*P.1396
Âge du modèle : 17 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1735 pour 600 livres (ms. 624, f° 45 : « M[ada]me de S[ain]t Contest [rajout : ] d’Esvieux de son nom de fille Desvieux, depuis Madame de S[ain]t Contest »).
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 212 ; Perreau, 2013, cat. *P.1396, p. 291.
Jeanne-Monique Desvieux (1718-1er mars 1746)[1] était la fille du fermier général Louis-Philippe Desvieux et de Bonne-Madeleine Le Couturier, tous deux peints par Rigaud en 1733. C’est probablement pour célébrer son union récente, le 27 novembre 1735 avec François-Dominique Barberie, marquis de Saint-Contest (1701-1754), qu’elle sollicite un buste auprès d'un artiste qui avait déjà peint plusieurs membres de sa famille, à l'instar de son grand-père, le greffier Louis Maurice.
Son époux, également marquis de La Châtaigneraie, sera intendant à Caen de 1739 à 1740 puis à Dijon jusqu’en 1749, ambassadeur à Genève, prévôt et maître des cérémonies des ordres du roi de mars à juillet 1754, secrétaire d’État aux affaires étrangères (1751). À ce titre, elle entra de plein pied dans la haute société dijonnaise en menant une activité mondaine et littéraire à l'exemple des salons parisiens de cette époque. Ainsi, à son retour d'Italie, le président De Brosses évoque l'activité de la nouvelle Madame de Saint-Contest à Dijon dans les années 1740[2] :
« Aux assemblées de la belle Madame de Saint-Contest, ce n'était plus seulement la société de la place Saint-Jean, c’était Dijon tout entier [...] le président Bouhier, [...] Mademoiselle de Thil, amie de Madame du Châtelet et la seule femme de Dijon que le Maréchal de Richelieu consentit à recevoir à son retour de Mahon [août 1756] ; Mme de Saint-Julien, née la Tour du Pin, à qui Voltaire a écrit de si jolies lettres sous le nom gracieux de Papillon-Philosophe [...] »
Peut-être moins connue que ses consœurs de la capitale, Madame de Saint-Contest constitue un élément supplémentaire à charge d'une certaine activité des salons féminins littéraires en province au 18e siècle.
[1] Table ou Abrégé des cent trente-cinq volumes de la Gazette de France depuis son commencement en 1631 jusqu'à la fin de l’année 1765, Paris, 1766, tome 1, p. 87.
[2] Foisset (Théophile), Le Président de Brosses, histoire des lettres et des parlements au XVIIIe siècle, 1842, p. 67, chapitre III, intitulé « Dijon en 1740 »