*P.57
Âge du modèle : 23 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1683 pour 120 livres (ms. 624, f° 2 : « M[onsieur]. d’Aligre »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 6 ; Perreau, 2013, cat. *P.57, p. 68 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.62, p. 33.
Copies et travaux :
- 1683 : « 2 [copies] de Mons[ieu]r d’Aligre à 50 l[ivres]. chaque » pour 100 livres (ms. 624, f°2).
Descriptif :
Selon Roman, il s’agirait ici d'un portrait d’Étienne, marquis d’Aligre, « président à mortier au parlement de Paris, mort en 1715 ». Pour notre part, nous opterons plus volontiers pour Étienne IV (1660-1725), marquis d’Aligre, seigneur de La Rivière et de Vieux-Château, maître des requêtes puis conseiller d’honneur au parlement de Paris.
Fils de Michel d’Aligre (mort le 10 août 1661), maître des requêtes au parlement de Paris (28 novembre 1653) puis intendant de Caen, notre modèle épousera, en 1711, Marie-Catherine de Boyvin de Bonnetot, fille de Jean-Baptiste Boyvin de Bonnetot, marquis de Bacqueville, conseiller à la grand’chambre du Parlement de Paris et premier président de la Chambre des comptes de Rouen. Sachant que la fille du marquis de Châtillon, Pulchérie, allait épouser en 1714, Jean-François Boyvin de Bacqueville, frère de la présidente d’Aligre, Marie-Catherine de Boyvin de Bonnetot et que le portrait du marquis est exécuté la même année que celui du président à mortier, ceci rend plausible notre interprétation. Rappelons que la prestigieuse famille d’Aligre était liée aux Colbert, Béthune-Charost et Mesgrigny, tous futurs clients de Rigaud. Le fils d’Étienne IV, Étienne-Claude d’Aligre (1694-1752), seigneur de La Rivière et de Jeandrais fut également président à mortier au parlement de Paris. Sa fille, Madeleine Catherine Jeanne (1712-1738), épousera en 1735 Henri François d'Avaugour (1685-1746), Comte de Vertus et de Goello.
Roman signalait notre portrait en 1919 chez M. le comte Hervé de Hunolstein à Paris. Or, lors de l’exposition universelle de 1878, le comte faisait exposer sous le n°217 un portrait d’Yves de Tourzel, marquis d’Alègre (1653-1733), maréchal de France. La description de l’œuvre (huile sur toile, H. 150 ; L. 110) correspond bien une posture de Rigaud mais bien plus tardive : « à mi-jambes, debout, tête de face, cuirasse, écharpe blanche ; le corps de profil à gauche ; la main gauche sur la hanche ; la droite tient le bâton de maréchal ; devant lui, une table, sur laquelle est un casque. Fond de ciel. Inscrit dans un ovale »[1]. La même œuvre a figuré à la rétrospective des maréchaux de France au palais de la Légion d’honneur en 1922[2].
[1] Jouin, 1878, n°217, p. 47.
[2] Exposition Rétrospective des Maréchaux de France : Palais de la Légion d'Honneur - mai-juillet 1922.