*P.357
Âge du modèle : 41 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1694 pour 110 livres (ms. 624, f° 9 v° : « Mons[ieu]r d’Argenson, lieutenant [rajout : général] de Police »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 37, 40, 41 ; Constans, 1995, II, p. 1065, n° 6010 (MV2965) ; cat. Caen 2000, n° 83, p. 140-141 ; Perreau, 2004, p. 240 ; Perreau, 2013, cat. *P.357, p. 107 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.391 [2003/4, cat. I, n°851].
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile d’après Rigaud (mis sur bois), H. 60 ; L. 49. Caen, musée des Beaux-arts. Inv. 148 (coll. Georges Lefrançois, Caen ; legs. 1839). Voir les différents catalogues du musée de Caen : Lécuyer, 29 novembre 1930, p. 398 (comme Nattier) ; Vergnet-Ruiz, Laclotte, 1962 (comme Rigaud), p. 250 ; Dalevèze, 16-22 septembre 1968, p. 25 (id.) ; Conilleau, 8 août 1968, p. 9 (id.) ; Poisson, 1969, p. 217, repr. (Attribution erronée à Tournières) ; Chevalley, 1970, p. 297, repr. Expositions : Paris, 1933, p. 48, n°126 ; Paris, 1958, galerie Charpentier, n°16 (éc. française XVIIIe s.) ; Caen, 1968, n°20 (comme Rigaud).
- 2. Huile sur toile d’après Rigaud (?), H. 62 ; L. 50. Loc. inc. (ancienne collection Schiff ; vente Paris, 21 mars 1905).
Copies et travaux :
- 1694 : « Une Coppie de m[onsieu]rD’argençon » pour 50 livres (ms. 624, f°10).
- 1694 : « Une autre [copie] du même » pour 40 livres (ms. 624, f°10).
- 1694 : Verly reçoit 20 livres pour « deux copies de M[onsieu]r D’argenson » (ms. 625, f°1), vraisemblablement celles produites la même année.
Descriptif :
Ce n’est qu’en 1697 que Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson (1653-1721), achète l'office de lieutenant général de police pour 50 000 écus de son prédécesseur, Nicolas de la Reynie, prévôt de Paris de 1697 à 1718, garde des Sceaux en remplacement de d’Aguesseau (26 janvier 1718) et président du Conseil des finances en remplacement du duc de Noailles. En cette année 1694, il n’était que maître des requêtes après avoir été lieutenant général du présidial d’Angoulême. Ceci prouve que les mentions des livres de comptes ont été faites à postériori. Flaubert décrivait ainsi en 1847 le buste de Caen : « grande perruque noire, rabat, yeux et sourcils noirs forts, nez un peu busqué, narines fortes, bouche discrète, menton fourchu, regard ironique mais plus malin que railleur ; toute la gravité reste dans le bas du visage. »
D’Argenson venait tout juste d’épouser en 1693, Marguerite Le Fèvre de Caumartin (1672-1719), sœur du marquis de Saint-Ange [*P.326 et *P.429], et qui mourut de la petite vérole.
L’exemplaire de Caen, en buste dans un ovale, le plus abouti bien que sans doute une réplique, exempt de tout décor ostentatoire a été légué au musée par le peintre Georges Lefrançois, mort accidentellement à Venise en 1839. Il fut alors catalogué comme œuvre anonyme, puis, à partir de 1899, attribué à Jean-Marc Nattier (auteur d’un portrait de sa fille, passé en vente à l’hôtel Drouot le 5 décembre 1985). Sous cette dernière désignation, il figura dans le catalogue de 1928, alors que Roman l’avait mentionné comme simple copie du portrait réalisé par Rigaud en 1694. Le peintre en fit exécuter cependant un autre en 1708 [*P.996], ainsi que plusieurs répliques, et en demanda de nombreuses copies à ses élèves entre 1694 et 1723.
L’exemplaire de Versailles (MV2965) présente d’Argenson comme garde des Sceaux, la poitrine ornée de la croix du Saint-Esprit. Sur la toile de Caen, d’Argenson apparaît plus jeune et sans décoration : il n’est alors que conseiller du roi. L’œuvre semble plus proche des portraits gravés par Duflos ou par Dupin. L’ensemble des gravures faites d’après le portrait de 1694 figurent le modèle en buste dans un ovale, sans apparat, avec perruque, robe ornée d’un rabat, le premier tourné à droite, le second à gauche comme il figure sur le tableau de Caen. Notons qu’en 1696 d’Argenson déboursera 100 livres pour une copie du portrait de Louis XIV par Rigaud1.
1ms. 624, f°12 v° : « Une du Roy pour mons[ieu]r D’argençon ».