ROUVROY DE SAINT SIMON Louis de

Catégorie: Portraits
Année : 1692

 

*P.276

Âge du modèle : 17 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1692 pour 420 livres (ms. 624, f° 7 v° : « Mon[sieu]r le duc de S[ain]t Simon »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p. 29 ; Poisson, 1975, p. 191-205 ; Perreau, 2013, cat. *P.276, p. 96-97 ; Perreau, « L'image retrouvée du duc de Saint Simon par Hyacinthe Rigaud », 14 octobre 2015, www.hyacinthe-rigaud.over-blog.com ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.310, p. 109-110 (2003/2, cat. I, n°243).

Œuvres en rapport :

  • 1. Huile sur toile, H. 41,5 ; L. 32,5. Paris, collection particulière. Ancienne collection Henri Rochefort (exposé à Bruxelles de janvier à mars 1904, L’art français au XVIIIe siècle, sous le numéo 59, p. 144 comme prince de Conti) ; coll. Luba Klabin, Sao Polo, v. 1835 ; coll. Horacio Klabin, Rio de Janeiro, 1968 ; coll. Claudio Klabin, Rio de Janeiro, 1996 ; don en 2005 à un collectionneur privé ; Vente Sotheby’s New York, 30 janvier 2015, lot 484 (=atelier de Rigaud).

Copies et travaux :

  • 1695 : Leroy reçoit  6 livres « pour une esquisse de M[onsieu]r le duc de S[aint] Simon » (ms. 625, f° 2 v°).

Descriptif :

Fils unique du second mariage (1672) du duc Claude de Rouvroy (1607-1693), écuyer de Louis XIII avec Charlotte de L’Aubespine de Chateauneuf (1640-1725), fille de François, marquis de Ruffec, Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755), vidame de Chartres entame très tôt une carrière militaire et participe à diverses campagnes de 1692 à 1701. Il n’est donc pas étonnant de voir que Hyacinthe Rigaud choisit de représenter son modèle à l’âge de 17 ans, en armure. Roman signalait un portrait de piètre qualité, peut-être une copie de celui peint par Rigaud, et reproduit en tête de l’étude que lui a consacrée Gaston Boissier (Saint-Simon, coll. Grands écrivains français, Hachette, Paris, 1892) : « reproduction du tableau original appartenant à M[onsieu]r Maxime Duval, beau-fils de feu le Général Duc de Saint-Simon ».

Le vocabulaire utilisé dans la petite version de la collection Rochefort est typique des années 1690-1696 (table, posture des mains, perruque…) mais n'avait jamais été rapproché du portrait perdu de Saint Simon. Les anciens détenteurs de ce que l'on peut considérer comme un modello de l'œuvre originale, ignoraient l'identité du modèle, jusque la maison Sotheby's qui le vendit comme « atelier » et « portrait de militaire ». La jeunesse du modèle, le thème choisi (en armure tenant un bâton de commandement), l’attitude correspondant au prix élevé de 420 livres, nous ont rapidement invités à relier le tableau de la collection Rochefort au possible portrait du mémorialiste. Le riccodo passé en vente à Sotheby’s pouvait en effet parfaitement correspondre à la commande faite en 1695 par Rigaud à Leroy. Poisson reliait, à tort selon nous, le portrait d’enfant de Chartres (présumé être Saint Simon) à l’œuvre de Rigaud. Malheureusement, ni le prix ni le style ne peuvent correspondre à ceux utilisés par Rigaud. Il pensait également que l’effigie du duc, peinte par Cavin en 1728, était une copie d’après le Catalan. Elle n’est en réalité qu’un pastiche probable de l’attitude vue notamment avec le duc d’Antin ou le comte de Guldenleuw.

Rigaud peindra également l'intendant du duc, Jean-Baptiste René de Grouchy (v. 1647-1743), pluis, en 1733, le neveu de Saint Simon.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan