*PC.950
Âge du modèle : 34 ans
Huile sur toile
H. 122 ; L. 91 cm
Localisation actuelle inconnue
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1706 pour 150 livres (ms. 624, f° 25 : « [rajout de Hulst :] M[onsieur]. l’eveque d’angers. Hab[illement]. rép[été]. ») ; ibid. en 1706 pour 150 livres (ms. 624, f° 26 : « M[onsieu]r Levesque D’angers »)
Bibliographie :
Thiery, 1784, p. 371 ; Roman, 1919, p. 124, 127, 129, 136 ; Roux, 1934, III, n° 41, p. 452 ; Biver, 1970, p. 379 ; Colomer, 1973, p. 138 ; James-Sarazin, 1999 (2003), p. 330 ; James-Sarazin, 2009/2, p. 132 ; Perreau, 2013, cat. *PC.950, p. 202 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.988, p. 332.
Copies et travaux :
- 1706 : Bailleul reçoit 10 livres pour avoir « habillé l’original en buste de m[onsieu]r L’eveque d’angers », 40 autres livres pour « deux coppies dudit évêque » et 10 de surplus pour « Une teste du même » (ms. 625, f° 21 v°)
- 1706 : Monmorency touche 4 livres pour avoir fait « l’habit d’un buste de M[onsieu]r l’évêque d’Angers » (ms. 625, f° 21).
- 1707 : « Trois coppies de M[onsieu]r l’évêque d’Angers » pour 300 livres (ms. 624, f°27).
- 1707 : Monmorency perçoit 6 livres pour « un dessein de M[onsieu]r l’évêque d’Angers » (ms. 625, f° 22 v°).
- 1707 : Bailleul passe « un jour [à avoir] ébauché la teste de l’évêque d’Angers » dont il reçoit 3 livres (ms. 625, f°23).
Descriptif :
Michel Poncet de La Rivière (v. 1672-1730), successeur de Michel Le Pelletier, devint évêque d’Angers en 1706 ce qu'il souhaita célébrer par un portrait officiel. Remplaçant, le 2 décembre 1728, Bernard de La Monnoye à l’Académie Française, il y fut reçu le 10 janvier 1729 par l’abbé de Rothelin.
Aucun exemplaire du portrait de l'évêque ne nous est connu, mais on sait que Rigaud conservait au moins une réplique sans bordure de « M. Poncet, évêque d’Angers », qu'il souhaita léguer avec d'autres portraits, aux couvent des Pères Jacobins de la rue Saint-Dominique, au faubourg Saint-Germain[1], comme le montre son second codicille passé devant notaire le 27 décembre 1743.
Ce tableau réapparaît dans l’inventaire après décès de l'artiste sous le n°269 (fol. 38) : « Item le dernier des huit portrait sans bordure que led feu Sieur Rigaud a par son Codicile du vingt sept décembre mil sept cent quarante trois leguez aud Couvent des Jacobins de la ruë Saint Dominique est celuy de monsieur Poncet Evesque dangers que led Sauvageot, Domestique ci-dessus, ayant déclaré estre entre les mains du sieur Daulé graveur ordinaire du Roy et de l’académie Royale de Peinture et sculture, demeurant à Paris rue de la harpe, auquel led Sieur Rigaud la confié pour le graver, lesd Sieurs Boissé Oudry et Colins se sont transportés chez led Sieur Daulé ont veu et examiné led Portrait, l’ont compris sous le numéro Dix sept et l’ont prisé la somme de cent livres ». L’effigie se retrouvera au couvent, ainsi que l’atteste Barthélemy Mercier de Saint-Léger (1734-1799), responsable de la Bibliothèque Sainte-Geneviève[2] : « Je saisis cette occasion pour les avertir que dans la principale salle des Dominicains du faubourg Saint-Germain, on conserve du même Rigaud huit portraits originaux, chacun de 4 pieds de hauteur sur 3 de largeur [H. 122 ; L. 91]. C’est un présent que Rigaud fit quelque tems avant sa mort à cette maison, par amitié pour le frère André, excellent peintre lui-même. Ces huit portrait représentent Mgr le Dauphin, auparavant duc de Bourgogne, le duc de Vendôme, le comte de Toulouse, le maréchal de Villars, le duc de Bouillon, le maréchal de Montrevel, le comte d’Evreux et l’évêque d’Angers, Poncet de la Rivière ».
Si le portrait peint par Rigaud n'est illustré, on sait que l'un de ses meilleurs élèvre, Adrien Leprieur, fut chargé par l'évêque de produire de produire sa propre interprétation des traits du prélat. L’inventaire après décès d’Adrien Leprieur, que nous avons retrouvé, atteste de ce portrait et sous entend que des copies ont pu en être faites. Gravée par Laurent Cars, malheureusement sans nom d’auteur, le portrait de l'évêque d'Angers par Leprieur est bien reconnaissable par la manière qu'avait cet artiste de calquer les vêtures de son professeur et la façon bien particulière qu'il avait de peindre des yeux oblongs, soulignés par de nombreux cernes, et que l'on retrouve sur l'estampe.
[1] Luc Vincent Thiéry, 1784, p. 372 « Dans le même cabinet, sont 7 beaux Portraits peints pas Rigaud ».
[2] Revue Bossuet, II, 1901, 2e année - réed. 1968, p. 123-124.