PARROCEL Joseph

Catégorie: Portraits
Année : 1691

 

*P.265

Âge du modèle : 45 ans

Huile sur toile
Dimensions inconnues [buste]
Localisation actuelle inconnue

Historique :

Mention rajoutée aux livres de comptes par Hulst mais sans prix (ms. 624, f° 7 : « M. Parrocel ») ; peint vers 1691 selon Hulst ; collection Rigaud jusqu’en 1743 ; Inventaire après décès de Rigaud, n°417 : « Item le Portrait du feu sieur Parocel peintre et conseiller de l’académie de Peinture sans bordure numéroté cent cinquante neuf prisé la somme de cent livres » ; légué par testament (second codicille du 27 décembre 1743) à Charles Parrocel (1688-1752), fils du modèle, conseiller à l’Académie en 1735 puis professeur en 1745 : « Donne et lègue au sieur Parocel peintre et conseiller de Laccadémie de peinture le portrait du sieur son père » ; n’apparaît pas dans l’inventaire après décès de Charles Parrocel.

Bibliographie :

Mercure de France, mars 1738, p. 541 (pour la gravure) ; Hulst/3, p. 174 ; Crayen, 1789, n° 15, p. 10 et n° 56, p. 29 ; Le Blanc, 1847, n° 128, p. 101 ; Roman, 1919, p. 28 ; Perreau, 2004, p. 239 ; Delaplanche, 2006, p. 38, 319, 341 ; James-Sarazin, 2009/1, n° 93, p. 158 ; James-Sarazin, 2009/2, p. 73-74 ; Perreau, 2013, cat. *P.265, p. 95 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.266, p. 94 (2003/2, cat. I, n°232).

Œuvres en rapport :

  • 1a. Gravé par Georg Friedrich Schmidt en 1737, H. 14,8 ; L. 10,6. Buste sans mains de mêmes dimensions que la gravure de Dupin du portrait de la Fosse « comme faisant partie de la même collection [Odieuvre] » (Hulst). Respectivement à gauche et à droite : « H[iacin]t[h]e Rigaud Pinx. - G. F. Schmidt Sculp. » Dessous, au milieu, sur un piedestal soutenant l’ovale qui contient le portrait : « JOSEPH PARROCEL / de Brignolles en Provences, peintre de Bat[ai]lles. / Con[seill]er de l’Acad[ém]ie Roiale de Peint[u]re et Sculp[tu]re né en 1648. / Mort à Paris le 1er Mars 1704. Agé de 56 ans 6 mois. »
  • 1b. Gravé par Johann Georg Wille en 1744, « buste sans mains dans un ovale. La tête d’après le même tableau qui a servi à la gravure précédente. La perruque et les draperies disposées différemment sur une esquisse faite exprès par Rigaud » (Hulst), H. 36 ; L. 26. À gauche : « Peint par H[yacin]t[h]e Rigaud Ch[evalier] de l’ordre de S[aint] Michel », à droite : « Gravé par J. G. Will en 1744. » Dessous au milieu sur un piédestal soutenant l’ovale qui contient le portrait : « JOSEPH PARROCEL / de Brignolles en Provences, peintre de Bat[ai]lles / Con[seill]er de l’Acad[ém]ie Roiale de Peint[u]re et Sculp[tu]rené en 1648. / Mort à Paris le 1er Mars 1704. Agé de 56 ans 6 mois. » Sur l’agrafe réunissant le piédestal et l’ovale, un blason avec trois flèches.
  • 2. Sanguine de Johann Georg Wille d’après Rigaud, H. 24 ; L. 22. Collection particulière (vente Paris, hôtel Drouot, Beaussant-Lefèvre, 5 novembre 2003, lot 12). Il s’agit probablement d’un desin préparatoire à la gravure de Wille.

Descriptif :

Les liens entre Hyacinthe Rigaud et le célèbre peintre spécialisé dans la figuration des batailles, Joseph Parrocel (1646-1704), semblent avoir été étroits. Les deux artistes se connaissaient au moins depuis 1691 et Parrocel possédait une importante série de gravures d’après Rigaud : « trente cinq portraits tant de sieur Rigault que d’autres grands maîtres » (Inventaire après décès de Joseph Parrocel, Arch. Nat., Minutier Central, ET/CV/998, 16 juillet 1704, fol. 20). À l’inverse, l’inventaire des biens du portraitiste trahit la présence de plusieurs œuvres du spécialiste de batailles : « n°330 – Item une Petite bataille de Parocel le Pere dans sa bordure dorée numéro soixante treize prisé la somme de trente livres ; n°333 – Item un tableau représentant un Corps de garde peint par le bourdon dans sa bordure dorée numéro soixante seize prisé la somme de quarante livres ; n°335 – Item un tableau représentant une bataille de Parocel le Pere dans sa bordure doré numeroté soixante dix huit prisé la somme de cinquante livres ; n°397 – Item un tableau représentant une bataille de Parocel dans sa bordure dorée numéroté cent trente neuf prisé la somme de cinquante livres ; n°398 – Item un autre tableau Esquisse représentant une marine de Parocel dans sa bordure dorée numéroté cent quarant prisé la somme de dix livres ». Parrocel et Rigaud collaborèrent ensemble pour au moins quinze fonds de portraits de personnages importants, chefs d’armées ou monarques, entre 1696 et 1703 selon les livres de comptes. Selon Henri van Hulst, Parrocel aurait également peint le fond du portrait de Louis de la Tour d’Auvergne, comte d’Évreux, bien que celui-ci soit daté de 1705 (Hulst/3, op. cit., p. 186).

