*PC.636
Âge du modèle : 42 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1699 pour 140 livres (ms. 624, f° 16 v° : « M[onsieu]r Lévesque de Dol [rajout : dargenson] [sic] »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 73, 111 ; Perreau, 2013, cat. *PC.636, p. 150 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.662, p. 225 [François Élie de Voyer d'Argenson (2003/2, cat. I, n°568)].
Copies et travaux :
- 1704 : Bailleul touche 7 livres pour « l’habit de M[onsieu]r l’évêque de dol » (ms. 625, f° 17).
Descriptif :
Si l'on en croit le rajout des livres de comptes, le personnage considéré comme évêque de Dol ici serait François Élie de Voyer d'Argenson (1656-1728) qui deviendra quelques années plus tard, archevêque de Bordeaux [*P.1312]. Dans la réalité, d'Argenson, doyen de l'église Saint Germain, ne sera nommé évêque de Dol que le 15 avril 1702, succédant dans cet épiscopat à Jean-François de Chamillart (1657-1714) en poste 1692 à 1702 avant d'être transféré à Senlis. Il ne sera sacré que le 18 mars 1703.
Roman s'interrogeait déjà sur la possibilité d'une erreur sur le rajout des livres de comptes et optait pour d’Argenson, prenant la peine de préciser à cet effet que « cette partie du livre de raison a du être écrite après 1702 ». Cette thèse pouvait d'ailleurs être étayée par la présence, deux lignes plus loin sur le manuscrit du paiement d'un autre portrait, celui de Jacques de Voyer d'Argenson (1634-1715), noté « M[onsieu]r l'abbé d'Argenson l'oncle ».
C'est cette thèse que l'on reverra dans différentes dissertations auxquelles ont peut apporter une nuance fondamentale : Si l'abbé d'Argenson était bien l'oncle du futur archevêque de Bordeaux, il l'était par conséquent aussi du lieutenant de police Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson (1653-1721) qui venait tout juste de passer devant Rigaud en 1694. À ce jeu, pourquoi la mention l'oncle ne ferait-elle référence qu'à l'identité de l'évêque de Dol et non à celle du lieutenant de Police ? La question mérite d'être posée et c'est pour cela que l'on se gardera de conclure sur la soi-disante efficacité d'une simple tournure de phrase mal interprétée. On le sait, les comptes de Rigaud furent maintes fois corrigés, écrits parfois à retardement et avec, de ce fait, certains décalages.
Aussi, garderons-nous la logique d'un portrait de Jean-François Chamillart, évêque de Dole de 1692 à 1702, puis de Senlis jusqu’à sa mort. Frère de Michel de Chamillart (1651-1721), contrôleur général des finances, le prélat fut élu à l’Académie Française le 5 janvier 1702, en remplacement de François Charpentier. Le travail effectué par Bailleul en 1704 pourrait tout aussi bien correspondre à une copie du portrait de Chamillart qui quitte son siège cette année là ou à un portrait du nouvel élu : d’Argenson…