PC.873
Âge du modèle : 68 ans
Huile sur toile
H. 147 ; L. 113.
Château de Ravel
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1705 pour 500 livres (ms. 624, f° 23 v° : « M[onsieu]r le maréchal de Chateau Regnault [rajout :] Hab[illement] rep[été] ») ; à son fils Emmanuel de Rousselet de Châteaurenault (1695-1739) ; à sa fille Marie-Anne Sophie (1727-1792) ; à son époux, Charles-Henri Théodat, comte d’Estaing, marquis de Saillans et vicomte de Ravel (1729-1794) ; Lucie Marie d’Estaing, marquise de Boisseulh (1743-1828), fille légitimée de Charles-François d’Estaing, marquis de Saillans (1683-1746) ; collections de Charles de Riberolles Beaucène (1752-1827) qui acheta le château et les collections en 1806 ; par descendance aux héritiers actuels.
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 114 [loc. inc.], 117, 119 ; Cochon, 1971, p. 24 ; Perreau, 2009, p. 63 ; Perreau, 2013, cat. PC.873, p. 190 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P. 918, p. 311-312 (2003/2, cat. I, n°754).
Copies et travaux :
- 1705 : « Une [copie] de M[onsieu]r le maréchal de Château Régnault » pour 250 livres (ms. 624, f°24, v°).
- 1705 : Leprieur reçoit 44 livres pour avoir peint « celuy [l’habit] de M[onsieu]r le maréchal de Château Regna[u]d » et 12 autres pour « une tête du même » (ms. 625, f° 18 v°).
Descriptif :
François-Louis Rousselet, marquis puis comte de Châteaurenault (1637-1716), fils de François Rousselet (v.1600-1677), marquis de Châteaurenault, lieutenant de la vénerie du roi, fit une prestigieuse carrière dans la marine. Capitaine de vaisseau (1664), chef d’escadre (1673), lieutenant général des armées navales (1688), commandant d’escadre (1694), vice-amiral (1701), maréchal de France (1703), il fut fait lieutenant général de Bretagne en 1704. Il épousa Marie-Anne Renée de La Porte avec qui il eut Emmanuel Rousselet, marquis de Châteaurenault (1685-1739), également capitaine de vaisseau et lieutenant général de Bretagne, marié en premières noces, le 18 février 1713, à l’une des filles du maréchal de Noailles : Marie-Émilie de Noailles (1689-1723), dite Mademoiselle d’Ayen.
François-Louis, qui était issu d’une grande dynastie lyonnaise d’échevins, fut fait chevalier du Saint-Esprit le 2 février 1705 ce qui explique son passage chez Rigaud, destiné à commémorer cet évènement. Rigaud choisit de représenter le maréchal suivant le type de « militaire tenant un bâton de commandement », justifiant les 500 livres demandées. Leprieur semble avoir été sollicité pour copier cette attitude dont le succès avait déjà rentabilisé le fond de commerce de l’artiste. Le fond s’adapte ici en une figuration d’une forteresse dont les murs donnent sur une anse où l’on apperçoit plusieurs navires. Le maréchal brandit son bâton de commandement fleurdelysé et pose sa main gauche sur un casque. L’écharpe bleue du Saint-Esprit habille son armure.
L’œuvre fut en partie copiée au XIXe siècle par Jean-Pierre Franque (1774-1860) et par Antoine Graincourt (1748-1823) pour le musée des Versailles (MV6453 et MV1090). Une version (en buste ?) avait été exposée au Salon de Toulouse de 1777 (n°32) comme appartenant au marquis François de Varagnes de Célesta (1725-1807), dont la première femme était une Châteaurenault (Sanchez, 2004, t. III; p. 1450).