature de Mme de Montespan, n’avait rien perdu de son crédit par l’éloignement final de sa maîtresse ; mais il n’avait jamais pu prendre avec Mme de Maintenon, à qui tout ce qui sentait cet autre côté fut toujours plus que suspect. D’Aquin était grand courtisan, mais riche, avare, avide, et qui voulait établir sa famille en toutes façons. Son père, médecin ordinaire était moins que rien […]. Le roi, peu à peu, se laissait de ses demandes et de ses importunités […]. D’Aquin avait un fils abbé, de très bonnes mœurs, de beaucoup d’esprit et de savoir, pour lequel il osa demander [l’archevêché de] Tours, de plein saut, et en presser le roi avec la dernière véhémence. Ce fut l’écueil où il se brisa. Mme de Maintenon profita du dégoût où elle vit le roi d’un homme qui demandait sans cesse […]. Elle le résolut à le chasser, et en même temps à prendre Fagon à sa place » (Mémoires, I, 7).

Le 1er novembre 1693, d’Aquin est prié de se retirer à Paris, avec défense de voir le roi et de lui écrire, mais avec une pension de 6000 livres. Comte de Jouy-en-Josas (titre acheté au financier François Berthelot, commissaire général des poudres et salpêtres entre 1664 et 1690), Félix possédait en outre la charge de surintendant des bains, eaux et fontaines minérales et médicinales de France. « Il alla chercher à prolonger ses jours à Vichy, et y mourut en arrivant, et avec lui sa famille qui retomba dans le néant » nous avoue Saint-Simon (Mémoires, 1696, I, 19).

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan