LABBADIE D'AUMAY Alexandre Étienne Raoul Claude de

Catégorie: Portraits
Année : 1706

 

PC.916

Âge du modèle : 19 ans

Huile sur toile
H. 85 ; L. 65 cm
France, Collection particulière

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1706 pour 150 livres (ms. 624, f° 24 v° : « M[onsieu]r de La Badie Lullier h[abillement] rep[été] »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 121 [François de Labadie], 128 ; Perreau, 2009, p. 63 [Alexandre Etienne Raoul Claude de Labadie d'Aumay] ; Perreau, 2013, cat. PC.916, p. 198-199 [idem] ; James-Sazarin, 2016, II, cat. P.954, p. 325 [reprise de notre proposition (2003/2, cat. I, n°784, aucune proposition alternative à Roman)].

Copies et travaux :

  • 1706 : Delaunay reçoit 7 livres pour avoir fait « l’abit de M[onsieu]r de Labadye lullier » (ms. 625, f° 20).

Descriptif :

Dans la famille des Labadie, Roman optait pour François de Labadie (mort en janvier 1745), écuyer, seigneur d'Aunay en Angoumois (paroisse de Lignières), fermier général en 1721 et 1722, qui aurait été surnommé ici Luillier du nom de sa femme, Hélène Lhuillier.

Toujours conservé dans la famille du modèle, le présent portrait correspond en réalité à un tout autre personnage, Alexandre Étienne Raoul Claude de Labbadie d’Aumay (1687-1773), chevalier, seigneur de la Chausselière. Conçue sur le principe de l'« habillement répété » d'après un modèle déjà éprouvé, l'attitude sera également reprise pour l'effigie de Christian III de Bavière, comte palatin de Birkenfeld, peint en cette même année pour le même prix.

Représenté en armure, de trois quarts vers la gauche où apparaît un casque, le modèle arbore son noeud rouge de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, oublié du généalogiste D’Hozier1. Le mariage d’Alexandre-Étienne, à La Rochelle, le 9 juillet 1729, avec Jeanne Marguerite Butler, fille d’un irlandais devenu maire de la citadelle, mentionne cependant clairement la distinction2. Colonel d’infanterie, capitaine général de la Capitainerie de la Garde-Côte de Marans-en-Aunis, Monsieur de Labbadie demeurait ordinairement à La Rochelle, paroisse Saint Jean du Perrot, rue de la Bourserie.

Le 12 juillet 1753, lorsque meurt son oncle Claude Lhuillier, directeur de la compagnie des Indes3, demeurant au « cloistre Saint Honoré » à Paris, le jeune chevalier de Saint-Louis devient héritier de sa fortune pour un tiers ; les deux autres revenant à son frère cadet et à sa sœur, Marie-Anne. Au sein de cet héritage on retrouve alors le portrait qu’avait fait Rigaud en 1693 de son autre oncle maternel, Alexandre Lhuillier, sieur des Cartes en Touraine, conseiller du Roi, ancien contrôleur général des tailles de la généralité de Tours, fermier général fameux qui contribua à la création de l’actuelle place Vendôme. Les Lhuillier étaient donc bien connus d’Hyacinthe Rigaud, preuve une fois de plus qu’un bon artiste savait se faire apprécier des différentes générations d’une même famille.

L'inventaire après décès inédit du modèle, réalisé en 1773, et que nous avons retranscrit en 2006, nous dévoile l'intimité de Monsieur de Labbadie.


1. Jean-François-Louis D’Hozier, Recueil de tous les membres composant l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, depuis l’année 1693, époque de sa fondation […], Paris, 1817, tome II, p. 141. Il ne mentionne que la croix de son frère, Louis-Augustin (1696-1765), seigneur d'Aumay, lieutenant colonel du régiment royal Dragons à Düsseldorf, maréchal de camp des armées du roi.

2. Arch. Dep. de la Charente-Maritime, 3E 1852, fol. 66-69.

3. Paris, Arch. Nat. Scellés Y15057A. Sur la famille des Labbadie, voir les travaux de Jacques Lemarois.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan