RIGAUD Hyacinthe

Catégorie: Autoportraits
Année : 1727

 

P.1346

Autoportrait dit « de l’Académie »

Âge du modèle : 68 ans

Huile sur toile
H. 83 ; L. 66.
Paris, École Nationale Supérieure des Beaux-arts. Inv. MV1460

Historique :

Absent des livres de comptes ; collection Hyacinthe Rigaud ; legs à l’Académie, 1741 ; IAD Rigaud, 1744, n° 414 ; anciennes collections de l’Académie Royale ; Paris, musée du Louvre ; don à l’école des Beaux-arts par le musée du Louvre en 1850 (MU 1460).

Bibliographie :

Fontaine, 1910, p. 155 ; Müntz, 1889, p. 203 ; Coquery, 1997, n° 85, p. 240-241 ; Lethuillier, 2002, p. 117 ; Perreau, 2004, p. 46 ; Garcia et Schwartz, 2009, p. 118-119 ; James-Sarazin, 2009/1, p. 100 ; Lepage, 2009, p. 157 ; James-Sarazin, 2009/2, p. 117, 136 [f] ; Perreau, 2013, cat P.1346, p. 276 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1429, p. 491.

Expositions :

Rome, 1979, p. 203 ; Paris, 1961, EX 547 F 87, n°127 ; Nantes-Toulouse, 1997-1998, n°85.

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 82 ; L. 64. Narbonne, musée des Beaux-arts. Inv. LB 215. Acquisition auprès de M. Barthe en 1839. Cat. Musée p. 80. cat. Exp. Rigaud intime, La Célestina, 2009, n°14, p. 100
  • 2. Huile sur toile d’après Rigaud. H. 83 ; L. 66. Château de Cheverny.

Descriptif :

Pourtant dérivé de l’autoportrait au cordon noir, cette nouvelle effigie de Rigaud, aux traits vieillis, simplifie la pose initiale en faisant disparaître les mains et la palette, dissimulées au premier plan par un drapé. Le chevalet du fond substitue à l’esquisse figurant Élisabeth de Gouy et sa fille (présente sur l'autoportrait au cordon noir), celle de la mère de Rigaud, Maria Serra ; cette dernière correspondant à la toile aujourd’hui conservée au château de Fontaine-Henry.

Alors que l’autoportrait de Perpignan semblait être le témoignage d’une union privée et des tendres sentiments que le peintre portait à son épouse, la version de Paris s’affiche plus officielle. N’oublions pas que Rigaud vénérait sa mère et qu’il avait fait exécuter par le sculpteur Coysevox un buste tout à fait ostentatoire de Maria Serra (Paris, musée du Louvre). Au cours de sa vie, et grâce à ses nombreux testaments successifs, nous savons que Rigaud destinait finalement le marbre à l’Académie Royale, ainsi que la planche de cuivre ayant aidé à la transposition à la gravure du portrait de sa mère de face. À ce lot furent rajoutés deux autoportraits. L’œuvre sera remise selon quittance n° 15 du 11 août 1744 à Pierre-Jacques Cazes, directeur de l’Académie et Jean- Baptiste Lemoyne, professeur : « plus le portrait dudit sieur Rigaud peint par luy même avec sa bordure dorée » (Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude LXXIX/44).

L’Autoportrait de l’école des Beaux-arts était visiblement resté assez longtemps en possession du peintre qui le légua finalement à l’Académie avec le double portrait de Maria Serra « à condition de laisser jouissance jusqu’à sa mort du portrait de Rigaud à Élisabeth de Gouy » (4e testament du 16 juin 1726). Mais il subsiste quelques doutes néanmoins sur le fait que l'artiste ait plutôt offert à l'Académie un exemplaire de son Autoportrait dit « au turban » puisqu'il y adjoignit des exemplaires de la planche gravée d'après Drevet. C'est en tout cas l'hypothèse émise lors de l'exposition Rigaud intime en 2009. Mais alors, pourquoi cet exemplaire ne se retrouve-t-il pas aujourd'hui dans l'ancien fond de l'Académie, à Versailles ou à l'école des Beaux-arts ?

Dans tous les cas le succès de la posture, donnera lieu à un nombre assez important de répliques faites par l’atelier d’après ce prototype, à l'instar de la très belle version conservée au château de Cheverny et exposée dans une partie du château récemment ouverte au public : le manteau de Rigaud, initialement de couleur sombre, devient ici bleu-nuit en un tour de main nettement plus qualitatif qu’à l’école des Beaux-arts. De même, l’artiste présente son buste en une torsion plus nette vers le spectateur. La version de Narbonne, qui ne propose aucune représentation sur la toile de fond sur le chevalet est, par contre, beaucoup plus sèche. 

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan