P.835
Âge du modèle : 51 ans
Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps].
Localisation actuelle inconnue
Historique :
Paiement inscrit aux livres de comptes en 1704 pour 530 livres (ms. 624, f° 22 v° : « M[onsieu]r le maréchal de Villars »).
Bibliographie :
Hulst/3, p. 183 ; Mariette, 1740-1770, III, f° 47 v°, n° 60, VII, f° 13 ; Basan, 1767, p. 174 ; Gori, 1771, I, p. 364 ; Lelong, 1775, p. 282, n° 3 ; Fontenai, 1776, I, 527 ; Crayen, 1789, n° 18, p. 11 ; Portalis et Béraldi, 1880-1882, II, p. 20 n° 49 ; ibid. III, p. 526 (partie du n° 60) ; Bellier de la Chavignerie et Auvray, 1882-1885, I, p. 446 ; cat. Bouillon-Landais, 1885, n° 185 ; Bryan, 1893, I, p. 425 ; cat. Auquier, 1908, n° 498 ; Roman, 1919, p. 107, 117, 119, 126, 127, 129, 133, 136, 140, 141, 180 ; Audin et Vial, 1919, p. 288 ; Amiel, 1981, p. 388 ; Constans, 1995, II, p. 767, n° 4323 et n° 4325 ; Zeigler, 1996, p. 161-162 ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 31, 78, 166 ; ibid. II, p. 121, cat. P. Dr. n° 53 ; Rosenberg et Mandrella, 2005, n° 976, p. 168-9 ; Marcheteau de Quincay, 2006, p. 22-23 ; Perreau, 2013, cat. P.835, p. 183 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.885, p. 296 (2003/2, cat. I, n°722).
Œuvres en rapport :
- 1. Huile sur toile. H. 147 ; L. 129. Marseille, musée des Beaux-arts. Inv. BA. 217. Donné comme copie « d’après l’original conservé dans la collection de M. de Sinéty ». Cat. Auquier (n°498) ; cat. Dassy (n°27) ; cat. Bouillon-Landais (n°185) ; premiers fonds des objets recueillis après 1789 ; en dépôt depuis 1963 à la Préfecture.
- 2. Huile sur toile d’après Rigaud, H. 132,1 ; L. 101,6. Collection particulière (vente Londres, Christie’s, 21-22 juin 1999, lot 634 ; Vaux-le-Vicomte, collection de Vogüé).
- 3. Huile sur toile (d’après Rigaud ?). H. 120 ; L. 98. Château de Paulhac (Brioude). PM43000367. Classé au titre d’objet le 5 mars 1951. Le tableau semble de belle qualité, avec un cadre à la marguerite et en dessus de porte.
- 4. Huile sur toile en buste d’après Rigaud [buste]. H. 63 ; L. 52. Versailles, musée national du château. Inv. 7555, MV2958, LP 4033. Avec inscription : « C. L. H. Ml. Duc de Villars. 1714 » (don de l’Académie Française ; en dépôt à Paris, Institut de France). Voir Constans, 1995, II, p. 767, n°4323.
- 5. Huile sur toile en buste d’après Rigaud [buste]. H. 89 ; L. 71. Versailles, musée national du château. Inv. 7554, MV 3671, LP 1714. Achat de M. Guitton pour Versailles en 1835). Voir Constans, 1995, II, p. 767, n°4325.
- 6. Huile sur toile. H. 145 ; L. 113. Ancienne collection du vicomte René des Courtis au château de la Valette (Vienne). Exposé à l’exposition Internationale de Bruxelles en 1935 (n°970) avec son pendant féminin attribué à Rigaud également (assise de face, le bras gauche accoudé, son bras droit s’appuie sur l’épaule de son fils aîné). Huile sur toile. H. 145 ; L. 113 (peint vers 1712 ?). Le portrait a appartenu à la sœur du maréchal, Thérèse de Villars, qui épousa Jean-Baptiste de Fretat, marquis de Boissieux, passé par testament en 1748 à Vital de Combres de Bresoles de Chaminades, dont la fille épousa en 1756 Charles-Paul-Nicolas de Barentin de Montchal, ancêtre du possesseur actuel. Ces deux tableaux sont passés en vente Paris, Hôtel Drouot, 15 décembre 1942, lots 65 et 66 ; Paris, Galerie Charpentier les 7-8 décembre 1954, lots 83 et 84.
- 7. Huile sur toile d’après Rigaud. Château de La Baume (Lozère).
