P.525
Âges des modèles : 58 et 22 ans
Huile sur toile
H. 219 ; L. 186.
Melbourne, National Gallery of Victoria. Inv. n° 1205-5.
Sign. v° (rapportée) : « Hyacinthe Rigaud pinxit 1697 ».
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1697 pour 1800 livres (« Mons[ieu]r Lebret et M[onsieu]r son fils [rajout : ensemble] en pied ») ; coll. Mme Paul Le Bret, née Miromesnil ; comtesse de Courthivon de Fels au château de Bretteville en Normandie jusqu’au début des années 1960 ; don au musée Australien par Everard Studley Miller en 1962.
Bibliographie :
Hulst/2, p. 165 ; Hulst/3, p. 178 ; Roman, 1919, p. 59, 60, 61, 68 ; Hoff, 1963, p. 11, 14, note 1 ; Millar, 1963, vol. 1, n° 130 ; Blunt, 1953, IV, p. 445 ; James-Sarazin, 2003, p. 244-250 ; Perreau, 2004, p. 90, 230, 240 ; Perreau, 2013, cat. P.525, p. 132 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.548, p. 182-183 (2003/2, cat. I, n°464).
Œuvres rapport :
Les deux modèles furent gravés séparément :
- 1a. Portrait de Pierre-Cardin gravé par Jacques Cœlemans en 1709. Buste dans un cadre ovale, en habit de magistrat, le corps de trois-quarts vers la gauche, la tête de face. Dans la bordure de l’ovale : « PETRUS CARDINUS LE BRET GALLO-PROVINCIAE SENATUS PRINCEPS ». Sur le pourtour extérieur de l’ovale, de part et d’autre d’une composition aux armes : « H. Rigaud pinxit - I. Coelemans sculpsit. » Sur le socle, de part et d’autre des armes : « OFFEREBANT - CONVICTORES / COLLEGII BORBONII - AQUENSIS SOC. JESU / ALPH. LUD. DE CABRIS MASSIL. - HYACINT DE VILLENEUFVE AQUES / JOAN. BAP. D’ARNAUD MASSIL. - JOSEPH LUD. PAGY LAMBIS. / ANNO MDCCIX. » Burin, H. 38,4 ; L. 30,5.
- 1b. Portrait de Cardin Le Bret gravé par Jacques Cœlemans, en buste dans un cadre ovale, le corps de trois quarts vers la gauche, la tête tournée vers la droite, la main gauche appuyée sur un livre. Dans la bordure de l’ovale : « CARDINUS LEBRET, LIBELLORUM SUPLICUM MAGISTER IN GALLO-PROVINCIA PRAEDECTUS ». Sur le pourtour extérieur de l’ovale, de part et d’autre d’une composition aux armes : « Hyacinthe Rigaud pinxit - I. Coelemans Sculpsit 1706 ». Sur le socle, de part et d’autre de la composition aux armes : « Offerebat Ioannes Gaspar - Lyon Manuassensis / et Suas - theses DDD ». Burin, H. 53,4 ; L. 41.
- 1c. Portrait de Pierre-Cardin gravé par Jacques Cundier pour son recueil de 1724 consacré aux présidents du parlement de Provence, en contrepartie de l’estampe de Coelemans. Sur le pourtour extérieur de l’ovale : « H. Rigaud pinxit - J. Cundier Sculpsit – 1724 ». Sur la tablette, de part et d’autre d’une composition aux armes : « Pierre Cardin Le Bret Seigneur de - flacour Pantin & Autres Lieux Coner. / du Roy En Ses Conels. Me. Des Reqtes. - Intendent En Limosin En 1680. En / Auvergne En 1682 En Dauphiné En 1683 - En Lyonnois En 1686 & En Provence En 1687 / Commandant En Chef au dt. Paÿs Per. - Prest. En 1690 decedé a Aix au mois de / 19 Fevrier 1710 ». Burin, H. 25,7 ; L. 19,4.
Copies et travaux :
- 1697 : « Deux de mons[ieu]r Lebret » pour 120 livres (ms. 624, f°13 v°).
- 1697 : Doudenaarde reçoit 10 ivres pour « une copie de M[onsieu]r le Bret » (ms. 626, f°4 v°).
- 1697 : « Une de m[onsieu]r Lebret » pour 70 livres (ms. 624, f°15 v°).
Descriptif :
Ce double portrait de Pierre-Cardin Le Bret (1639-1710) et de son fils Cardin Le Bret (1675-1734) constitue l'une des plus grosses commandes faites à Rigaud en cette année 1697. Seigneur de Flacourt et de Pantin, Pierre Cardin Le Bret père fut seigneur de Flacourt et cumula un certain nombre de charges en Provence : conseiller au grand conseil (1668), maître des requêtes (1678), intendant à Limoges (1682), en Dauphiné (1683), à Lyon (1686), en Provence (1687), premier président du parlement d’Aix (1690), puis premier président du parlement d’Aix en 1690. Son fils, Cardin Lebret, suivit les pas de son père : comte de Selles (1675-1734), conseiller au parlement d’Aix (1694), maître des requêtes (1696), intendant à Pau (1701), en Provence (1704), premier président au parlement d’Aix (1710), puis conseiller d’État (1723).
Ursula Holf a suggéré que Rigaud s’est sans doute ici inspiré de la pose inventée par Van Dyck lorsqu’il figura en 1632 la famille de Charles 1er d'Angleterre (Buckingham Palace, collection royales). La copie de ce dernier tableau, appartenant au Régent (conservée au Palais Royal de 1701 à 1798), était d’ailleurs connue de Rigaud (Londres, Goodwood House). On y retrouve le grand drapé de fond, le couple représenté en pied, assis dans de somptueux fauteuils et la présence d’une table à gauche, sur laquelle le monarque pose la main. L’artiste avait également réutilisé la lourde table et la position de la main sur celle ci dans les portraits de Jean-Baptiste Durey de Vieuxcourt et celui de François Secousse, tous deux peints en 1696.
Voir le portrait de Madame Le Bret mère en 1697 [*P.514], et trois autres effigies de Cardin : en 1708 [*P.1008] (en pendant de sa première épouse [*P.1007]), en 1710 [*P.1074] puis en 1712 [PC.1180], (en pendant de sa seconde épouse [P.1181]).