P.825

Âge du modèle : 20 ans

Huile sur toile
H. 81 ; L. 65.
Château du Roeulx (Hainault).

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1703 pour 150 livres (ms. 624, f° 21 v° : « M[onsieu]r le duc d’Havré »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 104 [f] ; Perreau, 2013, cat. P.825, p. 180 ; James-Sarazin, II, cat. P.864, p. 291 (2003/2, cat. I, n°716).

Descriptif :

Dans l’ordre de préséance des duc d’Havré, nous pensons qu’il faut voir ici Charles-Antoine-Joseph de Croy, 4e Duc d’Havré et de Croy (1683-1710) et non Jean-Baptiste-François-Joseph de Solre (1686-1737), 5e duc d’Havré et de Croy, grand d’Espagne, que Roman proposait.

En effet, initialement destiné à l’état ecclésiastique, Jean-Baptiste était à cette époque chanoine à Cologne et n’entra au service du roi de France qu’à la mort de son jeune frère tué à Saragosse. Tous deux étaient les enfants de Ferdinand-François-Joseph de Solre (1644-1694), 3e duc d’Havré et de Marie-Josèphe-Barbe van Halewijn, comtesse de Hames (morte en 1713). Quant au dernier garçon de cette lignée, Ferdinand-Joseph-François (1688-1726), il était qualifié habituellement de « prince de Croy » ce qui semble l’écarter ici. Charles-Antoine-Joseph comme la plupart des princes de Croÿ-Havré et de Croÿ-Solre, fut chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or, grand d’Espagne de 1ère classe et lieutenant général des armées espagnoles ce que prouve son buste en armure. 

La posture, d'ailleurs, le bras tendu vers l'extérieur de la composition, se retrouve dans un bon nombre d'autres portraits par Rigaud à l'instar de l'effigie du duc de Bouillon. On la voit notamment dans l'un des répertoires d'attitudes servant à l'atelier pour esquisser les modèles en « habillement répétés » (vignette à gauche au centre). Elle fit école et fut reprise par d'autres artistes du cercle du maître à l'instar du portrait de militaire du musée de Mirande ou l'effigie d'un autre, conservée au musée de l'hôtel Dieu de Château-Thierry. 

Un portrait du marquis de Croy, donné comme entourage de Rigaud est passé en vente à Dijon le 24 novembre 1894 (huile sur toile, H. 125 ; L. 95. Ancienne collection H. Baudot).