- 8. Huile sur toile, suiveur de Rigaud. Château de Vaux-le-Vicomte, coll. de Vogüé (Melchior, marquis de Vogüé, Villars d’après sa correspondance et des documents, inédits, II, Paris, Plon, Nourrit et cie, 1888, p. 437 : « À la mort de Villars, le tableau fut donné au maréchal de Richelieu qui le laissa pas testament à son filleul, Armand de Beaufort, fils d’Antoine Ermans, baron de Beaufort, maréchal de camp, mort en 1790. Armand de Beaufort est mort en 1838. Ses héritiers ont bien voulu se dessaisir du tableau en notre faveur »).
- 9. Huile sur toile d’après Rigaud [buste]. H. 81 ; L. 70. Leipzig, Kunstsammlungen der Universität. Inv. n°1951-246. Voir Rosenberg & Mandrella, 2005, n°976 (atelier de Rigaud), p. 168-9, repr.
- 10. Huile sur toile ovale, suiveur de Rigaud [buste], H. 73,5 ; L. 59. Collection particulière (vente Versailles Enchères, Perrin-Royère-Lajeunesse, 28 novembre 2004, lot 59).
- 11. Huile sur toile, suiveur de Rigaud. Musée Denain.
- 12. Huile sur toile d’après Rigaud [buste], H. 82 ; L. 65. Collection particulière (Avignon, hôtel de Monnery, ancienne collection Josserand de Saint Priest d’Urgel ; vente, hôtel des ventes d’Avignon, Armengau, 29 novembre 2008, lot 51).
- 13. Huile sur toile d’après Rigaud (riccordo ?). Paris, ministère de l’intérieur (anc. à l’ambassade de France à Stockholm ; Legs G. W. Lundberg).
- 14. Huile sur toile d’après Rigaud (?), H. 81 ; L. 65. Loc. inc. (coll. Charles Maniez ; vente, Paris, 2 décembre 1918).
- 15. Pierre noire et rehauts de blanc sur papier bleu par Monmorency d'après Rigaud (traces de mise au carreau), H. 36 ; L.27,5. Collection particulière (coll. Collin de Vermont ; sa vente, 14 novembre 1761, n°71 [« plus un dessein portrait du maréchal de villars de 20 livres »] ; vente, Paris, hôtel Drouot, Tajan, 3 avril 1998, lot 189).
- 15a. Gravé par Pierre Drevet en 1714 selon Huslt, à l’identique de la toile et dans le même sens. H. 52,6 ; L. 36. Villars est représenté jusqu’aux genoux, devant un fond de bataille, tenant le bâton de maréchal de France. L’ensemble de la composition est prise dans un cadre de pierre cintré dans sa partie supérieure, « chargé de trophées et d’inscriptions, etc. ajouté par le graveur sur un dessin d’une main étrangère. » Dans le trophée, en haut, à gauche : « De bellatis / ad Fredelingam // caesarianis ger – maniagallis / patefacta. / MDCCII / Germanis / ad Hocstetum /deletis ister gal - lis adsertus / MDCCIII. Dans celui de droite : Perrupto / dononiensi vallo Landreci / um liberatum dua / cum querectum [sic] Bu / chemium cum trigen / ta millia hostium in / fidem victoris deditis / MDCCXII. / Landavia & / Friburgo expu / gnatis hostes ad / pacem adacti pax / que victricibus / d’extris obsignata. MCCXIII. » En bas, de part et d’autre d’une composition aux armes : « LOUIS HECTOR - DUC DE VILLARS / Pair et maréchal de France, prince de - Martigues, vicomte de Meulun, comman= / deur des ordres du Roy, chevalier de - La Toyson d’or, gouverneur des villes, / fort et château de Fribourg et du - Briskau, gouverneur général des Eves= / ché et pays Messin, gouverneur géné - ral de Provence, Marseille, Arles et / terres adjascentes, Généralissime des - armées du roi, son plénipotentiaire / et ambassadeur extraor-dinaire, pour - les traités de paix à Raustau, et chef / de l’ambassade pour la signature - de la paix généralle à Baden en / Suisse, président du conseil de - guerre du Conseil de Régence. » Au dessous, dans la gravure : à gauche : « Peint par Hyae. Rigaud » ; à droite : « gravé par P. Dr.evet. « Quatre états connus.
- 15b. Gravé par Jean Langlois, 1708.
- 15c. Gravé par Rochefort en 1712.
- 15d. Gravé par Étienne Jehandiers Desrochers sans date. H. 15 ; L. 9,6. Dans un ovale, buste tourné à gauche. Dans le cuir, dessous : « Loüis Hector de Villars / Duc et Pai et Maréchal de France / Commandeur des Ordres du Roy Chrevali]er de la / Toison d'or Gouverneur de Provence etc. ». Sur la corniche, dessous : « Gravé par E. Desrochers rüe du Foin près la rüe St Jacques ». En bas, dans le socle, des vers de Gayot de Pitaval : « Comtemplés ce Héros dont la tête et le bras / Ont toujours secondé l Valeur qui l'enflame / Si le front si les yeux sont le miroir de l'âme / Quelles vertus n'y décourvrirez vous pas ! / A son air il est prest à lancer le tonnerre : / Mais entrés dans son Âme, il veut le retenir / Le Guerrier, le Ministre en luy semblent s'unir / Pour enfanter la Paix au milieu de la Guerre ». Sous le trait carré : « Gayot de Pitaval ».
- 15e. Gravé par A. Reinhard vers 1720, en buste dans une composition cintrée. H. 28,5 ; L. 18,7. « Hyacint Rigaud pinx. – A. Reinard sc. »
- 15f. Gravé par Johann Georg Friedrich Schmidt en buste à droite, après 1734 et pour le fond Odieuvre. Sur le socle, de part et d’autre de l’ovale : « Hte Rigaud pinx. – G. F. Schmidt sculp. ». Dans le socle : « LOUIS HECTOR DUC DE VILLARS / Maréchal Génal des Camps et Armées / du Roi. »
- 15g. Gravé par Marcenay, en buste, en 1773.
- 15h. Gravé par Vincenzo Vangélisty d'après Rigaud en 1775. H. 28,1 ; L. 20,8. Buste tourné à gauche dans un ovale. Dans le socle : « LE MARECHAL DE VILLARS ». Sous le trait carré : « Largillierre pinx [sic] - Vin. Vanghelisty sculp. 1775 ».
- 15i. Gravé par un anonyme allemand, sans date. H. 13,2 ; L. 7,5. Dans un petit ovale, buste tourné à gauche. Sous l'ovale et ses attributs guerriers (armes, armures, casque, canon, lances, épée et drapeau) sur un fond de chevrons verticaux : « LOUÏS HECTOR / Duc de Villars ». Exemplaire à Berlin, Staatsbibliothek zu Berlin - Preußischer Kulturbesitz, Handschriftenabteilung, Hansen, Inventar-Nr. Portr. Slg / Slg Hansen / Kriegsmänner / 2° / Bd. 38 / Nr. 57.
- 16. Huile sur toile d’après Rigaud (suiveur). H. 80 ; L. 63 cm. Vente Jura-Enchères, Lons-le-Saunier, 20 juillet 2020, sans lot. [« Dans le style de Hyacinthe RIGAUD. Portrait de maréchal (Maréchal de Saxe ?) »] ; vente Paris, espace Tajan, Tajan, 28 octobre 2021, lot. 78 (avec les dimensions H. 88 ; L. 66 cm.).
- 17. Huile sur toile d'après Rigaud. H. 147 ; L. 113,5 cm. Poitiers, ancienne collection du comte René de Curtis ; vente Tours, hôtel des ventes Giraudeau, 25 novembre 2023, lot 32*.
Copies et travaux :
- 1705 : « Une [copie] de M[onsieu]r le maréchal de Villars pour [la ville de] Lion » contre 75 livres (ms. 624, f°24, v°).
- 1705 : Leprieur touche 12 livres pour « une tête de M[onsieu]r le maréchal de Villars » et 12 livres de plus pour une « autre [copie] du même » (ms. 625, f°18 v°).
- 1706 : Bailleul touche 9 livres pour « un habit du Mar[echa]l de Vilars » (ms. 615, f°19).
- 1706 : Bailleul reçoit 10 livres pour « une teste du maréchal de Villars » (ms. 625, f°21).
- 1706 : Monmorency touche 15 livres pour avoir fait « l’habit d’un buste de M[onsieu]r de Villars » (ms. 625, f°21).
- 1707 : « Une [copie] de M[onsieu]r le maréchal de Villars pour Strasbourg » pour 75 livres (ms. 624, f°26 v°).
- 1707 : Monmorency touche 6 livres pour « un dessein de m[onsieu]r de Villars » (ms. 625, f° 22 v°).
- 1708 : « Une de M[onsieu]r le maréchal de Villars p[ou]r son secrétaire » valant 250 livres (ms. 624, f°28 v°).
- 1708 : Leprieur reçoit 70 livres pour « une [copie] de M[onsieu]r de Villars en grand » (ms. 625, f°23 v°).
- 1715 : La Penaye touche 3 livres pour avoir rajouté « l’ordre de la Toison d’or au portrait du Ma[récha]l de Villars » (ms. 625, f°31 v°).
Descriptif :
« Villars ne manque pas d’esprit et c’est un homme fort courageux, mais il a quand même l’air braque, il fait d’horribles grimaces. Cet homme, c’est un roman vivant, outre qu’il est affreusement intéressé. » Ainsi s’exprimait la princesse Palatine dans un lettre à la duchesse de Hanovre (28 juillet 1707) lorsqu’elle décrivait Claude-Louis-Hector de Villars (1653-1734), duc de Villars, maréchal de France (1702), fils de Pierre, marquis de Villars (1623-1698), Baron de Sarras, de Riverant et d'Oriol (chevalier du Saint-Esprit en 1688) et de Marie Gigault de Bellefonds (1624-1706). Notre modèle venait tout juste d’épouser, en 1702, Jeanne-Angélique Roque de Varangeville (morte en 1763), dame du Palais de la Reine en 1725.
L’effigie fixée par Rigaud constitue le premier exemple de ce type de pose repris, vers 1710, pour le portrait du duc d’Antin, en 1716, avec variantes, pour celui du comte de Hoym, et celui en 1740 du portrait de Joseph Wenzel von Lichtenstein. Comme le montre le dessin de l'ancienne collection Collin de Vermont, le modèle ne portait pas initialement l’écharpe rouge de l’ordre de la toison d’or d’Espagne obtenue en 1713 et le Si l'on en croit le dessin conservé et la gravure de Drevet, l’original du portrait du maréchal ne comportait pas le cordon rouge, obtenu en 1713 « sans qu’on ait jamais su par où, et sans avoir eu aucun rapport de guerre ni d'affaires avec l'Espagne. C'était un homme qui voulait tout, et le plus impudent qu’il fût possible à se vanter et à demander. La surprise de cette Toison fut universelle[1]». Il ajouta en 1705, le cordon bleu de l’ordre du Saint Esprit, reçu le 2 février de cette année là.
Saint-Simon poursuit son caractère[2] :
« C’était un assez grand homme brun, bien fait, devenu gros en vieillissant sans en être appesanti, avec une physionomie vive, ouverte, sortante, et véritablement un peu folle, à quoi la contenance et les gestes répondaient ; une ambition démesurée qui ne s’arrêtait pas pour les moyens ; une grande opinion de soi, qu’il n’a jamais guère communiquée qu’au Roi ; une galanterie dont l’écorce était toujours romanesque ; grande bassesse et grande souplesse auprès de qui le pouvait servir, étant lui-même incapable d’aimer ni de servir personne, ni d’aucune sorte de reconnaissance ; une valeur brillante, une grande activité, une audace sans pareille, et une effronterie qui soutenait tout et ne s’arrêtait pour rien, avec une fanfaronnerie poussée aux derniers excès, et qui ne le quittait jamais ; assez d’esprit pour imposer aux sots par sa propre confiance ; de la facilité à parler, mais avec une abondance et une continuité d’autant plus rebutante, que c’était toujours avec l’art de revenir à soi, de se vanter, de se louer, d’avoir tout prévu, tout conseillé, tout fait, sans jamais, tant qu’il put, en laisser de part à personne ; sous une magnificence de Gascon, une avarice extrême, une avidité de harpie qui lui a valu de monts d’or pillés haut à la main, et en faisant lui-même des plaisanteries [...] ».
La petite version léguée à l’ambassade de France à Stockholm par Lundberg pourrait également constituer un riccordo de la même composition.
Gustave Brunet, Le nouveau siècle de Louis XIV, choix de chansons historiques et satiriques, Paris, 1857, p. 338 et suivantes.
1711 : sur le maréchal de Villars :
« On voit ce héros nouveau
Chez Rigaud ;
Oh! la folle contenance !
On diroit qu'il va parler
Et crier :
Je vais seul sauver la France !
Sur ce qu'il en dit au roi,
Qui le croit
Il le fait duc par avance ;
Mais je m'en étonne, moi,
Sur ma foi,
Quand je songe
à sa naissance.
Les greffiers de Condrieux,
Ses aïeux,
Auroient-ils jamais pu croire
Qu'on vît duć et cordon bleu
Leur neveu ?
Quel beau trait pour leur histoire ! [...] »
mises à jour : * 3 novembre 2023
[1] Saint-Simon, Mémoires, 1713, t. X, chap. 20.
[2] Saint-Simon, op. cit., Mémoires, II, p. 252-256.