P.1190
Âge du modèle : 60 ans
Huile sur toile
H. 82 ; L. 65 cm
Collection particulière.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1713 pour 200 livres (ms. 624, f° 34 v° : « M[onsieu]r le comte du Luc ambassadeur en Suisse ») ; vente Paris, hôtel Drouot, 26 juin 1992, lot 119 [=duc de Villars] ; vente Paris, Tajan, hôtel Drouot, 17-20 décembre 1993, lot 65 [=maréchal de Saxe].
Bibliographie :
Hulst/3, p. 191 ; Roman, 1919, p. 168 ; Perreau, 2013, cat. P.1190 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1263, p. 418 (assimilation de l'exemplaire passé en vente à Drouot et celui de l'ancienne galerie Charpentier).
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 81 ; L. 65 cm. Collection particulière (vente Paris, galerie Charpentier, 21 juin 1960, lot 131 ; Vienne, ancienne collection Baron Van Manheimer). A figuré à l’exposition Te Deum à Notre-Dame au musée de Notre-Dame de Paris en décembre 1958.
- 2. Gravé par Joseph Cundier en 1722. En buste, en contrepartie dans un ovale de pierre. Dans le cartouche, au bas de l’estampe, de part et d’autre d’une composition aux armes : « François Charles de - Vintimille des Comtes / de Marseille, Comte du Luc, - Commandeur de L’ordre / Militaire de St. Loüis, Gouvernr. - De Porquerolles, Conseiller / d’Etat d’Epée, Ambassadeur - Extraordre. Du Roy Louis 14. / En Suisse, Son Plénipotentiaire - à la paix de Bade, Son Ambassadeur / Extraordinaire et de Loüis 15. - auprès de Charles Six Empereur. » Sur la bordure extérieur de l’ovale de pierre : « H. Rigaud pinxit - J. Cundier sculpsit 1722. ».
- 3. Huile sur toile. H. 78,9 ; L. 62,9 cm (à l'ouverture du cadre). Sologne, collection particulière (absent de James-Sarazin, 2016). acquis par la famille de l'actuel propriétaire sur le marché de l'art dans les années 1970-1980. Cette version, au cadrage légèrement plus large, permet de confirmer que Rigaud pensa sa composition avec le bout du coude et l'écharpe blanche du commandement militaire plus développée.[1]
Descriptif :
La comparaison entre la gravure de Cundier et la toile passée en vente chez Drouot est tout à fait satisfaisante : même double menton, nez fort, bouche pincée à la lèvre inférieure prononcée. Tous les détails de l’armure et de l’écharpe de l’ordre du Saint-Esprit se retrouvent à l’identique. Il s’agit donc bien du buste (ce que confirme la somme de 200 livres payées) de Charles-François de Vintimille du Luc (1653-1740), Marquis des Arcs et de La Marthe, Comte du Luc, Commandeur de l’ordre de Saint-Louis (1693), Chevalier du Saint-Esprit le 7 juin 1724. Fils de François de Vintimille, des comtes de Marseille, sieur de Tourreves et du Luc, maréchal de camp et d’Anne de Forbin, il fut l’ambassadeur controversé du roi de France à Soleure de 1709 à 1715 (mission spéciale en 1718) puis ministre plénipotentiaire à Vienne de 1715 à 1717.
Jeune mousquetaire dans la première compagnie commandée par le bailli de Forbin, son oncle, il perdit son bras droit à la bataille de Cassel (1677) à cause d’un coup de mousquet puis passa dans la Marine comme capitaine des Galères. Nommé à cette même époque commandeur de l'ordre de Saint-Lazare, conseiller d'Etat et d'épée (1715), Vintimille mourut le 19 juillet 1740, en son château de Savigny dans la Manche en laissant une bibliothèque remarquable par la richesse de la reliure des livres qui la composaient (selon Dangeau). Il avait épousé, le 13 juin 1674, Louise-Marie-Charlotte de Forbin (morte en 1700), sa cousine germaine, fille de François de Forbin, marquis de la Martre, et de Marguerite de Simiane-Gordes, et avec qui il eut Gaspard-Hubert Magdelon de Vintimille (1687-1748), marquis du Luc, autre modèle de Rigaud en 1714. Le frère de Charles-François, l’archevêque de Paris Charles-Gaspard-Guillaume de Vintimille du Luc (1655-1746), sera peint quant à lui en 1731.
[1] Mise à jour 28 février 2018. Nous remercions l'actuel propriétaire de nous avoir communiqué en exclusivité la photo du tableau en sa possession.