LÉONARD Frédéric

Catégorie: Portraits
Année : 1688

 

*P.151

Âge du modèle : 64 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1688 pour 200 livres (ms. 624, f° 4 v° : « Mons[ieu]r Léonard père [rajout : premier imprimeur du roi] ») ; Salon de 1704 (« M. Léonard libraire ») ; IAD Léonard (Paris, archives Nationales, ET/LVII/259, 22 novembre 1711 et ET/XLIX/493, 4 mars 1720, partage) ; coll. Comtesse de Beaurecueil au Château de Surville, 1919.

Bibliographie :

Hulst/2, p. 149 ; Hulst/3, p. 171 ; Paignon-Dijonval, 1810, n° 7608, p. 265 ; Werdet, 1864, IV, p. 215-217 ; Guiffrey, 1869, p. 41 ; Roman, 1919, p. 16, 28 ; Gallenkamp, 1956, p. 313, 317 ; Weigert, IV, 1961, n° 119, p. 32 ; Perreau, 2004, p. 188 ; Brême & Lanoe, 2013, p. 81 ; Perreau, 2013, cat. *P.151, p. 79-80 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.158, p. 58 (2003/2, cat. I, n°131).

Exposition :

Salon de la Société des artistes, 1914.

Œuvres en rapport :

Copies et travaux :

  • 1691 : « Coppie de Mons[ieu]r Léonard » pour 188 livres (ms. 624, f°7).

Descriptif :

Frédéric Léonard (1624-1711[1]), typographe de formation débuta sa carrière comme imprimeur à Bruxelles entre 1668 et 1689, puis comme « Imprimeur ordinaire du Roi, de Monseigneur le Daufin & du Clergé de France » et de la ville de Paris dès 1653. Il termina comme conseiller du roi, libraire et imprimeur, adjoint en 1666, marguillier de Saint-Benoit en 1673. C’est en 1654, à Paris, qu’il épouse Élisabeth Bernard (décédée en octobre 1708), fille d’un marchand libraire et tenait boutique en 1684 « rue S. Jaques à l’Escu de Venise »[2].

Notre modèle avait succédé, en 1678, à Sébastien Huré comme imprimeur du roi, et devint ensuite imprimeur du clergé. Il imprime plus de trente volumes de la collection des auteurs latins ad usum delphini, entreprise par ordre de Louis XIV. Les différents traités internationaux qu’il édita sous forme de recueils in-4 sont connus sous le nom de Recueils Léonard. Selon Germain Brice, la maison de la rue des Sept-Voies (rue Valette), située en face du collège de la Merci, avait été bâtie en 1673 par le père de notre modèle. Avant cela, Frédéric Léonard possédait déjà en cet endroit une maison et un jeu de paume, que lui avait cédé, à titre d'échange Claude Rotrou, conseiller et procureur du roi ; il y tenait d'une part aux grassins et aux religieux de la Merci, d'autre part à la maison de la Grande-Confrérie-aux-Bourgeois. La propriété sera vendue en 1768 par Léonard des Malpeines, conseiller au Châtelet, et son beau-frère Chardon, maître des requêtes, intendant de marine, à Leguay d’Hauteville.

La copie mentionnée en 1691 pour 188 livres correspond sans doute au portrait de Léonard père, compte tenu du prix (Roman la faisait correspondre au portrait du fils). Les deux enfants du couple seront également des clients de Rigaud. Leur fille, Marguerite, s’unira à Jean-Baptiste Primi-Visconti (1648-1713), sieur de Saint-Mayol, graphologue, religieux défroqué, célèbre intriguant peint par Rigaud en 1690, la même année que le fils et successeur de Léonard, Pierre-Frédéric, lequel reviendra chez l’artiste pour un magnifique triple portrait en 1693.

Léonard fut sans doute l’un des fournisseurs en livres de Rigaud comme le prouve une lettre qu’il écrivit le 1er mars 1699 au docteur Garsys : « Si j’eusse trouve dans Paris […] un bréviaire avec les Saints d’Espagne comme vous me l’aves demandé, je me serois acquité de ma promesse plus ponctuellement que je n’ay fait et comme ces sortes de livres ne se trouvent qu’en Hollande ». Le peintre avait commandé l’ouvrage à Léonard qui le fit venir de Hollande afin de l’offrir au docteur : « J’espère que vous n’aures rien perdu pour attendre, et que vous seres content du petit présent que je vous fais, et que vous vous souviendrez de moi dans vos saintes prieres » (vente Paris, hôtel Drouot, Alde, 16 juin 2010, lot 394).

À propos des gravures, Hulst précise : « Gravé en 1690 par Gérard Édelinck ; la figure jusqu’aux genoux comme dans le tableau. Gravé de nouveau, quant à la tête seulement, en 1698 par C. Vermeulen, mais en buste composé et drapé exprès par M. Rigaud pour l’encadrement qui l’entoure ».

 


[1] 13 novembre 1712, acte de partage de ses héritiers, Maître Doyen, AN, ét. XLIX, 493 du 4 mars 1720.

[2] Son inventaire après décès fut fait par devant Arouet et Caillet, AN, ét. LVII, 259 du 29 octobre 1708.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan