VERJUS DE CRÉCY Louis de

Catégorie: Portraits
Année : 1700

 

*PC.660

Âge du modèle : 71 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1700 pour 450 livres (ms. 624, f° 17 v° : « M[onsieu]r le comte de Cressy. [rajout :] C’est Crécy-Verjus, plénip[otentiai]re à la paix de Riswick. Habill[emen]t répété »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 78, 81 ; Perreau, 2013, cat. *PC.660, p. 154 ; James-Sarazin, II, cat. *P.710, p. 240 (2003/2, cat. I, n°581).

Copies et travaux : 

  • 1700 : Leprieur touche 42 livres « pour l’habit de Crécy verjus » (ms. 625, f° 8 v°).

Descriptif :

Louis Verjus, comte de Crécy (1629-1709), fut conseiller d’État, second ambassadeur plénipotentiaire au congrès de Ryswick et signataire du traité correspondant (30 octobre 1697). Frère du célèbre Père Antoine Verjus (1632–1706), il fut élu à l’Académie Française le 14 juillet 1679, en remplacement de Jacques Cassagne et reçu par Claude Bayer le 24 juillet. En cette année 1700, le modèle passe devant le pinceau de Rigaud pour un portrait qui devait être un grand format, compte tenu du prix demandé. La même somme sera d'ailleurs exigée pour l'effigie du marquis de La Vallière, peint la même année.

En 1695, Crécy-Vergus avait été envoyé en Suisse pour sa grande connaissance des cours germaniques. Selon Saint-Simon[1], « c'était un homme sage, mesuré, et qui, sous un extérieur et des manières peu agréables, et qui sentaient bien plus l'étranger, le nouveau débarqué que le Français à force d'avoir séjourné dehors, et un langage de même, cachait une adresse et une finesse peu communes, une prompte connaissance, par le discernement, des gens avec qui il avait à traiter et de leur but ; et qui à force de n'entendre que ce qu'il voulait bien entendre, de patience et de suite infatigable, et de fécondité à présenter sous toutes sortes de faces différentes les mêmes choses qui avaient été rebutées, arrivait souvent à son but. » À l'occasion du décès du comte de Crécy[2], Saint Simon ajoute : « C'était un petit homme accort, doux, poli, respectueux, adroit, qui avait passé sa vie dans les emplois étrangers, et qui en avait pris toutes les manières, jusqu'au langage très longtemps à Ratisbonne, puis dans plusieurs petites cours d'Allemagne […]. Il avait beaucoup d'insinuation, l'art de redire cent fois la même chose, toujours en différentes façons, et une patience qui, à force de ne se rebuter point, réussissait très souvent. Personne ne savait plus à fond que lui les usages, les lois et le droit de l'empire et de l'Allemagne, et [savait] fort bien l'histoire ; il était estimé et considéré dans les pays étrangers, et y avait fort bien servi. Il était fort vieux, et homme de très peu. »

Son fils Louis-Alexandre Verjus, marquis de Crécy (1676-1763) fut officier et gouverneur de Toul de 1714 à 1763.


[1] Mémoires, 1695, I, 15.

[2] Mémoires, 1709, VII, 23.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan