ROLLÉE Pierre

Catégorie: Portraits
Année : 1710

 

*PC.1070

Âge du modèle : 49 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue.

Historique :

Paiement inscrit aux livres de comptes en 1710 pour 150 livres ms. 624, f° 30 v° (« M[onsieu]r Rollée receveur g[e]n[er]al des finances [rajout :] h[abillement]. r[épété]. »).

Bibliographie :

Roman, 1919, p.150, 153, 160, 161, 167 ; Perreau, 2013, cat. *PC.1070, p. 220 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1162, p. 388 (2003/4, cat. I, n°910).

Copies et travaux : 

  • 1710 : « Une [copie] de M[onsieu]r Rollé » pour 75 livres (ms. 624, f°31 v°).
  • 1711 : Bailleul reçoit 10 livres pour avoir « habillé M[onsieur]. Rollet » (ms. 625, f° 27 v°).
  • 1711 : Bailleul reçoit 20 livres pour « une copie de M[onsieu]r Rollet » (ms. 625, f°28).
  • 1712 : Vialy réalise « un buste de M[onsieu]r Rollet » contre 20 livres (ms. 625, f°29).

Descriptif :

Avec l'aide de Bailleul, qui répêta le vêtement d'après un modèle antérieur, Rigaud signait en cette année 1710 le portrait de Pierre Rollée (1661-1732), puissant financier originaire de Château-Gonthier. Fils de Louis, grenetier à sel de cette ville et de Renée Dublineau, Pierre Rollée avait débuté sa carrière comme commis au receveur des tailles d'Alençon, de 1697 à 1699 avant  de devenir receveur lui-même dans sa ville de naissance. Intéressé dans les fermes royales, dont celles extraordinaires de la guerre de Succession d'Espagne, il acquit en 1702 la charge de secrétaire du roi de la Grande Chancellerie de France qu'il gardera jusqu'en 1723. C'est en 1714 qu'il devient propriétaire des « terres et seigneuries du marquisat du Mesnil Garnier et baronnie de Ducé », en Normandie, revendues, dix ans plus tard au sieur André, son créancier, pour la modique somme de 2 400 000 livres. 

Receveur général des finances à Limoges (1702) puis à Caen en 1714 (succédant dans ce poste à Urbain Aubert de Tourny), Rollée habitait ordinairement rue des Fossés-Montmartre, quartier bien connu par le peintre et l'un de ses élèves et parent, Jean Ranc qui y vivait ordinairement. C'est dans son appartement que décèdera son épouse, Louise Garciau, le 4 novembre 17231. Rollée mourut quant à lui à Plombières, le 17 mai 17322.

Rollée profitera de la confection de son portrait pour commander à l'artiste deux copies du portrait de Léon-Étienne Le Camus, intendant à Pau, peint par Rigaud en 1710 (ms. 624, f°31 v° : « deux autres [copies] du même pour M[onsieu]r Rollé »). Quatre ans plus tard, Rollée paiera 75 livres pour une copie du portrait de Catherine-Suzanne Aubert, femme de l'intendant (ms. 624 f°36 : « une [copie] de Mad[am]e le Camus p[ou]r M[onsieu]r Rollet »). Les liens familiaux qui unissaient les familles Aubert, Le Camus et Rollée furent durablement ancrés. Ainsi, le frère ainé de Pierre Rollée, Louis (1665-1726), receveur des tailles des Andelys, épousa-t-il en 1697 la cousine germaine de l'épouse du président Aubert, Marguerite Le Tellier. Tous furent ainsi illustrés par Rigaud à peu de temps d'intervale. 

 


1. Thierry Claeys, Dictionnaire des financiers, t. 2, p. 2127-2128.

2. Mortuaire déposé le 9 décembre 1756 chez le notaire parisien Étienne Claude Bessonet, arch. nat. MC, XCV, 250. Cf « Les finances en province sous l'Ancien Régime, Journée d'études tenue à Bercy le 3 décembre 1998 », Comité pour l'histoire économique et financière de la France, Paris, 2000, p. 75.

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan