P.sup.15
Huile sur toile
H. 71 ; L. 58,5 cm
Cherbourg-en-Cotentin, musée Thomas-Henry, inv. 835.57.
Inscription au dos, sur la traverse supérieure, au feutre rouge sur étiquette : « HELST / portrait d'un / Homme d.Eglise ». A droite, au feutre noir, le chiffre 57.
Historique :
Peint vers 1685-1687 ; don Thomas henry en 1835 ; en l’absence d’identification, aucune occurrence possible avec les mentions des livres de comptes ; anciennement attribué à Bartholomeus Van der Helst.
Bibliographie :
Perreau, 2020, p. 86, fig. 1.
Descriptif :
À l'occasion de l'exposition Jean Ranc, un Montpelliérain à la cour des rois, tenue au musée Fabre à l'hiver 2020, nous avons proposé de réattribuer cet extraordinaire portrait d'ecclésiastique à Hyacinthe Rigaud. Si l'œuvre partage avec la peinture hollandaise de la fin du XVIIe siècle une certaine afinité de ton — ce qui expliquerai l'ancienne attribution à Van der Helst (1613-1670) — elle s'en éloigne pourtant dans sa facture. On y reconnaît tout au contraire, et dans toutes les parties du tableau, la manière de Rigaud dans ses jeunes années, ce qui nous pousse à dater le portrait vers 1687. En effet, à cette date, l'artiste n'en n'est plus à ses premier essais et fait déjà montre d'une grande maîtrise psychologique dans le rendu de la vérité des visages.
Ici l'œuvre n'en n'a que plus de force par son état d'inachèvement dans certaines de ses parties comme dans la chevelune évanescente, toute électrisée par quelque force surnaturelle. L'extrême finition des carnations du visage, avec ce travail en profondeur dans les blanc typique de l'artiste et qui fait surgir l'âme du modèle, force l'admiration et renvoie à tout une cohorte d'autres exemples, peints dans les années 1685-1690.
Le drapé de la robe, véritable tour de force dans un ton de noir, propose des plis tout à fait caractéristique du peintre Catalan en ces mêmes années, architectués selon un agencement simple mais privilégiant une grande profondeur dans les ombres.