PC.1253bis
Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Absent des livres de comptes dans l'attente d'identification ; peint vers 1716-1717.
Bibliographie :
Perreau, « Hyacinthe Rigaud : chronique des ventes 2015 (première partie) », www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com, en ligne, 4 janvier 2016 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *PS.9, p. 651.
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile d'après Rigaud (La Penaye ?), H. 81 ; L. 65 cm. Vente Marseille, Fleck enchères, 13 décembre 2013, lot. 239-1 (invendu) ; Vente Lyon, Bremens-Belleville, 15 mars 2015, lot 222 ; France, collection particulière.
Descriptif :
Le 15 mars 2015, Bremens-Belleville de Lyon proposait sous le lot 222 d’une belle vente mobiliaire, un intéressant portrait de militaire simplement donné comme « école française du XVIIIe siècle » De format standard (H. 81 ; L. 65), l’œuvre n’était pas inconnue. Nous l’avions remarquée dès le 13 décembre 2013 sous le lot 239-1 d’une vente Fleck enchères à Marseille où elle avait curieusement été expertisée comme « école française du XIXe siècle dans le goût du XVIIIe ». Il est vrai que la perfection du dessin, suivant les traits d'esquisse que l'on peut encore voir ici et là de manière sous-jascente, pouvait induire en erreur le lecteur de l'œuvre. Présenté en buste, sur un fond de paysage, portant une perruque caractéristique de la première moitié du XVIIIe siècle, ce militaire à la mine fière et quelque peu espiègle était revêtu d’une armure rutilante largement habillée d’un ample drapé de velours lie-de-vin. Tout le vocabulaire évoquait indéniablement Rigaud même s’il s’agissait d'évidence d'une œuvre certes de grande qualité, mais issue de son atelier. Légèrement moins subtil que celui du Catalan, le fondu des chairs de ce portrait prouvait toutefois combien certains aides étaient parvenus à un haut degré de perfection dans la duplication des images de leur professeur. Le réalisme des matières y est poussé à l’extrême, tout particulièrement par l’éclat métallique de l’armure et la souplesse du mouvement du drapé.
C’est dans les années 1710-1720 que Rigaud mit au point cette posture l’utilisant à plusieurs reprises, notamment pour l’effigie de Niccolo Duzarro en 1712, elle même déjà considérée comme un « habillement répété » d’un prototype déjà existant . Elle sera également reprise en 1717, avec le même drapé, pour le portrait du baron Érik Sparre van Sundby (1665-1726). Le port de tête, quant à lui, très haut et « posé » sur un buste tourné de trois quarts, se retrouvait dès 1705 dans divers portraits « civils ». Malgré un visage jusqu’ici inconnu dans le corpus du peintre, il reste très difficile de rétablir l’identité de ce jeune militaire en considérant l’ambitus de réutilisation de la posture. Encadré d’une belle bordure XVIIIe à coquilles et fleurettes mais non rattaché au cercle de l’artiste, le tableau alors resta dans son estimation de 2000 à 3000 €.
Plusieurs autres portraits, dont celui d'un anonyme et celui de Buenaventura Ortaffa, reprendront à leur compte le même habillement.