P.1290
Âge du modèle : 66 ans
Huile sur toile
H. 82 ; L. 65.
Magny-les-Hameaux, musée national des Granges de Port-Royal. Inv. PRP13
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1721 pour 500 livres (ms. 624, f° 40 v° : « M[onsieu] LAbbé Pucelle ») ; ancienne collection du baron de Thoisy au château de Joudes (Saône-et-Loire) où le peintre Fleury Richard (1777-1852), le signale vers 1830 à l'occasion de l'un de ses voyages à Saint-Amour (« Chez Mr. de Toisy à Joud un beau portrait dde l'abbé Pucelle par Rigaud ») ; acquis par le musée lors d’une vente à Paris, Hôtel Drouot, 15 décembre 1980, lot 39.
Bibliographie :
Hulst/3, p. 194-195 ; Basan, 1767, I, p. 175-176 ; Lelong, 1775, p. 253 ; Roman, 1919, p. 189, 190, 191, 192, 200 ; Roux, VII, 1951, n° 494, p. 240 ; Picquenard, 1981, n° 30, p. 40-41 ; GBA, 1982, p. 8, n° 39 ; Rosenberg, 1990, n° 36, p. 106, 107 ; Brême, 2000, n° 49, 50, p. 49, 68 ; James-Sarazin, 2003/2, p. 302, 318, 322 ; Perreau, 2004, p. 213 ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 131-132 ; ibid. II, p. 330, cat. P.-I. Dr. n° 32 ; Perreau, 2013, cat. P.1290, p. 262 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.1370 (l'auteur date le portrait de 1720).
Expositions :
Meaux, 2000, n°49.
Œuvres en rapport :
- 1. Pierre noire, pinceau, lavis gris et rehauts de blanc sur papier bleu. H. 26,3 ; L. 21. Paris, Collection Prat. Hist. : Collection Paignon-Dijonval ; partie du n°3050 du catalogue de sa collection, rédigé en 1810 par M. Bénard (« Le portrait d’un abbé vu à mi-corps la tête de face », H. 0,297 ; L. 0,243) ; Collection Jean Gigoux (1806-1894 ; marque Lugt 1164, à gauche vers le bas) ; vente Gigoux, 20-23 mars 1882, lot 731 (« Portrait d’un magistrat, dessin à l’estompe rehaussé de blanc sur papier bleu ») ; Collection Sigismond Bardac (d’après une mention manuscrite au dos de l’encadrement) ; Vente Paris, Hôtel Drouot, 27 avril 1976 (sans catalogue) ; acquis par l’actuel collectionneur (sa marque en bas à gauche) à cette vente. Bibl. : Bénard, 1810, partie du n°3050 ; Brême, 2000, n°50, p. 69, repr. p. 49 ; Rosenberg, 1990, n°36, p. 106, repr. p. 107. Exp. : New-York, Fort Worth, Ottawa 1990-1991, p. 106-107, n°36 ; Meaux, 2000, n°50.
- 2. Huile sur toile d’après Rigaud (La Penaye), H. 88 ; L. 65,5. Inscr. [à d. au centre] : « H RIGAUD 17… » Paris, 5e arr. Collection particulière (vente Paris, hôtel Drouot, 26 juin 2005, lot 175 [=éc. fr. xixe, suiveur de Tournières]).
- 3a. Gravé par Pierre-Imbert Drevet en 1739 dans une fenêtre de pierre et avec ajout d’un drapé débordant et un lourd rideau pour l’estampe (Roux, 1951, VII, p. 350, n°29). H. 47 ; L. 34,2. Sous le trait carré, respectivement à gauche et à droite : « Peint par Hyacinthe Rigaud, Chevalier de l’Ordre de St. Michel – Gravé par P. Drevet en 1739 ». En bas, au centre, la légende suivante : « René Pucelle, Conseiller au Parlement / Abbé de Saint Léonard de Corbigny / Né le 1er Février 1655 ». Deux états connus.
- 3b. Gravé par un anonyme (« sans les accompagnements et dans une ouverture ovale seulement, format moyen »). Buste à gauche dans un ovale. Dans le pourtour, la lettre suivante : « RENE PUCELLE CONER AU PARLEMENT ABBE DE ST LEONARD DE CORBIGNY ». Dessous : « Né le 1er Février 1655 ». Sur la tablette à droite : « Hiacinte Rigaud Pinxit ». L'auteur pourrait être le graveur Georg Frédérick Schmidt selon le catalogue de Aloys Apell (Das Werk von Georg Friedrich Schmidt, Zeichner, Kupferstecher und Radierer, Schüler von G. P. Busch uns Nicolaus de Larmessin [...], beschrieben von Aloys Apell, Dresden, 1886, p. 17). Au numéro 98, Apelle mentionne la même estampe avec le nom « G. F. Schmidt sc » conservée au cabinet de Dresde.
- 3c. Gravé par Etienne Ficquet, en contrepartie, d’après la précédente, sans date : « RENE PUCELLE / Con.er au Parlement, Ab. De Corbigny / Né le 1er février 1655 ». Sous l’ovale : « H. Rigaud Pinx. / Ficquet sculp ». Plus bas :« A Paris chez Odieuvre md. d’Estampe, quai de l’Ecole, vis-à-vis la Smarite. A la belle image. C. P. R. » H. 9 ; L. 7,4.
- 3d. Gravé par Étienne Jehandiers Desrochers. Dans un ovale, buste à droite. Dans la bordure : « Mr RENE PUCELLE CONSEILLER AU PARLEMENT ABBE DE ST LEONARD DE CROBIGNY Né le 1er FEV 1655 ». Sur le plat du socle de part et d'autre d'une composition aux armes : « E. DEr. fecit ». Dans le bas, dans un cartouche : « Issu d'un noble sang glorieux à la France / Fidèle omitteur de Minerve et Thomis / Pucelle par sa rare et haute intelligence / Mérite d'avoir rang dessus les fleurs de Lys ».
- 3e. Gravé par Pierre Adrien Le Beau. Dans un ovale de pierre surmonté d'un ruban et compris dans un mur architecturé. Sous la tablette, de part et d'autre d'un écusson aux armes : « RENE - PUCELLE / Conseiller au Parlement / Abbé de St Léonard - de Corbigny / Né le 1er - Fev 1655 ». Sous le trait carré, respectivement à gauche et à droite : « Desrais del - Le Beau sculp ».
- 3f. Cuivre par Pierre-Imbert Drevet d'après Rigaud, 1739. H. 48 ; L. 34,5. Lyon, librairie Clagahé (2018)
Copies et travaux :
- 1720 : « Une copie de M[onsieu]r l’abbé Pucelle » pour 100 livres (ms. 624, f°40).
- 1721 : La Penaye touche 6 livres pour avoir « habillé à lesbauche le Buste de M[onsieu] labbé pucelle où jay resté un jour » (ms. 625, f° 33 v°)
- 1721 : « Seconde copie de M[onsieu] l’abbé Pucelle » pour 100 livres (ms. 624, f°41).
- 1721 : La Penaye touche 40 livres pour « une copie en buste de M[onsieu] l’abbé Purcelle [sic] », sans doute celle de l'année (ms, 625, f°34).
- 1725 : La Penaye reçoit 40 livres pour « une copie du buste de M[onsieu] l’abbé Pucelle » par La Penaye pour 40 livres (ms, 625, f°35).
Descriptif :
Conseiller clerc depuis 1694, l’abbé René Pucelle (1655-1745) était le second fils de Claude Pucelle, avocat au Parlement et de Françoise de Catinat. Il se trouvait être donc le neveu du célèbre maréchal de France, Nicolas de Catinat de La Fauconnerie (1637-1712). Très tôt, Pucelle est confié en pension aux Jésuites à la suite du décès de son père. Etudiant la philosophie et la théologie à l’Université, il fit une courte carrière militaire sous l’impulsion de son oncle avant d’entreprendre des voyages en Italie et en Allemagne. De retour en France, il embrasse la magistrature, puis devient clerc, conseiller-clerc au Parlement de Paris (10 avril 1684) puis doyen en 1694. Nommé membre du conseil de conscience par le Régent, il voit sa réputation ternie par le soutien qu’il apporta au diacre Pâris dans la fameuse affaire des convulsionnaires de Saint-Médard. Il dut se retirer à Corbigny dès 1732. Moreri juge que « ses mœurs étoient pures et douces. Sa sagesse toujours constante n’avoit point cet air d’autorité… »
La qualité de la toile de Magny-les-Hameaux avec sa belle dominante de rouge, la liberté et le naturel de la coiffure, enfin l’extraordinaire expression si vive donnée au modèle plaident pour une œuvre purement autographe. Une fois de plus, Rigaud a su contourner la relative austérité de l’abbé par une touche libre et franche. L’ébauche de La Penaye (1720) semble correspondre à la première copie et non à l’original. Par sa texture légère et souple, il est vraisemblable que le dessin de la collection Prat ait été conçu par Rigaud à l’intention des copistes éventuels du portrait de l’abbé René Pucelle. On notera la différence sensible du traitement de la tête et du buste : moins allongé que sur la toile et rapidement tracé, le visage réunit les éléments nécessaires et suffisants à l’identification du modèle, un peu comme si un autre document pouvait en préciser le détail. Le costume, en revanche, et particulièrement l’épaule accrochant de belles lumières, à gauche, a davantage retenu l’attention de l’artiste.