Il se peut en réalité que ce soit là le travail d’un autre aide d’atelier, spécialiste des copies d’après Parrocel tel Lindbourg. Rigaud rétribue Parrocel en moyenne 140 livres pour un fond de bataille (celui du Dauphin par exemple). Visiblement, l’artiste semble avoir quitté le cercle du portraitiste peu après car l’on ne le retrouve plus dans les paiements et l’on sait qu’il collabora avec Gabriel Blanchard sur des portraits des princes de Soubise pour le décor de la grande antichambre de leur hôtel (Delaplanche, op. cit. p. 227, nos19 à 30). Hulst pensait à un présent probable de Rigaud au modèle dès 1691 et rajoutait l’effigie à cette date aux côtés de celle de La Fosse. Cependant, la présence du portrait de Parrocel dans les collections du portraitiste à son décès semble contredire cette hypothèse : « n°417 – (légué à M. Parocel) – Item le Portrait du feu sieur Parocel peintre et conseiller de lacadémie de Peinture sans bordure numéroté cent cinquante neuf prisé la somme de cent livres ». Charles Parrocel (1688-1752), conseiller à l’Académie en 1735 puis professeur en 1745, héritait ainsi de l’effigie de son père que Rigaud avait probablement gardé en souvenir de son vieux collaborateur. Le tableau est remis à Charles, le 20 juillet 1744, suivant quittance n° 6 : « Le portrait peint par ledit feu sieur Rigaud sur toile sans bordure du feu sieur parrocel, peintre et conseiller de ladite académie royale […], père dudit sieur parrocel comparant que ledit feu sieur Rigaud a, par son Codicille du vingt sept décembre mil sept cent quarante trois […], légué audit sieur parrocel fils » (Paris, archives Nationales, minutier central des notaires parisiens, étude LXXIX/44). L’œuvre, que l’on ne retrouve pas dans l’inventaire après décès de Charles, est désormais perdue mais deux gravures nous en ont conservé les traits. Georg Friedrich Schmidt (1712-1775), en 1737, fixa ce qui devait être le plus fidèle à la composition originale et ce, pour le fond Odieuvre. Portalis nous décrit l’estampe à cette occasion : « Très bien gravé. Les premières épreuves sont avant l’adresse d’Odieuvre, avec les noms des artistes dans la marge inférieure et la date de 1737. L’inscription est alors gravée par Schmidt lui-même. Il usait de cette petite supercherie parce qu’Odieuvre faisait toujours difficulté de donner une douzaine d’épreuves au graveur. Schmidt se bornait ordinairement à un petit nombre d’épreuves qu’il faisait tirer sous ses yeux et qui suffisaient pour donner à des artistes ou amateurs de ses amis. Avant de livrer la planche il effaçait sa propre inscription ; le marchand la faisait ensuite graver à sa fantaisie ». Parrocel y est montré en buste sans main, tourné vers la gauche, devant une toile vierge posée sur un chevalet. C’est la même gravure, inversée et sans décor, qu’utilise d’ailleurs Dezallier d’Argenville en tête de sa notice consacrée au peintre de bataille. L’œuvre fut également gravée une seconde fois en 1744 par Johann Georg Wille (1715-1808), avec une ordonnance inédite des drapés (Hulst) et aidée d’une sanguine de la main de Wille. Une copie gravée fut offerte par Jean-Jacques Caffieri (1725-1792) à l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, le 9 novembre 1782 et Octave Teissier signale une autre gravure d’un portrait de Parrocel par Jean-Baptiste Tilliard (1740-1813). Enfin, selon Étienne Parrocel (ms. inédit, fol. 17), le tableau d’Hyacinthe Rigaud aurait été copié par Jean-Marius Fouques (1822-ap.1879).

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Autoportrait de Hyacinthe Rigaud. Coll. musée d’art Hyacinthe Rigaud / Ville de Perpignan © Pascale Marchesan / Service photo ville de Perpignan