P.1414
Âge du modèle : 47 ans
Huile sur toile
H. 83,5 ; L. 67 cm
Perpignan, musée Hyacinthe Rigaud.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1737 pour 600 livres (ms. 624, f° 45 v°, rajout de Hulst : « Mad[am]e Rousseau, sa femme, fille aînée dudt L[ouis]. P[aul]. Boucher. H[abillement]. r[épêté]. ») ; par succession à Angélique-Elisabeth Rousseau, fille des modèles ; son fils Antoine-Charles Rousseau ; Victoire-Françoise Rousseau, baronne de Lascours ; marquis de Bruslard, en 1854 ; Louis de Mortimer-Ternaux, avant 1871 ; famille Ternaux, par descendance ; succession du baron de X ; vente Rouen (Wemaëre et De Beaupuis), 11 novembre 2001, lot 12 ; Paris, Galerie Steinitz en 2002 ; vente Paris, hôtel Drouot (Tajan), 26 juin 2008, lot 81, repr. p. 88 du catalogue ; Perpignan, collection particulière ; Perpignan, musée Hyacinthe Rigaud.
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 215 ; Perreau, 2004, 177, 234 ; James-Sarazin, 2009/1, n° 71 (non exposé), p. 142 ; Perreau, 2013, cat. P.1414, p. 295 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1499, p. 527.
Descriptif :
Marie-Charlotte Boucher (Paris, v. 1690 – Paris, 1756) était la fille aînée de Louis-Paul Boucher, sœur de Marie-Catherine Geneviève et d’Étienne-Paul. C'est le 18 juillet 1705 qu'elle épouse Antoine Rousseau, chef de la manufacture des draps noirs de Sedan. L’effigie de madame Rousseau est mentionnée dans son inventaire après décès inédit, réalisé après sa mort survenue le 24 août 1756 dans son appartement dépendant de sa maison, place du Chevalier-du-Guet, paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois : « Item trois tableaux peint sur toille qui sont un portrait de feu M. Boucher père, celuy de feu M. Rousseau et de ladite dame son épouse, dans leurs bordures à coings de bois sculpté et doré »[1].
Dans son testament du 30 juin 1756, que nous avons redécouvert de manière inédite, la modèle avait pris le soin de préciser le sort qu’elle souhaitait réserver à son portrait ainsi qu'à celui de son époux : « Je prie M[onsieu]r et M[adam]e de Romance de céder, à M[adam]e Rousseau, sa sœur, le Portrait de Monsieur son Père, et le Mien, ainsy que tous ceux de famille, de part et d’autre, comme ayant succédé à porter le nom, ils conviendront et seront plus à leur Place, dans sa famille »[2]. La légataire, Angélique Élisabeth Rousseau, était l'épouse de Jean Venant Rousseau, l'exécuteur testamentaire de la défunte. Madame Rousseau avait également laissé quelques directives pour ses funérailles : « Je veux que l’on me laisse, quarante heures, sans me toucher et sans estre ensevely ; que pour quelques causes que ce soit, on ne fasse point l’ouverture de mon corps ; mais que l’on me donne quelque coup de lancette pour certifier ma mort, de tout, si je ne meure pas de maladie ou la coruption en assure et le certifie, je désire estre enterrée dans l’Eglisse de S[ain]te Opportune dans la cave, ou l’on a mis mon Mary, et sil ny a plus de place, dans celle qui est sous la neffe, et commune aux paroissiens […] ».
Marie Charlotte Boucher fut enterrée le 26 aout 1756 à Saint-Germain-l’Auxerrois[3].
[1] Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude CXII/568, 5 septembre 1756, f° 9. Jusqu’en 2013, on ignorait la date de décès de Madame Rousseau.
[2] ibid., 24 août 1756.
[3] Affiches, annonces et avis divers, 1756.