PC.1297
Âge du modèle : 31 ans
Huile sur toile
H. 81 ; L. 65 cm
Bâle, Kunstmuseum. Inv. Abb. 542.
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1721 pour 500 livres (ms. 624, f° 40 v° : « M[onsieu]r Le Chevalier Schaub Envoyé D’engleterre [rajout :] habillem[en]t répété ») ; ibid. pour 500 livres (« autre Portrait en buste de M[onsieu]r le Chevalier Seaub » [copie ?]) ; achat en 1771 par le régisseur de Bâle à Gertrud Schaub, épouse du Dr. Joh. Rudolph Geymüller.
Bibliographie :
Roman, 1919, p. 191, 194 ; Perreau, 2004, p. 182 ; Perreau, 2013, cat. PC.1297, p. 263-264 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1379, p.471.
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile, suiveur de Rigaud (?). Slovaquie, Château de Rychnovale Inv. C. 106.
- 2. Huile sur toile d'après Rigaud, H. 81 . L. 64,5. Bâle, Historischer museum Basel, Inv. 1986.62.
- 3. Huile sur toile d'après Rigaud. H. 80 ; L. 65 cm. Pardubice schloss (république tchèque).
Copies et travaux :
- 1722 : La Penaye reçoit 6 livres pour avoir « ébauchez l’habillement de M[onsieu]r le cheval[lie]r Scaube [pendant] un jour » (ms. 625, f° 34).
Descriptif :
Lucas Schaub (1690-1758), originaire de Bâle, secrétaire du comte de Stanhope, fut chargé d’affaires d’Angleterre en France en 1721 et 1722 puis à Vienne. Habile courtisan, fin observateur de la cour française, ami du couple La Vrillière (et accessoirement soupirant de la duchesse), il était un proche du cardinal Dubois dont il commandera d’ailleurs une copie du portrait valant 300 livres en 1723. Son propre portrait est sans doute le plus bel exemple qui nous soit conservé pour ce type de posture. Le fini des étoffes est tout à fait spectaculaire et la finesse des dentelles force l’admiration. Le visage du modèle, traité avec esprit, brio et virtuosité semble bien correspondre à la description que fait Saint-Simon de Schaub, « drôle, si intrigant, si rusé, si délié, si Anglais, si autrichien, si ennemi de la France, si confident du ministère de Londres […], un insigne fripon, un audacieux menteur, plein d'esprit, d'adresse, de souplesses, singulièrement faux et hardi à controuver tout ce qui lui faisait besoin, et de génie ennemi de la France. »
Schaub fut grand un amateur de tableaux. Selon Pichon (Histoire du comte de Hoym, p. 236), il possédait notamment de Rigaud, une Nativité (N°13, vendue 12 livres à lord Ashbumham), un portrait du cardinal Dubois à mi corps (n°44, adjugé 33 livres 12 schellings à M. Thompson) et celui de la comtesse de Platen (n°45, adjugé 15 livres 15 fchellings au général Campbell). La vente de sa collection composée de 178 numéros fut organisée le 26 avril 1758, suite au décès de Schaub en Angleterre, le 27 février, huit jours après une attaque d’apoplexie. On y voyait des œuvres de Guido Reni, Téniers, Van Dyck, Rubens, Brill, Breughel de Velours, Le Corrège ou Lesueur, autant d'artistes dont Rigaud collectionnait également les productions, créant ainsi de probables affinités avec l'ambassadeur.
Au sujet du portrait de Schaub, Pichon précise : « Schaub avoit été peint par Rigaud. Il avoit probablement donné ou légué ce portrait à Madame Wetstein, sa soeur, car une de ses nièces qu’on ne nomme pas vendit ce portrait, en 1771, 50 louis au magistrat de Bâle. Il fut placé dans la Bibliothèque publique, à côté de celui de Rodolphe Wetstein l’aîné. Il est aujourd’hui au musée de cette ville ». L’habillement choisi par l'artiste se retrouve dans plusieurs autres portraits [P.1298, P.1299, P.1300] et en inspirera d’autres que nous ne croyons pas de la main de l’artiste. C’est le cas de l’effigie dite de Hilaire François Langlois, passée en vente à Drouot le 13 décembre 1989 sous le lot 102 (Huile sur toile, 81 x 65 cm).