P.sup.9
Huile sur toile
H. 81 ; L. 65 cm.
Belgique, collection particulière
Historique :
Peint entre 1695 et 1702 ; galerie De Vuyst, Lokeren, Belgique, 1980 ; acquis dans cette galerie par l'antiquaire Klaas Muller ; Salon BRAFA (Bruxelles) 2014 ; acquis à ce salon par l'actuel propriétaire.
Bibliographie :
James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1129, p. 375 (avec les dimensions H. 80 ; L. 64 cm et sans provenance) ; Stéphan Perreau, « Nouveaux éléments sur mademoiselle de Chastillon, promise à Hyacinthe Rigaud en 1703 », http://hyacinthe-rigaud.over-blog.com, 28 janvier 2018.
Représentée à mi-corps, le visage de face vers le spectateur, la jeune femme arbore une robe de soie argent cousue de brocards de feuillages d'or. Les manches retroussées et maintenues par un bracelet de perles, elle porte autour de son buste une grande pièce soie verte moirée, agrémentée d'un liseret d'or. L'agencement de ce drapé n'est pas sans rappeler celui d'autres modèles confectionnés par l'artiste, et plus particulièrement celui connu par une version peinte plus tardive du fait d'une perruque plate et imputable, selon nous, à Adrien Leprieur. On y reconnaît bien sa manière de représenter les yeux en amande avec des cernes parfois exagérés. Leprieur était l'un des collaborateurs fidèles de Rigaud et il sut faire preuve d'un grand sens du mimétisme. Cependant, et au delà d'une image fidèlement reproduite, sa facture se ressent de contours plus diffus et de dentelles parfois paresseuses.
Le portrait de femme inconnue qui fait l'objet de la présente notice est, par contre, spontanément imputable à Rigaud. L'extrême fini des carnations, la vérité saisissante du visage et le brio des textures plaide en cette faveur. Le propriétaire actuel, que nous remercions, a pu nous fournir un cliché de très haute définition du tableau, confirmant son aspect purement autographe. Même s'il est complexe de définir si l'atelier eu part dans sa confection (on retrouvera le même agencement du drapé sur une posture de buste légèrement différente dans un portrait de femme plus tardif), nous ne possédons pas d'éléments en faveur de cette thèse. Néanmoins, certaines parties du portrait semblent ne pas avoir été tout à fait achevées (rideau de fond, manche en bas à gauche et épaule du même côté) ce qui pourrait plaider pour une interruption de la composition ou pour l'intervention d'aides d'ateliers.
Dans tous les cas le brio de la composition atteste du succès des poses féminies de Rigaud, ici à situer par le style de la coiffure (« cruches » ou boucles sur le front, « cheminées » sur le haut du crâne, retenues par un ruban, longues mèches retombant sur les épaules) entre l'extrème fin du XVIIe siècle et le tout début du suivant.
mise à jour : 30/10/20175