*P.231
Âge du modèle : 25 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1691 pour 352 livres et 10 sols (ms. 624, f° 6 v° : « Mad[am] la princesse de Conty [rajout : Conti] la jeune »).
Bibliographie :
Dezallier d’Agenville, 1749, p. 90 ; Roman, 1919, p. 25, 83, 95, 98, 104, 106, 110, 112 ; Perreau, 2013, cat. *P.231, p. 90-91 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.232, p. 83 (2003/2, cat. I, n°199).
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile d’après Rigaud (?), H. 142 ; L. 112 cm. Loc. inc. (coll. Gellinard, 1919 ; vente Paris, 19 mars 1888 [=« comtesse de Conti, fille de Louis XIV »]).
Copies et travaux :
- 1700 : « Une copie de M[adam]e La Princesse de Conty en buste » par Viénot, sans prix (ms. 625, f°8 v°).
- 1702 : « Une tête de M[adam]e la prin[ce]sse de Conty » par Fontaine pour 5 livres (ms. 625, f°13).
- 1702 : « Une Coppie de M[adam]eLa prinesse de Conty or le masque » par Bailleul pour 15 livres (ms. 625, f°14).
- 1703 : « Une [copie] de mad[adam]eLa Princesse de Conty p[ou]r m[onsieu]r Le Chevalier » pour 75 livres (ms. 624, f°21 v°).
- 1703 : « Une tête de m[adam]ela princesse de Conty » par Adrien Leprieur pour 10 livres (ms. 625, f°15 v°).
- 1703 : « Autre [tête] de m[adam]ela princesse de Conty » par Adrien Leprieur pour 10 livres (ms. 625, f°15 v°).
- 1703 : « Autre [tête] de m[adam]ela princesse de Conty » par Adrien Leprieur pour 10 livres (ms. 625, f°15 v°).
- 1704 : « Une Copie de m[adam]ela prinsesse de Conty » par Bailleul pour 30 livres (ms. 625, f°16).
- 1704 : « L’habit d’une copie de m[adam]ela C[ontess]e de Conty » par Bailleul pour 6 livres (ms. 625, f°16 v°).
- 1704 : « Un habit de m[adam]ela princesse de Conty » par Delaunay pour 5 livres (ms. 625, f°17 v°).
Descriptif :
Avec ce portrait, nous pénétrons plus avant dans les arcanes de la famille royale et de ses alliées en rencontrant la petite-fille de Louis II de Bourbon, dit « le Grand Condé » (1621-1686), et l’une des filles d’Henri III Jules de Bourbon (1643-1709), duc d’Enghein et d’Anne-Henriette, comtesse Palatine von Platz-Simmern (1647-1723). Marie-Thérèse de Bourbon-Condé (1666-1732), surnommée « Mlle de Bourbon », prit ensuite le titre de princesse de Conti à la suite de son mariage, en 1688, avec François-Louis de Conti (1664-1709) dit « le Grand Conti », neveu du Grand Condé, et que Rigaud peindra en 1697 [*P.490]. Notons que le frère de Conti, Louis-Armand I de Bourbon (1661-1685) épousera en 1680 Marie-Anne de Bourbon (1666-1739), duchesse de La Vallière, princesse de Conti, dite « Mademoiselle de Blois », première fille légitimée de l’union de Louis XIV avec Françoise-Louise de la Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière et de Vaujours (1644-1710). Cette autre princesse, cousine par alliance de notre modèle, passera devant Rigaud en 1706 sous le titre de « princesse douairière de Conti » [*PC.943].
Il ne sera sans doute pas aisé, en dehors du style de la peinture, de reconnaître un jour le portrait de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé par Rigaud. En effet, si l'iconographie du modèle est relativement abondante, elle se confond souvent avec celle des autres princesses de Bourdon tant les visages de ces « jeunes belles » était devenue idéalisée. Si le portrait peint par François de Troy nous montre une princesse aux premières heures de son mariage, circonstrite dans une attitude convenue, l'effigie plus fraiche de Mignard sera un bon point de départ pour le chercheur.
Tous les travaux postérieurs à 1705 sembleraient donc relatifs au dernier portrait de cette cousine. D’Argenville, décrit un exemplaire du portrait de la princesse dans le cabinet d’histoire naturelle du couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré mais son aspect, figuré en Diane, nous semble curieux car Rigaud a très peu travesti ses modèles en dieux et déesses. James-Sarazin propose de voir la princesse dans le portrait d'une femme conservé au musée de Capentras (que nous pensons être Marie Anne Mancini) parce qu'elle porte un manteau doublé de fourrure que l'on voit habituellement dans les effigies de Diane. Si l'auteur acquièce que ni carquois ni flèches ne sont représentés, le travestissement en une telle déesse serait appuyé par la coiffure «à la Fontange» dont les tignons sommitaux seraient recourbés pour imiter un croissant de lune, habituellement présent dans ce type d'effigie. Toutefois, on sait que la princesse avait les cheveux bruns et non, comme à Carpentras où le modèle les a blonds avec des yeux bleus.
Dès 1698, Charles de Lorraine-Armagnac, comte de Masan (1684-1751) semble témoigner de la volonté d’un envoi au comte de Bentinck [PC.560], alors ambassadeur anglais, d’une copie du portrait de la princesse et dont le poète Prior [P.595] se fera le livreur (Lettre du 25 août à William Bentinck, Nottingham, Welbeck Abbey, Pw A 844). Le 21 décembre suivant, le comte commente le portrait (Ibid., Pw A 845) et, jusqu’en juillet, la confection se poursuit (Ibid., Pw A 846 à 849). Finalement, le 19 février 1700, Lorraine s’étonne que Bentinck n’ait pas donné son avis sur la toile qui arriva chez lui.