*P.373
Âge du modèle : 32 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1694 pour 112 livres (ms. 624, f° 10 : « Mons[ieu]r Labbé Bignon »).
Bibliographie :
Hulst/3, p. 175-176 ; Roman, 1919, p. 39 ; Perreau, 2013, cat. *P.373, p. 109 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.407, p. 141.
Œuvres en rapport :
- 1a. Gravé en buste à droite par Charles Simonneau en 1695 selon Hulst (« buste sans mains, grandeur de thèse pour celle de… »), accompagné de la lettre suivante : « Joannes Paulus Bignon / Abbas Sti. Quintini / Natus 19° Septemb. 1662 ». En bas, respectivement à gauche et à droite : « H. Rigault pinxit 1694 - C. Simonneau sculpsit » ;
- 1b. Gravé par Pierre Drevet en 1698, selon Hulst, « buste sans mains, grandeur id. ». Nous pensons que cette estampe doit se rattacher plutôt au portrait de 1707.
- 2. Huile sur toile ovale d'après Rigaud et Simonneau. H. 81 ; L. 65 cm. Madrid, galerie Montbaron [comme portrait d'ecclésiastique par Joseph Vivien]. Bibl. : inédite.
Descriptif :
Baptisé à Paris (Saint-Nicolas-du-Chardonnet) le 19 septembre 1662, Jean-Paul Bignon était le fils de Jérôme III Bignon (1626-1697), conseiller d’État, avocat général et bibliothécaire du roi de 1676 à 1684 et de Suzanne-Angélique Phélypeaux (morte en 1690), unique sœur du chancelier Louis Phélypeaux (1643-1727), comte de Pontchartrain. Après des études au collège d’Harcourt, puis au séminaire de Saint-Magloire (1679), et à l’Oratoire dès 1684, l’abbé Bignon est nommé abbé de Saint-Quentin-en-Lisle (1693), mais, ses mœurs assez dissolues l’empêchent d’embrasser la carrière ecclésiastique et de devenir évêque, en dépit de diverses protections. Il doit alors se contenter d’une brillante carrière administrative en devenant notamment, grâce à Pontchartrain, Conseiller d’État d’église le 17 février 1701. Bignon restera principalement à la postérité grâce à son remarquable travail à la tête de la bibliothèque royale dont il est directeur de la librairie de 1699 à 1714 avant de devenir officiellement maître de la Librairie et garde de la Bibliothèque du roi le 15 septembre 1719 puis garde du cabinet particulier du Louvre et de la bibliothèque de Fontainebleau (1720). Membre (1691) puis directeur de l’Académie des Sciences (1699), puis son secrétaire de 1706 à 1742, entré à l’Académie Française (1693), à l’Académie royale de peinture et sculpture (1692), à celle des Inscriptions (1701), Bignon sera également directeur des Journal des Savants de 1701 à 1714, puis de 1723 à 1739. Protecteur des lettres et des sciences, il était un bon numismate. Il renoncera, en juillet 1741, à son poste de bibliothécaire royal en faveur de son neveu Jérôme Bignon de Blanzy (1698-1743), et meurt le 14 mars 1743, doyen de Saint-Germain-l’Auxerrois, dans sa propriété de l’Isle-Belle, près de Meulan.
Bignon se fit notamment portraiturer après 1693 par le peintre Joseph Vivien (et gravé par Benoît Audran) dans un style proche de l’effigie fixée par Rigaud, dans laquelle la fonction d’abbé est clairement mise en valeur. Voir un second portrait en 1707 auquel se rapportent la plupart des copies mentionnées dans les comptes de l’artiste. Rigaud peignit également trois de ses frères, l’intendant des finances en 1699 [*P.623], le capitaine aux gardes [*PC.635] puis l’intendant Jérôme IV en 1704 [*P.839]. Bignon était lié par sa cousine à Verthamon, autre client du peintre [*PC.627].