ROUILLÉ DU COUDRAY Hilaire

Catégorie: Portraits
Année : 1693

 

P.339

Âge du modèle : 32 ans

Huile sur toile
H. 82,6 ; L. 65,4
New York, Metropolitan museum of art. Inv. 48.187.733.

Daté et signé au dos (avant rentoilage en 1942) : « fait par hyacinthe Rigaud » – 1693.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1693 pour 120 livres (ms. 624, f° 9 : « Mons[ieu]r Rouillé du Coudray ») ; Paris, coll. Wentworth ; don, 1948.

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 35 [loc. inc.] ; Perreau, 2013, cat. P.339, p. 105 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.373, p. 131 [discociation entre le modèle et le portrait d'inconnu de New-York, référencé en anonyme sous le numéro cat. P.381, p. 131 (2003/2, cat. II, n°5=idem)].

Descriptif :

Hilaire Rouillé du Coudray (1651-1729), seigneur du Coudray, Vosves et Boilouis fut procureur général en la chambre des comptes, directeur des finances et du Contrôle général (1705) ayant l’inspection du « contrôle des quittances du thrésor royal, des parties casuelles & autres dépendantes du contrôle général des finances », conseiller au Grand Conseil et enfin conseiller d’État ordinaire au Conseil Royal. Il avait eu beaucoup d’influence sur le maréchal Anne-Jules de Noailles qui cherchait des appuis dans la finance et « à la fortune duquel il contribua fort, et son fils [Adrien Maurice de Noailles (1678-1766)] encore plus dans la régence de M. le duc d’Orléans » (Saint-Simon, Mémoires, 1708, VI, 21). Le littérateur ne mâche d’ailleurs pas ses mots pour décrire un homme qu’il juge grand et très public, débauché, brutal, indécent, menant une « assez longue vie dans les vices dont il faisait trophée, laissant admirer qu'avec une capacité très médiocre, une grossièreté et une brutalité extrême, une indécence continuelle qui n'avait honte de rien, il fût devenu sous le feu roi directeur des finances et mille livres de pension » (Saint-Simon, Mémoires, 1718, XV, 10).

Du Coudray s’était unit, le 23 février 1675, à Paris à Denise Coquille (morte en 1712), fille de Jean Coquille, secrétaire du roi et de Marie de Mézières (morte en 1662), avec qui il eut huit enfants. Il aida d’ailleurs l’un de ses fils à embrasser la carrière de maître à la Cour des Comptes, puis de grand maître des Eaux et Forêts de l’Île de France. Ce dernier, Hilaire-Armand Rouillé du Coudray (1684-1775), appuya ainsi sa situation en épousant, en 1715, Marie-Louise Le Ferron (1698-1776), fille de Jean-Baptiste Le Ferron (mort en 1705), seigneur du Plessis aux Bois, d’Iverny et Cuisy (Seine et Marne), grand maître des Eaux et Forêts de Flandres, Normandie, Soissonnais et Île-de-France, maître des comptes en 1681, lequel se trouvait être l’époux depuis le 9 mars 1692 de Geneviève Titon (1671-1738), fille du célèbre Maximilien Titon, peint par Rigaud en 1688. Notons que notre modèle était le frère du président au Grand Conseil et ambassadeur au Portugal, Pierre Rouillé de Marboeuf (1657-1712), également peint par Rigaud.

Par la vraisemblance de l’âge, nous proposons de relier le portrait du musée de New York avec l’effigie de Rouillé du Coudray.

Localisation de l´œuvre :

New York, Metropolitan museum of art, United States

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan