*P.203
Âge du modèle : 21 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1690 pour 115 livres (ms. 624, f° 5 v° : « Mad[am]e la Comtesse de medavy »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 23 [f]; Perreau, 2013, cat. *P.203, p. 86 [Marie-Thérèse Colbert] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.208, p. 75 [reprise de notre proposition (2003/2, cat. I, n°175=aucune proposition alternative à Roman)].
Descriptif :
Si Roman interprétait ce portrait comme étant celui de Pélagie-Anne Thomas, femme de Louis Rouxel, comte de Médavy de la branche des Rouxel du Prérond (La Chenaye-Desbois & Badier, XVII, p. 881), nous avons plus probablement opté dès 2013 pour Marie-Thérèse Colbert (1669-1737), fille de Marie-Madeleine de Bautru de Serrant (morte le 10 mars 1700) et d’Édouard-François Colbert (1633-1693), marquis de Maulévrier. Marie-Thérèse appartenait en effet à une famille proche de la clientèle de Rigaud et, son époux depuis 1685, Jacques-Léonor Rouxel de Médavy (1655-1723), semble avoir sollicité un portrait, élaboré par un copiste anonyme sur le modèle bien connu des militaires tenant un bâton de commandement très en vogue dans les années 1690 chez notre Catalan.
Dans ses Mémoires (1703, IV, 5), le duc de Saint-Simon note le décès de la mère de notre modèle en nous rappelant la filiation de Marie-Thérèse : « Une femme de vertu [Marie-Madeleine de Bautru de Serrant] et d'un vrai mérite mourut en même temps, veuve de Maulevrier [Edouard-François Colbert], chevalier de l'ordre, frère de MM. Colbert et de Croissy. Elle était sœur de Mme de Vaubrun, Beautru en son nom [Marguerite de Bautru, épouse de son cousin, Nicolas de Bautru, marquis de Vaubrun], et fille de Serrant, autrefois chancelier de Monsieu [Guillaume II de Bautru, comte de Serrant]. Elle laissa un fils [François-Edouard Colbert (1674-1706)], gendre du comte de Tessé […], un autre fils, et une fille mariée à Médavy [notre modèle], mort chevalier de l'ordre, et enfin maréchal de France, sans enfants ». Saint-Simon oublie cependant deux autres sœurs, religieuses. En 1714, il nous précise que « Médavy, n'ayant qu'une fille, la voulut marier à son frère, et obtint pour cela de faire passer sur sa tête son gouvernement de Dunkerque en s'en réservant les appointements. C’est ainsi qu'on escobardait les survivances depuis que le roi n'en voulait plus donner que des charges de secrétaire d'État » (Mémoires, XI, 3), ce qu’il confirme en 1716 : « Médavy perdit en même temps sa fille unique, qu'il avait mariée à Grancey son frère, qui n'en eut point d'enfants (Mémoires, XIII, 15). » François Rouxel se remariera, le 5 mars 1727, à Marie-Catherine Thérèse Emmanuelle de Béthune (1709-1755), fille de Louis-Marie Victor de Béthune-Pologne, comte de Béthune (mort en 1744) et de sa première épouse, Henriette d'Harcourt (1679-1714), fille de François III (1627-1705), Marquis de Beuvron et d’Angélique Fabert. Notons qu’Henriette d’Harcourt était la demi-sœur d’Henri, duc d’Harcourt (1654-1718) peint par Rigaud en 1694 (P.350). La marquise de Grancey se remaria ensuite, le 15 septembre 1729, à Charles-Louis Fouquet, Duc de Belle-Isle, autre modèle de Rigaud en 1713 (*PC.1191).
Notre modèle était en outre la nièce de Charles Colbert de Croissy [*P.238].